Test de Left Alive

Annoncé comme un jeu d’action / survie en territoire post-apocalyptique avec de grands noms de l’industrie vidéoludique, Left Alive avait immédiatement attisé l’envie chez les joueurs, et chez nous. S’il y avait déjà eu une petite alerte quand Square Enix avait dévoilé la première séquence de gameplay de son titre, nous ne nous étions pas trop formalisés de cette sortie publique décevante en décidant de juger le jeu sur pièce. C’est maintenant chose faite, et pour être (déjà) honnête avec vous, Left Alive est l’un des pires jeux que nous ayons testé sur Playerone.tv depuis décembre 2009… Explications dans notre test réalisé sur PS4 Pro, via une clé PlayStation Store offerte par Square Enix.

Left Alive – De grands noms pour un seul jeu vidéo

Avant de vraiment entrer dans le vif du sujet, une contextualisation de Left Alive nous semble importante pour que vous puissiez comprendre l’ampleur de notre déception, et de notre incompréhension la plus totale également. Avant son annonce, Left Alive a été teasé comme un jeu post-apocalyptique où la survie serait au centre du jeu. Quelques semaines plus tard, pendant le Tokyo Game Show, Square Enix dévoile officiellement Left Alive, et révèle surtout le casting 5 étoiles du titre. Jugez par vous-même : 

Si les premiers visuels de Left Alive vous font penser à la série Metal Gear / Metal Gear Solid, rassurez-vous, le titre de Square Enix ne tente pas un plagiat artistique mais est bien designé par une grande figure japonaise de la série de Konami : Yoji Shinkawa qui est le character designer officiel de la saga.

Comme si cela n’était pas suffisant pour faire envie, Left Alive comporte également deux autres noms célèbres de l’industrie japonaise, soit Toshifumi Nabeshima qui est le directeur de la série Armored Core, et Takayuki Yanase à qui l’on doit le design des mechas dans Ghost in the Shell: Arise, Mobile Suit Gundam 00 et Xenoblade Chronicles X.

Avec de telles promesses, on s’attendait forcément à du lourd. Pas non plus du lourd à la AAA avec 4 millions de budget marketing et un moteur graphique digne de Metro Exodus, mais en tout cas à autre chose qu’un insipide jeu d’infiltration injouable. Et oui, première surprise, Left Alive n’est finalement pas un jeu de survie TPS / action, mais un Metal Gear Solid like. Enfin plutôt « hate » que « like ».

Du cachet artistique et du charisme

Le casting de choix a au moins le mérite d’avoir bien fait son travail, puisque le jeu est très charismatique. Le scénario également. Plongés dans une guerre en Russie, trois personnages vont devoir survivre en échappant à leur pire destin : la mort. Le conflit géopolitique est plutôt bien raconté, tandis que l’univers fait immédiatement penser à Front Mission. Logique, quand on sait que Left Alive est un spin-off de cette mythique série de Mechas. Les immenses robots sont d’ailleurs présents en nombre, et dépeignent une belle atmosphère de guerre. Vraiment, le casting a assuré son travail en designant une belle direction artistique à Left Alive, et en imaginant un scénario qui tient la route. Dommage que le jeu soit tout bonnement injouable, une fois encore. Pourquoi donc ? Aller, on arrête de faire traîner le suspens, et on vous explique…

Cochonne, an abruti is trolling

Le concept de Left Alive est donc de vous mettre dans la peau d’un personnage (trois personnages jouables sont disponibles dans le jeu) qui va devoir survivre. L’objectif des 14 chapitres composant le titre de Square Enix est de vous enfuir d’une zone plus ou moins grande, en vous faufilant parmi les ennemis tout en accomplissant des quêtes annexes. Premier constat, l’infiltration de Left Alive ne fonctionne absolument pas. L’IA fait n’importe quoi, et surtout, est présente en surnombre. Après avoir enchaînés au moins 15 Game Over dans le chapitre 2, nous avons décidé de passer le jeu en Facile. Cela n’a rien changé.

Côté gameplay, c’est encore plus « risible » malheureusement. Jeu d’infiltration par excellence, Left Alive vous offre tout de même des armes à feu, et des armes blanches. Gros problème, il est impossible de tuer un ennemi en s’approchant doucement derrière lui. Vous avez bien lu. Jeu d’infiltration. 2019. Impossible d’éliminer silencieusement un ennemi.

Pire encore, Left Alive nous retourne carrément la cervelle avec des contrôles dignes des premiers jeux en 3D. Vous savez, cette époque où les « normes » n’étaient pas encore vraiment instaurées et où certains jeux vous faisaient sprinter en appuyant sur un bouton alors qu’un autre titre vous faisait vous accroupir avec ce même bouton. Left Alive vous rappelera cette époque. Joie !

La rigidité et la lourdeur cadavérique des personnages est aussi un grand moment de solitude. Dès qu’un ennemi vous aura repéré, toute la map vous tirera dessus, et il sera impossible d’essayer de vous échapper, puisque vous crèverez comme une sombre merde sous un déluge de balles et missiles des Mechas. Si on récapitule bien, nous sommes donc dans un jeu d’infiltration où l’infiltration est impossible compte tenu des ennemis, où l’action se solde par une pluie nucléaire, et où le gameplay ne fonctionne donc pas. Comment on s’amuse, nous, alors ?

Chapitre 2. Game Over. Rage-Quit.

Chez Playerone.tv, nous nous imposons de terminer 99% des jeux que nous testons, histoire de savoir de quoi nous parlons. Impossible de tenir cet engagement avec Left Alive. Comme vous pourrez le constater dans les deux vidéos accompagnant ce test, nous avons été incapables de dépasser le second chapitre du jeu. Difficile à l’extrême, Left Alive possède aussi un système de sauvegarde complètement cassé, obligeant à refaire des pans de gameplay de parfois plus de 10 minutes en cas de mort. Si on passait l’arme à gauche peu souvent, cela ne serait pas un gros problème. Mais sachant que votre durée de vie dans une mission est plus ou moins égale à 5 minutes, le temps d’avoir un coup de bol pour passer les mailles de l’IA, le plaisir de jeu est une fois de plus dégradé.

De mémoire, nous n’avons jamais été obligé de renoncer à poursuivre notre progression dans un jeu depuis que nous testons des titres. Un piètre record pour Left Alive, donc, et qui montre les limites de cette production vraiment mauvaise.

De bonnes idées complètement massacrées par le gameplay

Contrairement à d’autres titres qui ne possèdent pas grand chose pour eux, Left Alive est un véritable gâchis. Le titre est en effet plutôt séduisant en ce qui concerne sa direction artistique, et si le moteur graphique n’est pas un foudre de guerre, les graphismes ne sont pas désagréables à regarder. On ne retiendra pas non plus l’optimisation PS4 Pro qui fait tourner le jeu à 30 images par seconde au lieu des 20 FPS en mode « Résolution », cela dit, mais nous sommes loin de la catastrophe visuelle.

Non, Left Alive a tout simplement été saboté par un gameplay atroce, et un level design tout bonnement horrible. Comme si une taupe s’était introduite dans l’équipe de développement pour complètement ruiner le titre intentionnellement. Il en résulte en tout cas un plaisir de jeu toujours absent, et une irritabilité maximum à chaque instant. Que celui qui platine Left Alive nous fasse signe, nous lui vourrons notre plus grand culte du masochisme !

Restez en vie, ne jouez jamais à Left Alive !

Comment Left Alive a-t-il bien pu passer les tests de qualité de chez Square Enix ? Par la même petite boite que The Quiet Man ? Véritable honte du catalogue de l’éditeur, Left Alive est également une belle honte du genre infiltration. Outre son ambiance, le titre fait tout mal. Régulièrement, nous vantons les mérites d’une industrie qui n’accouche quasi plus de « daubes » que nous avions parfois sur nos anciennes consoles jusqu’à la génération 128-bits, mais Left Alive prouve qu’il est encore possible d’oser mettre en rayon une production aussi nulle pour 55€. Même à 5€ cela dit, le plaisir de jeu n’en serait pas plus présent. Plus qu’une déception, ce Left Alive est un jeu à oublier aussi vite qu’il n’a été teasé !

Verdict : 3 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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