Test de Spider-Man PS4

2 ans après son annonce grandiloquente à la conférence E3 de Sony, le dernier né des studios Insomniac soigne son atterrissage prévu le 7 septembre. Passé d’une indifférence moyenne à une hype hors du commun après seulement quelques minutes de gameplay explosif peut-être une arme à double tranchant, de celles qui ne pardonnent pas la moindre erreur de parcours. Le verdict de Playerone.tv tombe alors dans ce test du tout premier (et certainement dernier) Spider-Man sur PS4, testé à partir d’un clé fournie par l’éditeur.

‘Faut pas tisser, nan, ‘faut pas tisser à New-York

A moins d’avoir été contraint à l’isolement pendant des décennies, vous savez forcément que la série Spider-Man conte les histoires de Peter Parker, étudiant / scientifique mal lavé le jour, et héros tisseur de toile la nuit (voire l’inverse parfois). On n’ira pas vous raconter comment ce bon vieux Parker parvient à s’accrocher aux différentes façades et murs de New-York, il en revient à vous d’aller lire les comics et d’aller voir les films éponymes. D’ailleurs, le jeu non plus ne vous rappellera pas ce « détail » de l’histoire, pour la simple et bonne raison que le joueur prend l’araignée en marche, ou, devrais-je plutôt dire… en vol.

Voilà donc huit ans que Peter joue au super-héros et arpente les rues de New-York en combattant les méchants messieurs qui terrorisent les new-yorkais.  Dans le gameplay, cette expertise se ressent dès les premières toiles tissées. Spider-Man dispose d’une palette d’animations assez incroyable, rendant la navigation dans les rues de New-York un véritable plaisir. Quoiqu’il arrive, rien – ou presque rien – ne peut stopper votre flow : en cas de collision avec les immeubles, Spider se met naturellement à marcher sur les façades afin d’en atteindre le sommet. Cages d’escaliers ? Aucun problème : une pression sur les deux gâchettes L2 et R2 et voilà notre homme araignée en train de subtilement se glisser entre l’espace qui sépare l’escalier de la façade de l’immeuble. Une grue ? Un pylône ? Un arbre ? Absolument rien ne peut stopper la navigation de l’homme araignée, ce qui procure au joueur un sentiment de liberté exaltant et enivrant. 

Naviguer dans New-York est d’autant plus agréable que la ville en monde ouvert est superbement modélisée, dépeinte avec une précision et un souci du détail digne des meilleures productions de cette génération. Ainsi, vous n’aurez aucun mal à reconnaitre les plus célèbres monuments, de la statue de la Liberté à L’Empire State Building, en passant par Ellis Island, le Rockefeller Center, Grand Central Terminal, etc. avec en plus la petite surprise irréelle du chef : la tour Stark ! C’est limite si ce Spider-Man ne va pas vous faire économiser un aller-retour Paris-New York, tant la ville qui se couche sous nos yeux est absolument fantastique. Evidemment et comme dans tout monde ouvert, il a existé quelques petits défauts inévitables finalement : popping, affiche tardif, un tout petit peu d’aliasing…. Mais dans le grand schéma des choses, il vous sera difficile de reprocher quoi que ce soit à la technique du dernier né des papas de Sunset Overdrive. Ce Spider-Man là n’est certes pas le plus beau jeu qu’on ait vu tourner, mais rentre sans sourciller dans le top 5 des plus beaux jeux sur PS4. Une petite prouesse technique.

Eh-là qui va là ? Inspecteur gadget !

Naviguer dans New-York, c’est fun, mais si un super-héros n’a pas l’opportunité de temps en temps de défoncer des méchants vilains, alors… à quoi bon ?

Le système de combat ressemble à s’y méprendre à celui de la trilogie Batman sur PC et console. Ainsi, le joueur à une liste de combos, et plus il parvient à enchainer les pains sans en prendre, plus le multiplicateur de combos augmente, et plus le joueur gagne de l’XP. Cette XP va ensuite servir à, évidemment, faire monter Spidey de niveau (le niveau maximum à atteindre étant 50), mais aussi à augmenter les points de vie, la vitesse du balancement et les dégâts causés aux ennemis, et surtout vous rapporte des points de skills qui vous servent ensuite à débloquer des esquives, et des améliorations.

Parallèlement à ce système classique d’XP, chaque pain que vous distribuez augmente votre jauge de focus. Cette jauge de focus a deux utilités : la première est qu’elle peut vous sauver la vie à bien des endroits. Plus vous frappez, plus elle augmente. Le problème c’est qu’en frappant, Spidey s’expose nécessairement aux contres de ses nombreux ennemis. Votre jauge de focus peut alors vous servir de jauge de vie d’urgence : une pression sur la flèche vers le bas du pad, et voilà que le contenu de votre jauge de focus est reversé vers votre jauge de vie.

Si, en revanche, vous êtes juste trop bad-ass et que vous enchainez les branlées sans éclaboussures, cette jauge de focus se transforme en machine à finish-move. Une fois la jauge de focus remplie, un message au-dessus des ennemis vous avisera de presser rond et triangle pour déclencher un finish-move brutal mais ô combien mérité. Ces fatalités, vous allez en avoir besoin, tant le bestiaire d’ennemis est étendu. Le spectre s’étend du prisonnier un peu con-con et svelte, aux gros flics en armure. Chaque ennemi a un point faible, qu’il va falloir utiliser pour pouvoir finalement le mettre à terre. Si l’éventail de combos et de combinaisons n’est pas assez large à votre gout, il vous reste cependant les Spider-gadget, qui ne manquent ni d’intérêt, ni de d’inventivité.

Parfois, la violence ne suffit pas. Parfois, en plus d’assener une bonne droite dans la mâchoire, il faut ajouter l’humiliation d’être englué à un mur dans une toile collante et âpre. Certains de nos adversaires d’ailleurs, ne comprendront que cette humiliation-là, d’autres n’y seront pas sensibles. Spider-Man, là encore, se la joue Batman, et se targue même de faire de la concurrence déloyale. Ainsi, à l’instar de notre chauve-souris préférée, l’araignée a elle-aussi son éventail de gadgets toilés. Du simple web-shooter aux très utiles mines qui scotchent vos ennemis au sol, en passant par le très efficace souffle qui balaie nos antagonistes,  les différents gadgets vous donneront des possibilités infinies, ce qui singularise encore plus le gameplay et augmente drastiquement les possibilités de combat. 

Pour ne rien arranger,  Peter Parker est aussi à l’aise dans les airs qu’au sol, autant vous dire que vous prendrez un pied pas possible à casser la gueule de prisonniers et autres bandits en tous genres. Pour un jeu de super-héros, ce Spider-Man sur PS4 nous donne une telle amplitude de possibilités, mêlée à un tel sentiment de liberté et de pouvoir, qu’il est difficile pour le joueur de ne pas se sentir lui-même, super-héros.

Tisser des liens

Du point de vue de l’histoire et de la narration, n’ayez crainte, aucune révélation ne sera faite dans ce test. En revanche, elle tarde un peu à se mettre en route. Ainsi, il n’a pas été rare, au tout début de l’aventure, de ressentir une certaine lassitude, tant le rythme des quêtes semblaient linéaire : cinématique, gameplay, combat, XP et on recommence. Cet épisode un peu laxatif passé, et une fois que votre super-héros gagne de l’importance en accumulant l’XP et les pouvoirs au combat, la narration se disperse, se complexifie et surtout, avec elle, le gameplay varie et tangue entre phase d’infiltration (notamment avec MJ) et phase d’action (avec Spider-Man) et certains mini-jeux également (dont le manque de variété peut agacer à la longue).

En somme, l’histoire, si elle a du mal à se mettre en place au début, parvient ensuite à nous envelopper dans un  tissage de liens avec les protagonistes, et à multiplier les pistes pour que le joueur n’abandonne  jamais la trame principale, même si celle-ci peut être interrompue à n’importe quel moment par des trames secondaires et autres défis optionnels. En tout et pour tout, la quête principale vous occupant une vingtaine d’heure et les défis optionnels et autres trophées additionnels une autre vingtaine d’heure, ce n’est pas moins de quarante heures qu’il faut pour venir à bout de l’homme araignée. Tenace.

Ce qui a frappé très fort, dans la narration de ce spider-man, c’est la complexité et la variété de ses personnages et de ses phrases de gameplay. On se rapproche ici beaucoup plus d’un The Last of Us (toute proportion gardée) que d’un Batman. Il existe une réelle volonté de la part d’Insomniac de raconter une histoire qui puisse émouvoir, attendrir et même indigner. En somme, jouer à Spider-Man, c’est comme avoir le premier rôle dans un excellent film de super-héros.

Beaucoup plus qu’un coup d’essai, ou qu’un coup d’épée dans l’eau, c’est un coup de toile d’araignée en plein cœur que les développeurs de Sunset Overdrive nous ont assené. Beau, complexe, incommensurablement fun, l’une des dernières exclus de la Playstation 4 aurait très bien pu s’arrêter à ce constat. Que nenni, elle fait mieux, en nous offrant une histoire et une narration incroyablement emballantes, couplées à un gameplay varié et profond. Il ne fallait rien de plus pour hisser le Spider-Man d’Insomniac Games au panthéon des meilleurs jeux de Super-Héros et pour faire de notre homme-araignée, un compagnon de route de longue durée. Épatant.

Verdict : 18 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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