En cette année 2018 très riche en jeux vidéo post-apocalyptiques se déroulant en territoire Zombies, Microsoft et Undead Labs nous proposent la vision 2.0 d’une production ambitieuse mais qui n’arrivait pas au bout des choses, State of Decay 2. Après un Sea of Thieves très décevant, nous nous sommes donc lancés dans le test de State of Decay 2 sur notre Xbox One X avec la ferme intention de prendre beaucoup de plaisir en gérant une communauté face à une menace Zombies dans un monde ouvert où le danger est permanent. Une bonne tranche de The Walking Dead ? Verdict dans notre test réalisé sur Xbox One X, via une clé offerte par Microsoft France.
Cheap of Decay 2
State of Decay 2 n’est aucunement une production à budget AAA, et cela se ressent immédiatement en lançant le titre pour la première fois. Que vous jouiez au titre de Undeab Labs sur Xbox One Fat, Xbox One S ou même Xbox One X, ses graphismes vous rappelerons avec une nostalgie peu agréable l’ère Xbox 360. Côté purement technique, on notera avec déception des environnements très épurés, des personnages très raides aux animations rudimentaires, et des textures très pauvres. Excusable pour un jeu à 30€ ? Oui et non, beaucoup de jeux indépendants utilisant également le très populaire Unreal Engine 4 s’en sortant énormément mieux, avec parfois des budgets de développement bien moins élevés que ce dont a bénéficié State of Decay 2.
Sur Xbox One X, le seul gain de performance est à attribuer à la résolution qui passe en 4K (native ou non, tout est très fin). Hormis cela, le titre se permet de ramer assez souvent, chose difficilement compréhensible vu ce qui est affiché à l’écran.
Mais ce qui nous a surtout énormément déçu dans State of Decay 2 n’est pas relié à la réalisation technique pure du jeu de Zombies, mais plutôt à sa direction artistique ultra générique, ainsi qu’à une quantité astronomique de bugs qui nous ont souvent obligé à redémarrer le jeu. Pour illustrer les bugs rencontrés avec quelques exemples, nous citerons alors les blocages trop fréquents des véhicules dans les dénivelés du terrain, les PNJ qui fuient littéralement lorsque vous approchez pour leur parler (un cache-cache de 10 minutes a eu lieu pour récupérer une mission), un allié qui a subitement fusionné avec la voiture après une explosion ou encore les scripts qui ne se déclenchent pas. Autant dire que la progression est très pénible avec des bugs aussi présents dans ce State of Decay 2.
Pour en finir avec l’aspect visuel de State of Decay 2, nous exprimerons notre déception vis-à-vis d’une direction artistique on ne peut plus fade. Totalement dépourvus de scènes cinématiques, les récits des différents personnages jouables sont plats, inintéressants, et doublés à la va-vite. L’immersion est donc plutôt timide, et ce n’est pas la qualité des cartes qui forcera l’envie ou une ivresse de la découverte. Peuplées de bâtiments et autres structures, les maps proposées sont désespérement vides. La végétation est aux abonnés absents, et les hordes de zombies très peu fournies. Ajoutez à cela des modèles de morts-vivants déjà vus et revus dans la plupart des autres jeux vidéo post-apocalyptiques et vous obtenez un State of Decay 2 bien générique, qui manque clairement de personnalité, avec un aspect « cheap » qui transpire de partout. Pour mieux se rattraper sur le gameplay et la gestion de communauté ?
Un concept qui tourne en rond
Une fois votre duo de personnages séléctionné, il faudra partir à la recherche de votre premier abri pour construire une communauté formée pour la survie. Très mal expliquées, les premières heures de jeu entraînent forcément des erreurs, tandis que l’ergonomie des menus pour gérer votre base aurait pu être largement mieux. Quoi qu’il en soit, on finit par s’en accomoder, pour rapidement savoir quoi faire pour progresser dans l’aventure. Avec votre communauté à gérer, il faudra surveiller différentes ressources pour que celle-ci ne soit pas décimée par tout et n’importe quoi, en partant faire des missions et autres quêtes annexes.
On devra alors faire pas mal de repérage sur la map pour savoir quel bâtiment explorer, pour ramener des vivres à nos différentes bases. Car si votre QG sera fixe (avec possibilité de déménager plus tard dans le jeu), il faudra s’emparer de lieux annexes qui serviront à accueillir plus de survivants tout en renforçant certaines ressources. Sur le papier, cette idée de tissage d’un réseau sur la map est excellente, mais en pratique, c’est déjà nettement moins sexy.
Au fur et à mesure des heures qui passent, on finira en effet par toujours faire la même chose en boucle, pour des missions qui sont elles aussi d’une platitude maximale. La collecte de ressources est d’ailleurs d’autant plus pénible que les places disponibles dans votre inventaire sont limitées, ce qui implique des allers-retours interminables, le déchargement de votre cargaison à votre QG, et le recommencement éternel de ce cycle.
Un gros manque d’ambition et de moyen
Plus nous avons joué à State of Decay 2, et plus les promesses faites par Undead Labs sont tombées à l’eau. Alors qu’on aurait pu imaginer une interaction multijoueur énorme entre différentes communautés installées sur la même map, la coopération se limite uniquement à des sorties jusqu’à 4 joueurs maximum, avec une difficulté qui restera identique quoi qu’il arrive. Si le titre est un peu moins morose à plusieurs, on en fera malgré tout très rapidement le tour, avec une lassitude qui s’installe également en coopération.
La gestion des constructions et des spécialisations des personnages ne sert finalement plus à grand chose après quelques heures de jeu, pour une routine de jeu qui se répète inlassablement jusqu’à lassitude complète qui nous a perdus pour de bon.
State of Decay 2 – Une énorme déception
Nous attendions énormément de State of Decay 2, et cette sortie nous a fait l’effet d’une douche froide. Tout comme pour le premier opus, Undead Labs possédait de très belles idées pour produire l’un des meilleurs jeux de survie / gestion de communauté en territoire Zombies, mais force est de constater que le défi était trop élevé pour les développeurs. Avec une finition lamentable, un aspect « cheap » à tous les niveaux et un gameplay qui ne parvient jamais à vraiment réveiller le joueur, le rythme morose du titre (seul ou en coopération) ne nous a pas fait tenir bien longtemps. Du bien beau gâchis pour un State of Decay 2 que nous oublierons malheureusement bien vite, même si tout n’est pas à jeter.
Le résultat final est à des années lumières de cette bande-annonce…
Verdict : 11 / 20