Test de Castlevania: Lords of Shadow 2

Réalisation technique

Ce deuxième cru de Castlevania sur la génération PS3 / Xbox 360 souffle le chaud, mais également le froid. Même si le premier Lords of Shadow s’en sortait correctement dans ce domaine, on peut noter que de légères améliorations sont apparues sur ce Lords of Shadows 2, notamment tout ce qui concerne les effets d’éclairages. De plus, avec une caméra qui est désormais libre, il est possible d’admirer quelques éléments vraiment agréables à l’œil, tout autant que l’aliasing. Sans vous mentir, notre test s’est effectué sur les deux versions, à savoir la version PS3 d’une part, et la version Xbox 360 de l’autre.

Dans les deux versions, on notera un aliasing assez prononcé, mais terriblement agaçant sur PS3. Selon certains décors, l’aliasing transperce l’écran, alors que sur la version Xbox 360, c’est davantage une sensation de flou et de finesse un peu moins prononcés sur quelques éléments qui se laissent ressentir. Côté fluidité en revanche, le jeu reste globalement stable, et Gabriel Belmont (alias…) répond au doigt et à l’œil . Avec une caméra qui ne reste plus figée comme dans le premier opus, on obtient donc une réalisation technique plus que correct pour cette génération, heureusement compensée par un beau travail artistique. Mais il est tout de même navrant de voir un tel aliasing, notamment sur PS3.

    

Direction artistique

Le premier Castlevania: Lords of Shadow disposait d’une atmosphère excellente et d’un univers obscure réussi. Ce deuxième opus change véritablement d’univers et nous propose un autre monde, toujours aussi "draculesque". Dans le contexte de cet opus, en essayant d’en dévoiler le moins possible, vous pourrez arpenter votre château et le monde qui se trouve autour. Non, il ne s’agit pas d’un open world, mais d’un monde "moderne" construit autour du château de Gabriel, mélangé à certains passages plus fantastiques. Très sincèrement, cette ambiance gothique, l’univers proposé et la synergie de l’ensemble reflètent le talent artistique de Mercury Steam.

En plus d’être totalement crédible, le monde proposé alterne différents environnements globalement très réussis, mais également d’autres avec un cachet d’inspiration proche de zéro. Un des plus gros problèmes de ce Lords of Shadow 2 réside en partie dans ce critère, il y a un manque d’inspiration flagrant entre un chapitre et un autre, ceci alternant les bonnes trouvailles et plaisir visuel à des passages vraiment trop longuets, en raison principalement au manque de créativité que certains niveaux peuvent dégager, et d’une mise "au chausse-pied" de quelques passages qui se révèlent tout aussi inutiles que déplaisants à jouer.

Exit les cimetières, les forêts flamboyantes, on passe désormais aux bibliothèques lugubres, entrepôts désaffectés et ruelles moribondes. Exit les squelettes et autres créatures malfaisantes au profit de méchas armés jusqu’aux dents, à notre plus grand regret, qu’on pourrait qualifier de HS, comme sur une copie de philo. Globalement, cette direction artistique reste tout de même proche du premier opus dans son esprit lugubre et machiavélique, bien dans ses qualités et non pas dans les lieux proposés, mais a voulu trop s’éloigner du premier opus pour offrir de temps à autres des passages qui sont se trouvent véritablement en deçà de l’œuvre dans sa globalité.

Level design

Même si les couloirs pouvaient être décriés par les joueurs, ce système permettait de suivre l’aventure sur un rail et d’être constamment plongé dans l’histoire de Gabriel Belmont. Dans ce deuxième opus, les niveaux se sont élargis à tel point qu’il est maintenant possible de visiter toute une zone et de revenir en arrière à souhait. Belle idée pour un titre de ce genre, si tant est qu’il soit réussi. En effet, généralement c’est un sentiment de lassitude qui empoigne le joueur à refaire les mêmes zones, quitte à vous imposer de retourner quelques zones en arrière à cause d’une porte qui s’est déverrouillé. En plus d’être lassant, ce système intervient principalement dans les niveaux qui manquent par ailleurs d’un effort créatif, ce qui rend, manette en main, des sensations d’incompréhensions et de déceptions tant la nervosité et l’implication du joueur dans le premier opus disparait parfois dans celui-ci.

De plus, des sortes de portails sont disponibles pour ainsi alterner entre le monde réel (celui de la ville actuelle construite autour du château de Gabriel) et le passé, servant principalement à trouver les mécanismes pour ainsi vous faire avancer. Même si l’idée est au final bien passée, manette en main, on ne ressent pas trop d’intérêt à ce genre de manœuvre, bien qu’imposé pour avancer, avec seulement une utilité dans la trame scénaristique, impliquant le fils de Gabriel.

Gameplay

On prend les mêmes bases et on recommence ? Ça serait trop résumer ce Lords of Shadow 2, bien qu’il soit tout à fait comparable au premier opus. A contrario que, maintenant, Dracula c’est vous. Jonglant à la manière d’un DmC Devil May Cry entre l’épée du néant (orientée soin) et les griffes du chaos (orientées destruction), le gameplay se révèle être au final un poil mieux pensé que son prédécesseur, notamment grâce à cette alternance entre vos différents pouvoirs mais aussi à la caméra que vous contrôlez. Et mine de rien, cela change pas mal la donne. En plus d’avoir un personnage qui répond au doigt et à l’œil, la caméra suit tout aussi bien le personnage et donne dorénavant plus d’adrénaline dans vos combats.

Mais bon, à vous la caméra, mais à vous aussi les problèmes liées avec. Même si globalement cette caméra apporte un vrai plus dans cet épisode, et dans le bon sens, certains problèmes sont à déplorer, notamment pendant les combats de boss, non plus à la manière d’un Shadow of the Colossus, mais où le joueur se voit être un peu perdu avec des angles de vues qui nous imposent des conditions parfois houleuses pour nous dépêtrer des grands boss du jeu.

Même si les phases de grimpettes, d’exploration et d’énigmes (enfin, le peu qu’il y a), le combat se retrouvent être au cœur du gameplay, sur ces points, pas de doute, Mercury Steam va plus loin. A l’image d’un bon God of War, les combats sont brutaux, sanglants mais terriblement addictifs. Un vrai sentiment de puissance que l’on détient avec Gabriel Belmont se fait ressentir, bien qu’à quelques exceptions près, on ne touche pas énormément au système de combat du premier opus. Ici, la parade a évolué, voire a été simplifiée, mais elle marche correctement pour ainsi s’en servir de la manière la plus simple possible à contrario d’un MGR Revengeance par exemple.

    

Néanmoins, si vous pouvez de votre côté esquiver et casser les boucliers de vos adversaires, eux aussi sont en mesure le faire. Ainsi, certaines attaques adversaires sont tout simplement impossibles à bloquer et la seule solution pour ne pas avoir de dommage sera d’esquiver celles-ci, symbole auditif et visuel bien évidemment présents. Enfin, grande nouveauté, quelques phases d’explorations sont de mises dans ce Castlevania: Lords of Shadow 2. Même si l’idée reste intéressante, notamment dans le gameplay avec le fait de pouvoir s’incarner en rat et lancer des nuées de chauve-souris pour distraire les ennemis, certains passages où il faut nécessairement marcher calmement sont parfois injouables, et des moments de frustration vous attendent à coup sûr.

Scénario

Comment ça ? Ce n’est pas la classe d’incarner Dracula et de tout détruire ? Si, au début, c’est marrant mais moins pour Gabriel Belmont qui veut désormais mettre fin à ses jours en ayant eu connaissance d’un évènement tragique. Mais ça, c’était bien évidemment avant le retour de Satan sur Terre qui n’est pas là pour rigoler. Dans la lignée directe du premier Lords of Shadow et de Mirror of Fate, ce dernier opus de la trilogie conclut donc l’histoire de Gabriel Belmont d’une manière plus qu’honorable, bien que la fin du jeu puisse diviser certains. Enfin, il semblerait que ce ne soit qu'une question de temps avant que le DLC qui fera une fin qui ravira les fans ne sorte, n’est-ce pas ?

Bande son

Le premier opus disposait d’une bande son vraiment très soignée, et celle-ci est directement dans la même lignée. Tantôt orchestrale, tantôt magistrale, cette OST va vous suivre pendant tout votre périple, pour le plus grand bonheur de vos oreilles. De plus, les doublage interprétés pour le rôle principal de Gabriel Belmont, enfin Dracula, et les personnages secondaires sont tout aussi bons et contribuent énormément à une immersion qui divisera certains pour le côté artistique visuelle. Du côté artistique auditif, il n’y a pas de doute possible, c'est du très bon travail qui mérite amplement d’être souligné.

Durée de vie

En mode normal, comptez entre 15 et 20 heures pour boucler l’aventure principale. Néanmoins, si la replay value peut être mise en avant pour tout débloquer et booster vos compétences au maximum, vous pourrez rajouter quelques heures supplémentaires. De plus, si la difficulté est votre principal souci, sachez que le new game + en mode prince des ténèbres pourra calmer vos ardeurs à plusieurs reprises, ce qui augmentera considérablement la durée de vie. Comme expliqué précédemment, le jeu, de par son level design, se verra attribuer des passages beaucoup plus longs à jouer que d’autres, ce qui rend au final, malgré une durée de vie générale similaire au premier opus, un arrière-goût d’aventure un peu longuet.

Conclusion

Digne successeur de Lords of Shadow, ou conclusion ratée ? Ce Castlevania: Lords of Shadows 2 n’est pas mauvais, et se révèle être même un très bon jeu. Mais comment ne pas ressortir un tant soit peu déçu de cette nouvelle aventure, notamment par la nouvelle direction artistique qui fait globalement moins effet que son prédécesseur. Alors que le gameplay est une fois de plus au rendez-vous avec des combats très nerveux et visuellement spectaculaires, avec une bande son qui contribue grandement à la réalisation épique de l’aventure, trop de longueurs sont à déplorer et le joueur peut se perdre en cours de route. Malgré cela, la nouvelle aventure proposée reste tout à fait satisfaisante pour tous ceux et celles qui souhaitent savoir le mot de la fin de cette très belle trilogie. Mercury Steam touche au bout avec cette dernière épopée, avec tout de même quelques vilains défauts, mais ce studio espagnol laissera derrière lui une bonne conclusion et surtout, une très bonne trilogie.

Verdict : 15 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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