Réalisation technique
Doté d’un moteur vieillissant, Bioshock Infinite ne brille pas par ses qualités techniques mais saura proposer de très beaux effets de lumière. On notera tout de même des textures parfois assez immondes et des baisses de FPS sur PS3 comme sur Xbox 360 lors des grosses phases d’action rendant ainsi le déroulement assez handicapant tant le résultat s’avère bordélique à souhait. Néanmoins le jeu se trouve être globalement comparable à ses aînés même si une nette amélioration a été faite depuis Bioshock 2. L’Unreal Engine 3 ne fera de toutes façons plus de miracles sur cette génération de consoles.
Direction artistique
Que dire à part éblouissant ? Après une cité de Rapture totalement ahurissante dans son architecture, nous étions en droit de nous demander si Irrational Games allait être en mesure de réitérer l’expérience et proposer un tout nouvel environnement à la fois bouleversant et resplendissant. Et bien, pari réussi pour le studio qui nous livre ici une cité de Columbia totalement différente de Rapture mais d’une conception tout aussi exceptionnelle. Chaque quartier de la ville possède une esthétique particulièrement soignée à tel point qu’on ne résiste pas à l’envie de se balader dans chaque recoin pour espérer y découvrir un objet caché. L’ambiance en elle même change radicalement en proposant ici une ville vivante au contraire de Rapture et ses couloirs peuplés seulement d’affreux chrosomes. Ici, on s’imprègne de la vie de Columbia et de ses habitants. Plage, musée, bâtiments volants ou encore quartier pauvre, la cité regorge de lieux uniques et ravissants artistiquement. Chaque protagoniste de l’histoire fait office d’un design unique et soigné. Malheureusement, on a du mal à retrouver le charisme du Big Daddy qui avait fait le succès de Bioshock en 2007. Préparez-vous donc à affronter Handy Man, sorte d’humain cybernétique, mais tout aussi redoutable qu’un protecteur, leur but étant ici de protéger la population de Columbia.
Level design
Bioshock Infinite propose des environnements très ouverts, à tel point que l’on peut aborder une situation de bien des façons. Une liberté accrue par le système de rails aériens permettant de contourner facilement les ennemis. Entrecoupé de chargements entre chaque zone, le déroulement n’en demeure pas moins jouissif à souhait. On a du mal à lâcher la manette pour faire une pause ! Proposant trois modes de difficulté de base, le jeu s’avère parfois difficile tant le nombre grandissant d’ennemis peut rapidement devenir un soucis pour notre santé. L’intelligence artificielle quant à elle se situe dans la moyenne des jeux de cette génération, sans être d’une grande ingéniosité, elle peut donc être capable du meilleur comme du pire.
Gameplay
En reprenant habilement de nombreux éléments des anciens opus ainsi que des nouveautés propres à cet épisode, Irrational Games a ainsi réussi à créer un gameplay quasi parfait pour Bioshock Infinite. Attendez-vous donc à retrouver les traditionnels pouvoirs d’électricité ou de feu entre autres, ici appelés « Toniques » et non plus « Plasmides ». Toutefois, la plupart des pouvoirs comme le lancé d’abeilles ou la télékinésie ne sont plus de la partie au détriment de nouveaux que nous vous laisseront découvrir par vous même, mais qui sont tout aussi jouissifs à l’emploi. La principale nouveauté de Bioshock Infinite réside dans le « skyhook », sorte de crochet vous permettant à la fois de vous balader de rail en rail mais également de déchiqueter littéralement vos ennemis par le biais d’exécutions aussi jouissives que sanglantes. La jeu prend en effet un virage plus gore que ses prédécesseurs avec son lot de décapitations et explosions de cervelles en tout genre. Un arsenal très complet allant du simple revolver au lance roquette en passant par la carabine ou la mitraillette est à votre disposition. Le jeu ne propose en revanche plus que le port de deux armes simultanément, sans doute par soucis de réalisme. Cela ne handicape en rien les phases d’action, vous demandant ainsi d’être plus tactiques qu’à l’accoutumée. Elizabeth est également un très bon atout dans les combat, celle-ci vous permet en effet de faire apparaître certains objets comme des armes ou des kits de soins voir même de créer des robots luttant à vos côtés. Elle est également très partageuse puisqu’elle vous proposera régulièrement des recharges de magie ou de santé voir même de l’argent. Si c’est pas beau tout ça …
Scénario
L’histoire de Bioshock Infinite est à la hauteur de la réputation de la série. En gardant l’aspect « cinématiques à la première personne » de Bioshock, la mise en scène nous plonge dans une Columbia prospère mais en proie à un mal qui la ronge intérieurement et exploite notamment les grandes inégalités auxquelles les États-Unis faisaient face en 1912 comme le racisme et la nationalisme pur et dur. Avec une fin qui nous aura scotché à notre siège pendant plus d’une demi heure, Bioshock Infinite propose ici une aventure prenante avec des personnages charismatiques et un univers unique.
Bande son
Globalement excellente, la bande son fait ici preuve d’une qualité et d’une identité unique en son genre. Reprenant ainsi à la perfection l’ambiance de l’époque, Bioshock Infinite est un grand plongeon auditif en 1912. Bien que le doublage de Booker Dewitt s’approche de stéréotype du soldat au départ de l’aventure, le personnage gagne en humanité au fil du temps à tel point qu’on s’y attache de plus en plus. Mention spéciale à l’excellent doublage d’Elizabeth dont les dialogues sont tellement bien doublés qu’on a presque l’impression de faire face à une vraie personne. Les bruitages quant à eux restent corrects avec notamment le retour de certaines petites musiques de l’univers Bioshock que l’on retrouve à la première écoute.
Durée de vie
Comptez ici entre 13 et 15 heures de jeu en normal selon votre manière de jouer. Si vous privilégiez le rush complet le jeu vous prendra environ 10 heures de votre temps. En revanche, quelques quêtes annexes, un univers propice à l’exploration et une difficulté relevée viendront gonfler la durée de vie, la faisant ainsi grimper facilement entre 25 et 30 heures voir plus. Contrairement à Bioshock 2, cet épisode ne dispose pas de mode multijoueur, Irrational Games ayant, et c’est tant mieux, décidé de se concentrer pleinement sur l’expérience solo de Bioshock Infinite. Le mode 1999, que l’on pourrait apparenter à un mode encore plus corsé de difficulté, se débloquera après avoir fini la campagne dans n’importe quelle difficulté, vous permettant ainsi de vivre l’expérience avec beaucoup moins d’argent et quasiment aucun droit à l’erreur. Un cheat code permettrait de débloquer le mode 1999 de Bioshock Infinite sans le terminer, mais celui-ci est encore gardé secret…
Conclusion
Quel est le meilleur entre Bioshock et Bioshock Infinite ? La réponse est difficile à trouver tant on a l’impression d’avoir affaire à deux jeux totalement différents sur tous les points. Nouvel univers toujours aussi sublime, un gameplay globalement repensé et réussi, un scénario unique très bien narré et une bande son d’excellente facture, voilà ce qui fait le charme et la qualité de Bioshock Infinite. Après avoir versé une petite larme à la fin, c’est le cœur gonflé de satisfaction que nous avons retiré la galette de la console pour la ranger précieusement dans sa boîte en attendant l’annonce d’un nouvel épisode de cette magnifique licence. Bioshock Infinite nous fait oublier l’aventure moins percutante de Bioshock 2 avec une cité aérienne qui renferme tant de secrets et de fun…
Verdict : 19 / 20