Réalisation technique
La Xbox 360 peut faire mieux, mais le jeu sort en même temps que la console et il envoie déjà du lourd au niveau des effets de lumière. La modélisation des armes est excellente. Certains éléments du décor et surtout les textures des visages, un peu trop lisse, s’en sortent moins bien. Mais le principal se trouve dans l’atmosphère du jeu, et là, il est difficilement critiquable.
Direction artistique
Les environnements que l’on parcourt dans Condemned sont surtout en intérieur. Cela renforce le sentiment d’oppression et de vulnérabilité qui nous prend à la gorge dès le début du jeu. Gare, magasin à l’abandon, école, c’est sale, parfois répugnant même, et sombre. Les visions de l’agent Thomas, que l’on vit au travers d’un filtre granuleux et en noir et blanc, renforce l’immersion. La mise en scène ressemble à un excellent thriller horrifique.
Level design
A un ou deux embranchements prés, on sait où il faut se rendre. Mais c’est justement cette construction étriquée des niveaux qui leur donne cet aspect oppressant. L’IA ennemie est l’une des meilleures en la matière. Un poil en dessous de F.E.A.R, elle arrivera quand même à surprendre le joueur.
Gameplay
Le personnage est assez lent, même lorsqu’il court. Le fait de devoir utiliser du matériel de collecte d’indices apporte un peu de renouvellement entre deux combats, mais on s’y habitue assez vite. Pour survivre, il faudra maîtriser au plus vite le système de parade / contre, et si cela a l’air assez sommaire dit comme ça, c’est plus subtil qu’il n’y paraît. En effet, les armes ne sont pas en granit, alors il faut éviter de garder son bâton boulonné ou sa conduite de gaz tout le temps devant soi pour se protéger, sinon, c’est la casse et ensuite le game over assuré.
Scénario
Même s’il n’est pas révolutionnaire, le scénario est très bien écrit et est surtout mis en scène avec brio. Lorsque l’on débute l’aventure dans la peau d’Ethan Thomas, un agent du F.B.I qui vient enquêter sur un meurtre commis par un tueur en série, on se retrouve très vite catapulté dans une aventure ou il faut être à la fois le traqueur et le traqué. Gros clin d’œil à Seven dès le générique de début.
Bande son
Il n’y a pas vraiment de musique dans Condemned. Pas comme on peut en entendre dans d’autres jeux. Elles sont surtout faîte pour créer une ambiance qui, ajoutée aux râles et aux cris des ennemis, aux bruits des os qui craquent et à l’ambiance sonore générale, contribue à mettre le joueur dans un état de stress et de nervosité comme peu de jeux savent le faire.
Durée de vie
10 chapitres, environ autant d’heures de jeu. Il faut cependant garder à l’esprit que Condemned n’est pas un jeu facile. La barre de vie est assez petite et descend rapidement. Les morts risquent donc d’être nombreuses. Il faut ajouter entre deux et cinq heures de plus si vous n’êtes pas un as du pad, et si vous souhaitez trouver tous les objets cachés (oiseaux et plaques de métal) afin de débloquer des succès.
Conclusion
Les jeux de l’envergure de Condemned sont rares, trop rares même. Véritable vitrine technologique de la Xbox 360, le jeu exploite très bien les capacités de la console, surtout au niveau des effets de lumière et de la modélisation des armes. L’ambiance sonore et le scénario sont dignes d’un film de David Fincher, auquel le jeu fait quelques clins d’œil. Frisson garantie pour ce Condemned qui risque fort de scotcher le joueur à son écran. Même les amateurs de FPS plus « nerveux » pourraient bien y trouver leur compte. A noter qu’il faut ajouter deux points de plus si on est fan du genre.
Verdict : 16 / 20