Test de Tales of Xillia 2

Après un premier épisode fort réussi, voilà que nous parvient enfin la suite de Tales of Xillia sur PlayStation 3, tout de même deux ans après sa sortie japonaise. Les équipes d’Hideo Baba ont donc pris en compte les critiques des joueurs sur le premier opus pour nous pondre l’épisode de la maturité, c’est en tout cas comme cela que l’on nous le présentait. Dans les faits, on est tout de même loin de la perfection et là où certaines choses trouvent une vraie raison d’être, d’autres font, au contraire, grimacer. Un constat certes mitigé, mais rassurez-vous, Xillia 2 reste un bon cru que tout fan de J-RPG se doit de faire.

La première chose qui frappe avec ce Tales of Xillia 2 c’est sa réalisation plutôt datée et en tout point similaire à celle du premier opus. On y retrouve les mêmes problèmes, textures sommaires, environnements extérieurs vides et pauvres, ainsi qu’une distance d’affichage réduite et un grand retard quant aux pop des PNJ dans les villes. Passez cela, il faut avouer que les combats en mettent toujours plein les mirettes et que l’artistique est toujours très réussie. Néanmoins, on reste en terrain connu durant presque tout le jeu, car se déroulant dans le même univers que son ainé, Xillia 2 fait le choix du recyclage à outrance et les évolutions sont très minimes. Ainsi, les villes connues n’ont pas évolué et sont identiques à celles vues dans le premier opus, ceci témoigne d’un des gros problèmes du jeu, et est perceptible aussi dans d’autres aspects de celui-ci.

Un an sépare les évènements narrés dans Xillia de ceux que nous vivons dans ce nouveau segment et c’est à croire que durant cette année, rien n’a bougé. Certes, une nouvelle ville fait son apparition, petite il faut bien le reconnaitre, et de nouveaux donjons aussi, mais concernant les environnements déjà vus, que ce soit les villes, les donjons et les extérieurs, tout est à 100% repompé. On aurait aimé que les développeurs nous offrent une évolution visuelle plus importante, car faire une suite dans le même univers c’est bien, mais réussir à le faire évoluer est encore mieux, chose que ne réussit pas Xillia 2.

Encore une fois, nous ne reprochons rien au monde de Xillia en tant que tel, il est toujours aussi soigné, intelligemment construit et intéressant. Il émane de celui-ci une grande richesse, un background profond et une cohérence à faire pâlir même certains Final Fantasy. Replonger dans ce dernier est un vrai plaisir et le scénario, très bien narré et progressif, en est le témoin numéro un. Tout comme dans le premier Xillia, ce dernier commence plutôt mollement, pour évoluer au fil de l’aventure et prendre une ampleur qui n’a rien à envier à son ainé et ce n’était pas chose gagnée. On incarne un certain Ludger kresnik, descendant d’une famille très importante, qui se retrouve mêlé à une sombre histoire de mondes parallèles, d’âmes corrompues à détruire et qui se met en quête d’une mystérieuse contrée appelée Canaan. Très vite notre héros se retrouve rejoint par tout le casting de Xillia, on retrouve ainsi tous nos compagnons d’armes, avec en prime une petite surprise bienvenue.

Ludger possède quant à lui le pouvoir de faire s’effondrer et donc d’annihiler ces fameux mondes parallèles pour permettre à l’univers premier, le nôtre, de survivre, mais il semble que ce dernier ne puisse utiliser ses pouvoirs qu’en présence d’une enfant nous accompagnant durant tout le jeu et dont le prénom est Elle. Une chose très importante au cœur même du scénario complet et complexe de ce Xillia 2, qui offre son lot de rebondissements et de twists bien sentis. Un système de choix est aussi au programme, que ce soit au niveau des très (trop ?) nombreux dialogues que lors des situations critiques. Deux choix s’offrent à nous à chaque fois et même si les conséquences ne sont que d’un instant, il faut avouer que c’est plutôt réussi, bien que parfois trop absolu. Ces derniers ont aussi une influence sur notre entente avec nos compagnons, ce qui n'est pas négligeable.

    

Le gameplay est quant à lui toujours aussi réussi et est une extension naturelle de celui de Xillia premier du nom. On se retrouve toujours aux commandes d’un seul personnage sur quatre combattants qui se démènent contre leurs ennemis dans de petites arènes. Sans rentrer dans les détails, le système d’Artes et de liaison sont toujours de la partie, avec une petite particularité en plus. Ainsi, la puissance de vos Artes liés dépendra non seulement de celui utilisé, mais aussi de votre affinité avec votre partenaire, d’où l’importance des choix de dialogues, de s’attarder sur les quêtes annexes de vos compagnons, mais aussi de la nécessité de se lier avec eux lors des combats. Ludger possède la capacité inédite de pouvoir manier trois armes distinctes, que l’on peut d’ailleurs changer en temps réel durant les combats. Se battant de base avec deux lames, on acquiert très vite deux flingues, ainsi qu’un maillet.

Chacune de ces armes possède ses propres Artes, ses propres caractéristiques et est plus utile en fonction de l’ennemi que l’on a en face de nous. Les Artes liés sont aussi différents, accomplir ces derniers aux flingues avec Alvin offre de meilleures possibilités qu’avec Leia par exemple. Ludger peut aussi utiliser la Transmutation et ainsi se transformer pendant un court laps de temps, devenir invincible et lâcher des combos ravageurs sur ses ennemis, une sorte de mode furie qui envoi du très lourd, alors que les Artes Mystiques sont eux toujours présents. En bref, le système de combat se veut encore plus dynamique, complet et foutrement plus jouissif qu’auparavant. On a toujours la possibilité de changer de leader (de personnages donc) aussi bien en combat, qu’en dehors et on a aussi le droit à un système de gambit complet pour le comportement de l’IA lors des affrontements. On a donc possibilité de se créer de vraies tactiques et il en va de même pour l’utilisation par l’IA de divers objets. C’est complet et c’est du tout bon, à l’image aussi du système d’expérience qui a évolué et qui offre bien plus d’amplitude grâce à un système d’Orbes d’Allium (sorte de sphèrier) plus élaboré.

Concernant la profondeur de jeu, chose qui faisait défaut à Xillia, ce deuxième opus se démarque encore une fois et offre bien plus d’activités annexes. On a la possibilité d’accomplir nombre de contrats comme balayer des séries d’ennemis donnés ou trouver des objets, de faire un tour au Colysée pour quelques combats et même d'envoyer son chat à travers les environnements déjà visités pour récupérer des items servant pour des quêtes ou pour nous même, car certains d’entre eux ne peuvent être trouvés qu’ainsi. Autre grande quête annexe prenant presque la totalité du jeu, la recherche de cent chats cachés ici et là dans les environnements, alors oui cela n’est pas très passionnant, mais cela se fait naturellement avec notre exploration et ce n’est donc jamais envahissant.

Sachez aussi que plus vous trouvez de chats, plus le vôtre trouve des objets rares et intéressants, il peut d’ailleurs dénicher aussi des petits félins perdus. Enfin, chaque personnage de notre groupe, qu’on est content de retrouver ne serait-ce pour savoir ce qu’ils sont devenus, possède une quête personnelle sur plusieurs chapitres à accomplir et elles sont plutôt sympathiques et intéressantes. De nombreux bonus sont aussi à débloquer tels que les traditionnels accesoires nous permettant de personnaliser nos personnages et mêmes des tenues peuvent être gagnées, le character design étant d'ailleurs toujours aussi inspiré, hormis peut-être celui des PNJ, car même si réussi, on croise tout simplement trop de clones. Rajoutez à cela des ennemis élites à affronter pour toucher un bon pactole et un système de commandes auprès des marchands d’armes, d’armures et autres, se basant sur des ressources à avoir et vous obtenez un jeu ma foi très complet et jamais ennuyant.

    

Petite particularité, comme chacun sait, tout J-RPG bride intentionnellement l’avancée des joueurs dans le monde, ainsi il ne peut pas tout explorer dès le départ. Dans Xillia 2, ceci est expliqué par la dette que l’on contracte en début de jeu et qui est d’une valeur de 20 millions de Gald, autant dire que c’est beaucoup. Durant tout le jeu, on passe son temps à rembourser cette dette et au fur et à mesure on peut ainsi aller dans de nouvelles zones, condition sine qua non pour avancer dans la quête principale d’ailleurs. Ceci est une bonne idée, si ce n’est que Nova, la jeune fille chargée de notre recouvrement, nous appelle toutes les deux minutes pour nous demander des thunes une fois un certain montant en notre possession.

Les choses se calment un petit peu en avançant, mais être coupé à chaque changement de zones ou à chaque fois que l’on dépasse un certain montant de Gald devient très vite barbant. Sachez aussi que durant votre première partie, Ludger ne parlera pas, ou très peu, ne sortant que de temps en temps un "yes" ou un "hum" lors des dialogues. Ceci nuit au charisme du personnage, très grandement même, qui se retrouve affublé d’expressions faciales exagérées pour que le joueur comprenne son état d’esprit. La chose s’explique du fait que sa voix est un spoil en soit, mais un autre procédé aurait pu être trouvé, surtout qu’en NG+ le bougre retrouve sa voix et ça va mieux pour le coup.

Vous l’aurez compris, Tales of Xillia 2 est réussi, sans pour autant parvenir à dépasser son ainé tant il s’en inspire. Le scénario est certes très bon, mais reste un poil moins entrainant que celui de l’opus précédent, Ludger ne possède en outre pas le charisme pour porter l’histoire et heureusement que nombre de PNJ charismatiques croisent notre route, mais aussi que le casting Xillia soit au rendez-vous. Le recyclage très prononcé est aussi un gros défaut de cet épisode, cela va même jusqu’aux boss, qui pour beaucoup ont déjà été combattus. Néanmoins, fort d’un gameplay aux petits oignons, d’une aventure intéressante, d’une grosse durée de vie d’environ 50 heures en semi-ligne droite et d’un système de jeu plus complet, Xillia 2 s’impose comme étant un très bon J-RPG porté par une bande-son magistrale et éclectique signée par le maitre Motoi Sakuraba.

Verdict : 15 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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