Test de Sniper Elite 4

Après un Sniper Elite 3 ni excellent ni mauvais mais plutôt bon, peut-être un peu en deçà de Sniper Elite V2, on s’attendait à un peu de nouveautés et de nouvelles idées avec Sniper Elite 4. Cette fois en voyage du côté de l’Italie juste après les évènements africains de Sniper Elite 3, Karl Fairburne nous revient toujours plus en forme pour ce nouvel épisode. Parviendra-t-il à nous surprendre pour autant ? Rien n’est moins sûr, car si on avait l’impression d’un Sniper Elite 2.5 avec Sniper Elite 3, l’idée d’un Sniper Elite 3.5 avec Sniper Elite 4 a plané pendant une très longue partie voire l’intégralité de notre test. On vous explique pourquoi.

Nihil novi sub sole

Reprendre les commandes dans ce nouveau Sniper Elite n’a pas été très compliqué tellement les mécaniques de gameplay sont restées les mêmes. Du système de visée à celui de couverture jusqu’au corps-à-corps, on ne peut notifier aucune évolution dans le gameplay du jeu. On reconnaîtra que Karl est un peu plus enclin à escalader certaines parois grâce à des tuyaux ou d’autres objets et qu’il devient plus agile quand il s’agit d’escalader certains obstacles. Mais à côté de cela, il se montrera parfois incapable d’escalader un buisson, de passer au-dessus d’un mur de pierre, ou de franchir une paroi pour la simple et bonne raison que cela n’a pas été prévu par les développeurs.

C’est ici un problème que nous avions déjà rencontré dans Sniper Elite 3, et s’apercevoir qu’aucune remise en question du système n’a été effectuée est bien dommage, d’autant plus qu’un tel problème peut vraiment s’avérer frustrant dans certaines missions où l’infiltration se trouve tendue. Autre élément de la série qui n’a pas évolué d’un poil mais qui aurait pourtant mérité une totale refonte : l’intelligence artificielle des ennemis.

Pour faire simple, celle-ci fonctionne exactement de la même manière que dans les précédents épisodes, représentant ainsi une véritable faiblesse de la licence, puisque inspirée par l’intelligence artificielle de la série Assassin’s Creed, tout aussi ridicule. De fait, certains ennemis parviendront à vous repérer à plus de cent mètres, quand d’autres qui passeront devant vous seront tout à fait incapables de vous apercevoir. Dans un jeu comme Sniper Elite qui prône le réalisme, c’est un mauvais pas qui entache sans aucun doute l’immersion offerte par le jeu.

Pour le scénario, vous repasserez !

Le scénario n’est pas en reste et suit clairement les traces de ceux de ses aînés en se montrant tout aussi réduit et minimaliste, se limitant à une cinématique avant chaque mission et à quelques notes disséminées çà et là dans le jeu. Si on pourrait y voir un grand manque quand on sait que le contexte de la Seconde Guerre Mondiale peut nous offrir de belles histoires merveilleusement narrées, on ne peut pas non plus sanctionner le titre qui se contente de faire de même que la concurrence du genre depuis des années. Mais indéniablement, c’est un manque qui aurait pu apporter un nouvel intérêt à la licence Sniper Elite, d’autant plus que Karl Fairburne ne manque pas de charisme.

Là où on peut voir un semblant de renouveau dans Sniper Elite 4, c’est dans les environnements présentés, qui pour une fois démontrent une véritable diversité. Lieux urbains, bases militaires, forêts, montagnes enneigées… En huit petites missions d’environ une heure chacune, Sniper Elite 4 parvient à nous faire voyager davantage que le dernier épisode de la série Tomb Raider, et autant dire que c’est un beau progrès comparé à Sniper Elite 3 qui se contentait de nous faire découvrir qu’une petite partie de l’Afrique, agréable au début mais ennuyante au fil des heures.


Lors de la PGW 2016, nous avons interviewé Florian Doutre, un développeur de Sniper Elite 4.

Tout est plus beau sous le soleil…

Ainsi, dans ce Sniper Elite 4, les premiers environnements paraissent un peu ternes et nous font penser que les développeurs ont opéré la même logique que pour les autres éléments du jeu : « on fait un nouveau jeu mais on se fatigue pas trop quand même ». Seulement, une fois arrivé à la moitié du jeu, on découvre de jolis environnements qui représentent vraiment l’Italie telle qu’on la rêve ou la connaît tous. La première chose qui parviendra à vous étonner est la forêt que l’on découvre vers la moitié du jeu.

Chatoyante, brillante et agréable à regarder, c’est certainement l’un des plus beaux niveaux du jeu si ce n’est le plus beau, et on sent enfin que les développeurs de Rebellion ont souhaité nous exposer de jolis environnements. Ainsi, ce sentiment se confirmera au fur et à mesure des niveaux, puisqu’on découvrira ensuite des maisons aux architectures typiquement italiennes, des pizzerias (bien sûr !), et surtout un soleil d’une teinte agréable mettant en scène tous ces paysages d’une bien belle façon, pour terminer sur un lieu enneigé mais pas moins travaillé. Si dans sa première moitié Sniper Elite 4 se montre comme un jeu froid et peu agréable visuellement, sa seconde moitié est un vrai plaisir visuel, d’autant plus que la réalisation technique, sans être exceptionnelle, n’est pas si mauvaise, si ce n’est pour la modélisation des visages, ridicule. Heureusement, les killcams, maintenant également appliquées aux combats en corps-à-corps, viennent rattraper le mauvais pas en nous offrant des images toujours plus gores et jouissives.

Sniper Elite 4 fait durer le plaisir !

Autre point qui n’a pas évolué par rapport aux précédents épisodes, mais pour la bonne cause cette fois : la durée de vie. Il faudra ainsi compter entre 10 et 12 heures pour terminer la campagne solo du jeu (objectifs secondaires compris) une première fois en mode Normal. Ajoutez à cela la nécessité de faire le jeu en mode Hardcore (avec une gestion avancée de la physique balistique et une gestion de la santé plus réaliste) pour vraiment goûter à l’essence de Sniper Elite, et vous doublerez facilement le temps de jeu. Tout cela, évidemment, sans compter sur les défis, les objets cachés, le multijoueur compétitif sympathique bien que peu original, et sur la possibilité de participer à des missions coopératives, mais également sur celle de faire tout le jeu en coopération en ligne ! Rien à redire donc de ce point de vue, Sniper Elite 4 est clairement un jeu qui pense au porte-monnaie du joueur et qui saura l’occuper pendant plusieurs dizaines d’heures, encore faut-il apprécier le genre.

Entre l’impression de déjà-vu et le sentiment agréable de retrouver un ami perdu de vue, Sniper Elite 4 souffle le chaud et le froid. En reprenant les défauts de la licence comme une intelligence artificielle aux fraises, un scénario d’une infâme platitude et un gameplay parfois frustrant du fait des limitations imposées par les développeurs, le jeu de Rebellion n’en demeure pas moins agréable, étonnement. Peut-être grâce à ses killcams travaillées, ses nouveaux paysages ensoleillés ou ses gunfights survoltés, mais sûrement pas grâce à l’effet de nouveauté, inexistant. Sans être un mauvais jeu, Sniper Elite 4 n’est clairement pas l’épisode de la prise de risque et même si la recette parvient encore à faire son travail, fort à parier que les joueurs pourraient ne pas être aussi cléments avec le prochain épisode si la licence ne parvient pas à nous surprendre. 

Verdict : 13 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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