Test de Tearaway

Réalisation technique

Sans en avoir l'air, Tearaway possède une réalisation technique qui puise pas mal dans les capacités de la PS Vita. Tout de papier vêtus, les environnements sont souvent très vastes, et la visibilité assez profonde. Media Molecule a de plus réussi à faire intervenir des interactions originales avec la réalité augmentée, procédé qui s'incruste très bien dans le jeu. Les seuls légers problèmes techniques de Tearaway résident dans une caméra parfois un brin capricieuse, et à quelques ralentissements lorsque l'écran est rempli de Scraps, ennemis dévastateurs de décors du jeu. En somme, une réalisation technique très sérieuse pour un jeu sur console portable.

Direction artistique

On connaissait déjà Media Molecule, auteur de la célèbre série LittleBigPlanet, en tant que génie artistique lors de ses productions sur PS3 et PSP. Avec Tearaway, le studio nous prouve qu'il sait donner vie à autre chose avec un jeu qui puise toute son inspiration dans le Scrapbooking, discipline artistique visant à incruster une photo dans un décors fait de papier et autres accessoires, où les photos sont ici remplacées par l'existence du personnage principale, Iota (ou Atoi si vous choisissez le personnage féminin au début du jeu). L'univers du jeu est donc 100% recyclable, fait de morceaux de papier et de collages, pour un résultat ultra dépaysant et bluffant. Le talent créatif de Media Molecule est de plus en faveur des joueurs, qui sont invités régulièrement à confectionner eux-même des personnages et des accessoires pour Iota. Petits et grands trouveront en Tearaway une aventure unique et très attachante.

   

Level design

Si Tearaway n'est pas du tout le même genre de jeu que LittleBigPlanet, on reconnaitra immédiatement le talent de Media Molecule dans sa capacité à faire naitre des univers à la fois uniques et ludiques. Dans leur nouvelle production, les développeurs ne laissent pas souvent les joueurs inactifs, mais les invitent à mettre en application leur esprit créatif via la confection de toutes sortes de dessins et découpages. Après vous êtes fait photographié, vous serez régulièrement convié à orner des personnages ou Iota de divers accessoires fait à partir de morceaux de papier et autres grigris tout prêt que vous ramasserez tout au long des niveaux. Ingénieux et diablement immersif.

Concernant l'aventure principale, divisée en 14 niveaux, la progression mise en place par Media Molecule relève du génie. Tearaway trouve toujours des sources d'inspirations qui vous feront à la fois réfléchir et explorer des axes de game design inédits dans les jeux vidéo.

Vous pourrez par exemple redonner vie à un cochon qui ne possède pas de textures (le modèle 3D brut, en quelque sorte) en le photographiant, en lui grimpant dessus, pour ensuite mieux dévaler un morceau du niveau. Les développeurs proposent des mécanismes de plateforme qui se renouvellent sans arrêt, sans rester scotché sur des manivelles à tourner pendant 10 minutes. La force de Tearaway est bien là, dans sa capacité à toujours stimuler le joueur, et faire des parties des moments d'amusement extraordinaire qui ne se répètent pas.

De temps en temps, Iota sera accompagné d'une créature qui coopérera avec vous. Bien sur, la venue d'un nouveau compagnon s'apparente toujours à un renouvellement du level design des niveaux, afin d'arriver au but unique de Tearaway, divertir le joueur.

En gros, attendez-vous à exécuter des phases de plateformes, à faire des activités "manuelles" récréatrices pour décorer les personnages, à faire quelques affrontement et à utiliser au mieux les environnements pour progresser. On a rarement vu un jeu du genre aussi varié !

Gameplay

Vous connaissez un jeu sur PS Vita qui utilise toutes les fonctionnalités de la console ? Voici Tearaway, qui nous fait la totale. Si on pouvait s'attendre à une sorte de démonstration tardive de la part de Media Molecule de ce qu'il est possible de faire avec la portable de Sony (ce qu'un Uncharted: Golden Abyss avait fait plutôt bien lors de la sortie de la console), la prise en main du jeu nous prouve qu'il est bien plus qu'une simple mise en avant de la polyvalence de la PS Vita. Avec une ergonomie déconcertante, Tearaway utilisera donc, en vrac, l'appareil photo (pour afficher votre minois dans le soleil façon Télétubbies), le gyroscope (attendez vous à des passages tordus pour avancer tout en faisant des contorsions !), le pavé tactile arrière (pour perforer le sol avec votre doigt et débloquer la situation par exemple), l'écran tactile, les deux sticks analogiques, et la connexion internet de la console pour partager vos créations.

Le seul repproche qui sera fait au gameplay de Tearaway est du côté du dessin. Pour créer des accessoires, il faudra en effet dessiner sur une feuille de papier virtuelle avec votre doigts, puis de cliquer pour que le jeu découpe lui même votre création. La manoeuvre n'est pas des plus aisée pour arriver à concrétiser ce qu'on veut toujours, la faute à une précision qui laisse un peu à désirer. Hormis ce léger défaut, toutes les actions demandées par Tearaway sont un régal d'utilisation. Une richesse extraordinaire qui est vraiment à féliciter, puisque rare dans les jeux vidéo du genre.

   

Scénario

Simpliste et très enfantin, le scénario de Tearaway déçoit quelque peu. La relation entre le joueur (symbolisé par le soleil comme une sorte d'ange gardien de Iota) et le personnage aurait pu donner un florilège scénaristique beaucoup mieux narré que cela. Si les joueurs les plus jeunes trouveront sans aucun doute tout cela attachant, les adultes conserveront beaucoup de distance avec l'histoire de Iota qui peine à s'installer de manière vitale.

Bande son

Dans un tel monde de papier maché et de papier craft, la bande son de Tearaway sait renforcer l'immersion par des compositions sympathiques. Si le narrateur pourra ne pas plaire aux joueurs les plus agés, les onomatopés des personnages à qui vous adresserez la parole ne manqueront sans doute pas de vous arracher quelques sourires. Une bande son de bonne qualité, donc, qui fait baigner Tearaway dans un monde auditif agréable, mais peut-être un peu trop enfantin.

 

Durée de vie

Avec ses 14 chapitres variés et les possibilités offertes par les créations artistiques, Tearaway pourra vous occuper un long moment. Pour les 30 euros (prix de lancement) demandé, Tearaway devrait vous retenir un peu plus de 7 heures devant votre console, durée de vie qui pourra être doublée si vous souhaitez vous lancer dans les nombreux objets et trésors à récupérer pour voir les 100% s'afficher à côté de votre sauvegarde. Uniquement solo, Tearaway propose néanmoins de partager vos créations sur internet, mais aussi de vous rendre sur son site officiel pour imprimer les patrons des personnages sur du papier réel, chose qui amusera les plus jeunes joueurs.

Conclusion

Avec Tearaway, Media Molecule signe un nouvel univers incroyablement accrocheur. Le génie artistique des concepteurs de LittleBigPlanet opère à nouveau dans un jeu d'action / plate-formes que tout possesseur de PS Vita se doit d'avoir chez lui. Hormis un scénario qui pourra ne pas intéresser les joueurs les plus agés, c'est surtout l'incroyable richesse du gameplay et du level design de Tearaway qui nous ont massivement séduit. Truffé d'ingéniosité, le game design du titre se permet même de mettre le joueur à contribution en lui proposant de révéler tout son potentiel artistique au travers des créations de papier / dessin intéressantes. Un Tearaway qui s'affiche clairement comme l'un des meilleurs ambassadeurs de ce qu'une PS Vita peut donner, aussi bien en termes de fun que d'exploitation de ses capacités tactiles, gyroscopiques et sociales. Un must have à 30 euros, c'est cadeau !

Verdict : 18 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

    Vous aimerez aussi

    Test de Soul Reaver 1-2 Remastered | Un mythe est de retour !

    « Kain est un dieu aujourd’hui, une légende. Rares sont ceux qui connaissent la vérité. Il fut mortel lui aussi, mais sa haine de l’humanité l’a conduit à nous créer moi…

    Test de Indiana Jones | Un cercle pas si rond que ça…

    Notre test de Indiana Jones and the Great Circle est en ligne pour vous expliquer ce qui va, et ce qui ne va pas dans le jeu !

    A lire également

    Dead Space 4 | La réponse de EA va vous mettre en colère…

    • By Sadako
    • décembre 23, 2024
    • 309 views
    Dead Space 4 | La réponse de EA va vous mettre en colère…

    Acheter une PS5 en plusieurs fois avec reprise chez Pixmania, c’est possible !

    • By Sadako
    • décembre 22, 2024
    • 143 views
    Acheter une PS5 en plusieurs fois avec reprise chez Pixmania, c’est possible !

    PlayStation x Kadokawa | Pas un rachat, mais presque !

    • By Sadako
    • décembre 19, 2024
    • 484 views
    PlayStation x Kadokawa | Pas un rachat, mais presque !

    Test de Soul Reaver 1-2 Remastered | Un mythe est de retour !

    • By Rainbow
    • décembre 19, 2024
    • 657 views
    Test de Soul Reaver 1-2 Remastered | Un mythe est de retour !

    Nintendo Switch 2 | Tout a fuité, ou presque !

    • By Sadako
    • décembre 18, 2024
    • 728 views
    Nintendo Switch 2 | Tout a fuité, ou presque !

    Stellar Blade | La MAJ de Noël arrive

    • By Rainbow
    • décembre 17, 2024
    • 499 views
    Stellar Blade | La MAJ de Noël arrive