Test de Battlefield: Hardline

Episode de transition pour certains, nouvelle licence pour d’autres, Battlefield: Hardline a dès le départ le cul entre deux chaises. Critiqué amèrement par les uns lors des diverses phases de bêta ou adulé par d’autres, là encore, on ne savait sur quel pied danser. Après moult remaniements et changements, voilà que débarque donc le vilain petit canard de la série des Battlefield, un titre qui, sur le papier, reste tout de même alléchant pour tous les amateurs de FPS multijoueurs. Alors, est-ce que Visceral Games est parvenu à troquer la combinaison spatiale d’Isaac Clark pour celle du gilet pare-balle plus conventionnel sans trop de dégâts ? Réponse dans ce test de Battlefield: Hardline, élaboré à partir d’une version PC commerciale.

Miami Vice

Sans être blasé outre mesure, il est facile d’affirmer que depuis Battlefield Bad Company 2, la série n’avait plus produite de campagne solo à la hauteur des attentes, en témoigne la très décevante campagne de Battlefield 3. Pour Hardline, les choses sont bien différentes, DICE, reconnu surtout pour la qualité de ses modes multijoueurs, n’étant pas aux commandes de cet opus, c’est à Visceral Games qu’est revenu la lourde tâche de pondre un solo au moins satisfaisant. Spécialisé dans la chose, les papas de Dead Space s’en sortent donc avec les honneurs, tant la campagne solo est soignée, plus longue que la moyenne et qu’il y a tout de même quelques prises de risques qui apportent un peu de fraicheur à la série.

Bienvenue à Miami, ses trafics de drogues, ses cartels, ses gangs et sa police de choc. On incarne un dénommé Nick Mendoza, bon flic intègre d’origine cubaine qui s’est donné pour mission de nettoyer la ville du fléau de la drogue. En l’occurrence, la Hot Shot, une cocaïne pure qui débarque directement de Colombie par voie maritime. Nous voilà alors partis en guerre contre le cartel sans savoir que nous servons, bien malgré nous, de plus sombres dessins qui nous conduiront directement à la case prison, chose que l’on sait dès le prologue, rassurez-vous. De gentil flic nous deviendrons alors renégat au grand cœur dont le désir de vengeance n’altère aucunement la soif de justice. Vous l’aurez compris, on baigne dans le cliché absolu et ce ne sont pas les personnages secondaires qui changeront la donne. Entre la petite asiate qui se tape comme Chuck Norris, le flic à la gueule de traitre, le méchant très méchant, mais qui a des circonstances atténuantes, le hacker capable de pirater tout ce qui était, est et sera, ou encore le trafiquant sympa et sans mauvais fond, on se croirait dans un de ces films hollywoodiens que l’on consomme le dimanche après-midi une main dans le calcif, une bière dans l’autre et le pop-corn sur la table.

  

Du réchauffé donc, mais du bon finalement, puisque la campagne est bien rythmée, se laissant même parfois aller à des séquences plus calmes et foncièrement plaisantes, car arrivant au bon moment. Le tout se réparti sur dix chapitres découpés à la manière d’une série télévisée avec les inévitables « précédemment dans… » et « prochainement dans… ». Malgré tout, il faut reconnaitre que la mise en scène, inspirée de films tels que Bad Boys et de séries comme Miami Vice et autres policiers pulp, est réussie, et certaines séquences s’imposent comme des modèles de réalisation à en faire pleurer un certain Battlefield 4. Il y certes moins d’explosions, moins de coups de feu, moins de moments de bravoures, mais ce n’est plus de guerre qu’il est ici question, en tout cas pas à la même échelle que celle d’un Battllefield classique.

Néanmoins, et c’est aussi ça la force de ce Hardline, savoir doser ses différentes séquences pour rendre le tout plus homogène que par le passé. On reconnait là tout le savoir-faire de Visceral Games pour créer un univers et un solo qui tiennent la route, et plus ou moins longtemps aussi, puisque ce dernier dure environ huit heures, voir plus si on veut le finir à 100%. A noter aussi que la bande sonore joue un grand rôle tant elle est choisie avec gout et maitrisée de bout en bout, alors que les doublages français sont eux d’excellentes factures, même si la synchronisation labiale est parfois à l’ouest.

From Miami to Los Angeles

Si ce Hardline ne brille donc pas par son scénario, au demeurant agréable à suivre, mais déjà-vu un nombre incalculable de fois, il faut bien avouer que le côté dépaysement est là. De Miami à Los Angeles, on voit du pays et c’est l’une des bonnes surprises qui nous est offerte. On est donc amené à visiter quelques quartiers de Miami et de Los Angeles, tout en crapahutant le temps d’un chapitre, à chaque fois sur des terrains de jeu un peu plus exotiques. Qui n’a jamais rêvé de se faire les Everglades en aéroglisseur et de se manger un petit alligator ? Ou encore de découvrir le désert américain et d’y côtoyer son ramassis de révolutionnaires locaux complétement barjos et shootés à l’hydrocarbure ? Et bien c’est ce qui vous sera proposé de faire, et le plus surprenant est que Visceral semble mieux comprendre les attentes que les fans de BF ont vis-à-vis du solo que DICE.

Cela se traduit par certains niveaux dans lesquels on peut évoluer plus ou moins librement et dans lesquels on peut choisir notre cheminement, un peu à la manière de certains chapitres des deux premiers Bad Company. C’est d’autant plus grisant, que le dernier épisode du jeu nous permet d’évoluer totalement librement sur une petite île où le choix nous est laissé de foncer directement à notre objectif, ou bien de la visiter pour accomplir quelques objectifs annexes. On n’en demande pas plus pour être satisfaits, car entre deux phases couloirs, il est toujours sympa de se voir offrir autre chose que nous qualifions de plus « osé ». D’autant plus que l’approche même des chapitres couloirs est bien différente, il est très rare de commencer un épisode à un endroit et de le finir au même. Cela se traduit aussi par certains choix de gameplay renforçant encore un peu ce côté plus large et plus libre qui nous est proposé.

  

BattleCry Fardline

Sans rabâcher outre mesure sur le gameplay, cela reste du FPS tout ce qu’il y a de plus classique, il nous faut revenir sur LA nouveauté que propose Visceral Games avec Hardline. Inédite ou presque, car largement inspirée par un certain Far Cry, cette dernière est tout de même inattendue dans un Battlefield. En effet, on a la plupart du temps le choix de notre approche, enfin lorsque le jeu n’impose pas de phases de gunfight, autrement dit quasiment tout le long de la campagne. En gros, on est outillé de la même façon que dans le titre d’Ubisoft, un téléphone permettant de marquer les ennemis, repérer les bonnes grosses bonbonnes explosives et même mettre en évidence les systèmes d’alarmes et leurs boitiers de désactivations.

Pour s’infiltrer, il suffit alors de bien accomplir sa petite opération de repérage, bouger et agir en fonction des déplacements scriptés de l’IA afin d’éliminer ou d’arrêter silencieusement tout ce beau monde. Arrêter, oui, car en tant que policier on a la possibilité de surprendre un ou plusieurs ennemis, de sortir le badge, les braquer et leur passer les menottes, ceci rapportant d’ailleurs des points, mais nous reviendrons là-dessus d’ici quelques lignes. Si l’idée est bonne, d’autant plus que différents chemins s’offrent bien souvent à nous, l’exécution, elle, est en demi-teinte. Le fait de pouvoir sortir son badge et menotter quelques malfrats n’est pas un mal en soit, mais l’IA a parfois des réactions très bizarres par rapport à cela. Ainsi, crier dans un endroit fermé « police ! » n’éveillera presque jamais les soupçons des deux / trois troufions qui se trouvent à dix mètres de là.

De même il arrive que l’on menotte un vilain pendant que son comparse, à deux mètres, ne calcule rien. Aussi, le lancer de douilles, remplaçant les cailloux de Far Cry, est trop permissif et efficace pour être crédible. Ces défauts viennent alors avant tout de l’intelligence des ennemis plus que du procédé en lui-même. Ceci est surement dû au fait qu’on évolue dans des endroits restant bien plus cloisonnés que dans Far Cry, et que les développeurs ont dû opter pour la solution de facilité en bridant tout simplement l’IA. Néanmoins, il est de bon ton de reconnaitre la prise de risque effectuée et que les détracteurs de l’infiltration se rassurent, toutes ces situations peuvent aussi être résolues arme à la main, même si bien souvent cela est pénalisant, et il devient alors impossible d’arrêter certaines cibles importantes.

  

Pénaliser est un bien grand mot, nous l’avouons, mais l’autre bonne surprise de Hardline est de proposer des sortes d’objectifs annexes. Dans quasiment tous les chapitres, des personnes recherchées par les autorités pour divers délits sont présents. Il suffit alors de les trouver et de les marquer pour les reconnaitre, mais si l’on veut faire les choses bien, il faut aussi leur passer les menottes et non les tuer. Cela s’avère parfois délicat, et mieux vaut avant toute chose éliminer silencieusement ses acolytes pour se créer un chemin libre vers la cible. Attention, car au premier coup de feu, c’est fini, il nous faut alors recommencer la séquence et heureusement que les checkpoints sont très bien répartis.

Arrêter des cibles rapportent donc des points, points qui permettent de gagner du galon et débloquer des armes pour la campagne, mais pas seulement, puisque même des battlepacks pour le multijoueur peuvent être ainsi acquis. Bien entendu, passer les bracelets à une cible n’est pas une condition sine-qua-non pour remporter des points et monter en grade, tuer un ennemi en rapporte aussi par exemple. Autres objectifs annexes rapportant des points et des armes, les indices sur des enquêtes en cours, répartis dans les différentes zones. Là encore le téléphone indique quels sont les plus proches de nous, et ces derniers permettent aussi de faire la lumière sur certains événements ayant un lien plus ou moins étroit avec le scénario, sympa, et ça change des traditionnels PC à trouver.

En bref, il s’agit là d’un gameplay que l’on connait, tout du moins que les joueurs de Far Cry connaissent, mais le retrouver dans un Battlefield est assez surprenant et même si tout ne fonctionne pas bien, la faute avant tout à l’IA, il faut reconnaitre que c’est efficace, osé et finalement suffisamment bien foutu pour qu’on accroche. Côté gunfight cela reste du BF classique, le feeling est donc très agréable et l’immersion renforcée par la pêche des armes, mais aussi l’intensité de certains gunfights totalement jouissifs.

Hardgraphism

Avant d’en venir au plus gros morceau, le multijoueur, il nous faut faire une parenthèse sur les graphismes et la qualité technique de ce Battlefield. Comme chacun sait, Battlefield 4 était une petite claque sur PC, dire alors qu’Hardline était attendu au tournant sur ce point est un doux euphémisme. Le constat est simple, non il n’est pas plus beau que BF 4 et est même souvent assez inférieur à son ainé. Si on met de côté la modélisation parfaite des personnages, ainsi que leur faciès, force est de constater que Visceral Games ne manie pas aussi bien le Frosbyte Engine que ses géniteurs. Comprenez bien que le titre n’est pas moche, loin de là, mais la distance d’affichage est plus pauvre, le clipping plus présent et comble du comble, certains éléments sont alliasés (on est sur PC, là, en plus).

Rassurez-vous, l’alliasing n’étant présent que sur les bâtiments modélisés en arrière-plan par exemple, c’est à peine visible, mais bien là. Néanmoins, on reste dans le versant supérieur du jeu PC graphiquement parlant, surtout qu’il n’est pas plus gourmand que BF4. Mais ne vous attendez pas à prendre une baffe, nous n’en sommes plus à ce stade, désormais. Quelques bugs sont aussi présents, certains nous ayant carrément demandé de redémarrer le jeu, car le niveau se chargeait, mais sans les ennemis et avec certaines textures manquantes, quand ce n’était pas des bâtiments entier… Dommageable et peut-être pas pardonnable, surtout si l’on compte les nombreux bugs de collisions et les défauts au niveau du tir lorsque l’on se trouve derrière une couverture. Il arrive que même en tirant à 20 centimètres plus haut qu’un muret, les balles se bornes à ne pas aller plus loin que ce dernier, chose aussi présente en multijoueur, ce qui peut poser problème.

  

Hello world !

Concernant le mode multijoueur, il nous faut déjà vous rassurer sur un point, le netcode. Si, comme nous, vous aviez lancé BF 4 le jour de sa sortie, vous devez surement avoir le douloureux souvenir de bugs en tout genres, de serveurs qui flanchent, de parties interrompues par on ne sait quelle magie et autres petits désagréments. Rassurez-vous, Hardline est doté d’un netcode bien plus costaud, et hormis des adversaires qui glissent sur toutes la map pendant quelques secondes (assez risible d’ailleurs), nous n’avons été victime de rien de ce qui a été mentionné plus haut. Voilà donc un bon petit point à mettre en avant sachant tous les déboires qu’a connu BF 4 en son temps. Ceci dit, il nous faut à présent juger le mode multijoueur de ce spin-off des Battlefield, et autant dire que la tâche est difficile tant les avis diverges sur le sujet. Il nous faut alors vous prévenir qu’il y aura une grosse part de subjectivité dans les lignes qui vont suivre, ne nous basant que sur notre expérience, arme en main pour vous dépeindre un avis qui, nous l’espérons, vous donnera toutes les informations que vous attendez.

Note personnelle de Riku : Je préfère être honnête là-dessus, car, après tout, je ne peux juger de ce qui arrive aux uns et ne m’arrive pas à moi…

Tout d’abord, le contenu. Là, on est légèrement en dessous de ce que nous proposait BF 4 à son époque. Non pas au niveau du nombre de maps ou de modes de jeu, mais bien en termes d’armement. En effet, si les classes sont foncièrement les mêmes, avec quelques nouveaux gadgets par-ci par-là, le nombre d’armes disponibles est bien moins élevé qu’auparavant, mais est-ce vraiment un défaut ? Finalement, on ne joue au bout d’un certain temps qu’avec les armes que l’on affectionne et il arrive bien souvent que l’on ne les essaie pas toutes, certaines n’étant clairement là que pour faire du remplissage. Néanmoins, chaque classe bénéficie de suffisamment d’armes principales et secondaires pour que tout le monde y trouve son compte, d’autant plus que toutes sont customisables avec diverses pièces à acheter au préalable. Côté gadget aussi on a tout ce qu’il faut avec les traditionnelles caisses de munitions ou medikits, en passant par les mines lasers et autres joyeusetés du genre. Par contre, on ne peut pas dire que le grappin ou la tyrolienne servent finalement beaucoup, en tout cas pas sur toutes les maps. C’est donc assez complet et satisfaisant, surtout que l’aspect customisation est plutôt poussé, car même les véhicules peuvent l’être.

Du côté des maps il y en a là aussi pour tous les goûts, aucune n’atteignant bien entendu la largesse des maps d’un BF classique. On en compte neuf au total, mais elles demeurent tout de même assez inégales. Certaines sont assez affreuses à jouer, comme Riptide ou Hollywood Heights, toutes deux étant des nids à « camp » et au non-jeu. Riptide se résume, malgré sa grande taille, à prendre le toit d’un bâtiment au centre de la map donnant aux snipers des spots pour flinguer tout ce qui se trouve sur celle-ci, les parties ne devenant alors que des batailles pour un toit à la con (excusez du terme). Malgré tout, certaines sortes du lot comme The Block, Downtown ou encore Everglades, car possédant des particularités qui leurs sont propres, certaines plus larges permettent de varier les plaisirs et d’autres plus confinées donnent lieu à de rageuses batailles rangées. Cependant, il faut aussi prendre en compte le type de partie que l’on effectue sur chacune d’entre elles, certaines s’adaptant assez mal à divers modes de jeu, mais c’est un peu le cas de tous les Battlefield, finalement.

  

CounterLine

Il est d’ailleurs temps d’en parler, des modes de jeu. Parmi les petits nouveaux, on retrouve donc les fameux Crosshair, Rescue, Heist, BloodMoney et Hotwire, suivis des habituels modes conquêtes et match à mort en équipe. Ce qui est sur, c’est que Visceral Games a tenté d’apporter du sang frais à la série tout en empruntant à droite à gauche, histoire de ne pas trop prendre de risques non plus.

Le mode Rescue est par exemple une grosse repompée du mode otage de Counter Strike et si cela est assumé, il ne parvient jamais à dépasser son modèle. Deux équipes s’affrontent, les policiers (CT) et les gangsters (terroristes) et, alors que la première doit libérer les otages, la dernière doit tout simplement tout faire pour l’éviter. Dans les faits cela donne lieu à des parties rapides plutôt plaisantes, mais qui ne fonctionnent pas sur toutes les maps. On sent bien que certaines, comme Growhouse, sont plus pensées que d’autres pour accueillir ce mode de jeu. Petite particularité, il ne vous est pas demandé de sauver tous les otages, souvent deux suffisent, mais attention, on est ici en présence d’un mode de jeu appelant l’équipe des gangsters à camper, prendre position et attendre calmement que les flics débarquent, c’est le principe même de la chose.

Nous faisons cette remarque, car la communauté multijoueur d’aujourd’hui oublie bien souvent qu’un joueur protégeant un point de capture ou un otage en l’occurrence n’est pas un campeur, mais joue bel et bien le jeu. Il ne faut pas tout confondre, et nous avons vu de nombreuses personnes se faire bannir ou insulter côté gangster parce que ces derniers protégeaient leurs otages. Néanmoins, les affrontements lors de ces parties se révèlent assez tactiques pour peu que l’on soit dans une bonne équipe, car rusher comme un dératé et mourir bêtement a un impact sur toute la partie. En effet, si on meurt, on ne peut respawn qu’à la prochaine manche, voilà pourquoi il est important de ne pas se prendre pour un Rambo du dimanche et jouer intelligemment.

Le mode Crosshair est en fait une sorte de mode Rescue, sauf qu’un joueur peut incarner l’otage ou plus précisément le VIP. Il s’agit en fait de missions d’escortes. Alors que les flics font tout pour sauver le VIP en question, le joueur l’incarnant peut aussi tenter de s’échapper et rejoindre le point d’extraction par ses propres moyens. Ce dernier est armé d’un simple flingue, mais peut récupérer des armes sur le cadavre des joueurs décédés ou encore foncer vers une cache d’armes. Il faut bien avouer que c’est plutôt sympa comme concept, que cela fonctionne assez bien, et donne souvent lieux à des batailles rangées assez délicates et stressantes, car encore une fois, la mort est synonyme de fin de manche.

Finalement, ces deux modes de jeu ne connaissent pas de défauts majeurs, si ce n’est qu’ils ne parleront pas forcément à la communauté Battlefield. Ils sont loin d’être les plus joués et sont pourtant les plus tactiques. Les équipes sont restreintes à cinq joueurs et l’intelligence de jeu est de mise. Le teamplay prend alors tout son sens, ce qui est paradoxale quand on sait que les joueurs BF pleurent parce que cette composante n’est, selon eux, plus assez présentes, alors qu’ils délaissent ces modes de jeu…

  

PayLine

Bon, après les otages, il fallait bien quelques braquages pour se refaire et c’est là qu’arrivent les modes Heist et BloodMoney. Le premier d’entre eux est en réalité, et nous sommes désolés de le dire, une sorte de mode Rush maquillé. C’est en tout cas le sentiment que nous avons eu, passées quelques sessions de jeu, et on y retrouve les mêmes qualités et les mêmes défauts. Il y a donc une réserve de fric que les gangsters doivent à tout prix braquer. Une fois l’argent récupéré, il leur faut atteindre le plus vite possible et sans encombre l’un des deux points de dépose d’argent disséminés sur la carte. La police doit, elle, tout faire pour les empêcher de prendre le fric et si cela échoue, les empêcher de le rapatrier à bon port. Cela fait penser au mode Rush, car c’est vif, intense et qu’il y a de la protection de points. En lieu et place de faire péter une bombe, on y apporte de l’argent. Le souci est qu’une fois que l’on connait les maps, on a tendance à rester sur son cul à attendre que ça arrive, ce qui rend parfois les parties ou soit trop courtes parce que les gangsters ne sont pas cons et ont compris la combine, ou soit trop longues pour ce que c’est, car les flics ont pris les positions stratégiques et qu’il devient alors impossible de passer en tant que gangster. Là encore cela dépend grandement des maps sur lesquelles on joue aussi, certaines comme Bank Job et The Block sont plutôt taillées pour.

Pour ce qui est du mode BloodMoney, le principe est assez similaire puisqu’il faut toujours piquer de l’argent, mais cette fois-ci les flics s’y mettent aussi. Cela s’articule autour d’un point central de la map contenant une réserve d’argent et aussi bien policiers que gangsters doivent alors en récupérer un maximum pour le déposer dans leur réserve respective. Réserves qui peuvent d’ailleurs aussi être braquées par l’un ou l’autre des camps, ce qui aura un double impact sur la partie. Non seulement cela permet à une équipe de voler du fric directement chez l’autre et ainsi de diminuer son pactole, mais cela l’oblige aussi à venir faire le ménage dans son propre camp, laissant alors ses ennemis en surnombre près de la réserve d’argent centrale. Les parties sont d’ailleurs assez cools dans ce mode de jeu, sauf lorsque l’une des équipes décide tout simplement de s’installer presque intégralement dans votre réserve personnelle et d’attendre là. Ce qui arrive assez régulièrement et casse le principe même du jeu et rend certaines parties totalement nulles, car se transformant finalement en match à mort par équipe. C’est un problème que l’on ne peut pas imputer directement au jeu lui-même, mais à ses joueurs…

En définitif, il y a de bonnes intentions derrière ces deux nouveaux modes de jeu, mais il faut prendre en compte qu’ils ne sont pas taillés pour toutes les cartes et exigent aussi à la fois de la patience et de la rapidité d’action. Heist aurait pu être bien meilleur si mieux équilibré et BloodMoney souffre terriblement lorsque les joueurs ne jouent pas le jeu.

Fastline

Reste la star, le mode de jeu mise en avant par Visceral comme étant le porte étendard de ce Hardline. Le bien nommé Hotwire, qui consiste à prendre des véhicules et conduire le plus vite possible, le plus longtemps possible sur les routes, sans s’arrêter pour engranger un maximum de points. Que retenir si ce n’est que c’est réussi, mais finalement bien moins captivant qu’escompté ? L’avantage est que cela rapporte énormément d’expérience en peu de temps par rapport aux autres modes de jeu, et des serverus « No Kill » ont d’ailleurs poussé un peu partout, pour que les joueurs trichant légèrement puissent faire grimper leur expérience sans rien foutre à part tourner un volant. Navrant ! 

En gros, chaque équipe doit prendre le contrôle d’un maximum de véhicules, tout en empêchant l’autre de les prendre. Il faut alors stopper et détruire le véhicule ennemi pour stopper sa progression. Intervient alors l’une des nouveautés, la possibilité pour les passagers de sortir quelque peu par une fenêtre du véhicule pour tirer, car le faire de l’intérieur fait trembler dans un boucan d’enfer notre arme. Là encore, cela fonctionne bien et donne parfois lieu à des affrontements dignes de films d’action, ce qui est plutôt grisant et fun.

On a même le droit à une bien belle bande son en voiture, car la radio est présente, et cela donne un côté très cinématographique et pêchu aux affrontements aussi. Les joueurs à pied ont aussi plusieurs moyens possibles pour arrêter un véhicule, en utilisant des mines, du C4, un bazooka trouvé sur la carte (oui, car les bazookas, comme certaines armes, ne peuvent être obtenu qu’en les trouvant et ce dans n’importe quel mode de jeu, surement pour éviter que les gens abusent un peu trop du RPG) ou encore en tuant les occupants à l’arme à feu. Les plus futés penseront à piéger les véhicules, les autres se contenteront de conduire. Et c’est là le problème, on ne fait finalement pas grand chose durant ces parties, et pour peu que l’on tombe dans une bonne, on aura le droit à quelques affrontements motorisés plutôt funs, mais rien de bien transcendant non plus. Tout cela aurait mérité un peu plus de travail et de possibilités, car tourner en rond en bagnole, ça va cinq minutes, pas plus.

  

Les bases du mercantilisme

Pour finir ce grand tour du mode multijoueur, il nous faut bien évidemment aborder le système d’expérience et d’achat plus ou moins inédit de ce Hardline. Tout d’abord, et comme il est de coutûme dans la licence, les joueurs ont à loisir de monter de niveau en emmagasinant des points d’expérience gagnés durant leurs différentes batailles. Par contre, pour dévérouiller une arme donnée, il faut gagner de l’argent et l’acheter, la montée de niveau ne dévérouillant que des battlepacks apportant différents bonus à utiliser en partie, voir des pièces d’équipements. Il en va de même que les pièces d’armes, même si pour ce dernier point les choses sont encore différentes. En effet, pour débloquer un viseur par exemple, il faut au préalable augmenter son niveau avec l’arme sur laquelle on veut cette pièce. Pour ce faire, il n’y a pas trente six solutions, il faut tuer des joueurs adverses.

En gros, tout s’achète dans Hardline, mais rassurez-vous, l’argent coule à flot et faire des kill n’est pas le seul moyen d’en obtenir. Servir son escouade, son équipe et/ou accomplir divers objectifs durant une partie permet aussi de gagner de quoi se payer un nouveau stuff. Le système est relativement bien pensé, même si parfois c’est agaçant de farmer de l’argent pour se payer un gadget, sachant que cela peut fausser certaines parties. Car un joueur souhaitant débloquer des pièces pour son arme pourra alors ne rechercher que le frag et non la victoire de son équipe.

Soit dit en passant, sachez que l’on peut aussi utiliser les armes d’une faction avec l’autre, mais il faut auparavant utiliser ces dernières avec le camp qui les possède, tuer suffisament de joueurs avec et les acheter pour une somme assez élevée avec l’autre faction, sachant que les pièces doivent être une nouvelle fois gagnées aussi. Autrement dit, on se retrouve avec un système assez batard et inédit, vu que cela mélange le gain d’expérience et la mise en avant de celui-ci, avec un aspect mercantile récompensant vos faits d’armes et de jeu. Si ce procédé peut rebuter dans un premier temps, on s’y adapte assez facilement et cela devient assez vite un letmotiv pour continuer, car chaque classe possède son propre armement et ses propres gadgets. Autant dire qu’il y a de quoi faire et de quoi débloquer.

Hardline

Pour conclure rapidement sur le mode multijoueur et l’expérience globale que propose ce nouveau Battlefield, il faut bien avouer que l’on est un peu mitigé. Si le confort de jeu est présent, le gameplay étant toujours aussi juste et suffisament nerveux pour que chacun puissent faire de bonnes parties, d’un autre côté tout n’est pas réussi. Le défaut d’adaptabilité de certaines map à certains modes de jeu ou encore l’arrière gout d’innachevé de certains d’entre eux sont quelques exemples reflettant cela. Néanmoins, pour un premier Battlefield ,Visceral Games s’en sort bien, même s’il faut impérativement le prendre comme un spin-off. Sans grosses batailles sur des maps gigantesques, le jeu nerveux en endroit confiné est plus que privilégié et il n’est pas sur que cela plaise à tous les fans de la franchise.

C’est d’autant plus évident que jouer des parties à 64 sur certaines maps relève purement et simplement du calvaire, tant cela devient bordélique. Autre point, le Levolution et sa destruction n’est ici que purement esthétique. Même si changeant quelque peu le terrain sur certaines maps, il n’apporte pas de bouleverssement majeur, dommage. Restons tout de même positif, le contenu est là, les nouveaux modes de jeu pour la plupart intéressants et les sensations clavier / souris en main restent similaires à celles que l’ont a sur du Battlefield classique, quoique forcément un peu plus nerveux, le gameplay ayant été assez assoupli pour raison d’accéssibilité.

Battlefield: Hardline est une Bonne Surprise !

Loin d’être un mauvais jeu, Battlefield: Hardline est même une bonne surprise, car proposant une campagne solo plutôt réussie et un bon multijoueur, certes différent dans son approche, mais suffisament complet pour scotcher dessus de longues heures. Finalement, les défauts ne prennent jamais le pas sur les qualités du titre et si certaines choses chagrinent, comme l’aspect technique ou encore le manque finition de certains modes de jeu, Hardline se veut suffisament carré pour remplir haut la main sa mission d’épisode bouche trou. Oui, car il est clair qu’Electronic Arts ne mise pas autant sur ce dernier que sur un épisode numéroté de la franchise. On est ici en face d’un spin-off ne s’adressant d’ailleurs pas à tous les fans de Battlefield, le but étant de plaire très certainement au plus grand nombre. Si vous aimez le frag sur des terrains gigantesques, Hardline n’est clairement pas fait pour vous, par contre, si vous êtes plus du genre « Close Quarter », alors là il peut s’avérer être une très bonne pioche.

Verdict : 15 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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