Test de Need For Speed

Quand on parle de la série Need for Speed, plusieurs écoles s’affrontent sans jamais vraiment se comprendre. On pense en effet aux joueurs qui ne jurent que par le côté Hot Pursuit de la saga, tandis que les autres vénèrent encore Need for Speed Underground et sa suite. Depuis, EA se cherche un peu, entre remakes de vieux épisodes et autres opus pas toujours mythiques. En annonçant Need for Speed, la plupart des joueurs et la presse s’imaginait retrouver l’ambiance et l’atmosphère des runs nocturnes fidèles à la communauté du Tuning, pour un opus qu’on aurait presque eu envie d’appeller Need for Speed Underground 3 un long moment. Dans ce test, réalisé sur PS4 via une version review offerte par EA, nous allons vous montrer que cet épisode ne manque pas de grosses qualités, mais souffre aussi de vilains défauts qui lui interdisent d’accéder au rang de nouveau Need for Speed mythique comme l’étaient Underground 1 et 2 en leur temps.

La claque graphique made in Need for Speed

Depuis son annonce en vidéo, Need for Speed avait bluffé tout le monde par des graphismes hallucinants. Sans surprise, les extraits de gameplay montrés jusqu’à présent et les trailers tournaient très certainement sur la version PC survitaminée du titre, par ailleurs décalée à avril 2016, et les versions PS4 et Xbox One sont un poil moins belles. On reste d’un niveau supérieur à ce que proposait la bêta fermée, et on se prend dans tous les cas une grosse claque graphique entre les deux yeux avec le titre de Ghost Games qui exploite merveilleusement bien le Frostbite Engine.

Notre test de Need for Speed sur PC !

Les graphismes de Need for Speed ne proposent que des courses nocturnes, ou à l’aube pour certains quartiers, ce qui aide vraisemblablement PS4 et Xbox One à afficher quelque chose d’aussi magnifique. La formule est relativement simple, mais fonctionne du tonnerre. Il fait nuit, toujours humide avec des averses régulières, ce qui a permis aux développeurs de mettre le paquet sur les effets de lumière qui se réflechissent partout, de l’asphalte à la carrosserie des voitures. Souvent photoréaliste, Need for Speed est sans conteste l’un des plus beaux jeux vidéo disponible sur les consoles de Sony et Microsoft, même si quelques concessions ont du être faites pour afficher un tel niveau graphique. On pensera notamment à quelques baisses de framerate lorsque l’écran est chargé en effets volumétriques avec beaucoup de concurrents présents, ou encore à quelques éléments qui peuvent popper au loin. Rien de dramatique cependant.

Côté voiture, c’est également du grand art, avec une modélisation parfaite des différentes marques en présence et leurs customisations visuelles qui s’adaptent parfaitement aux carrosseries. Vous aurez par ailleurs un choix de plus de 50 véhicules allant de la petite Golf 1 GTI aux Ferrarri et autres Porsche en passant par Lamborghini et Ford Mustang. De quoi faire rêver les amoureux de belles carcasses. On regrettera néanmoins l’absence totale de vue cockpit, au profit de quelques vues lointaines, une vue parechoc et une vue capot qui vous donneront de très bonnes sensations de vitesse une fois les voitures poussées mécaniquement.

On terminera ce tour d’horizon visuel de Need for Speed sur PS4 et Xbox One en abordant un point assez controversé chez les joueurs et dans la presse, les scènes cinématiques et le scénario du titre de Ghost Games. Les tentatives de scénarisation de la série de course d’EA ont rarement étés des réussites, avec un Need for Speed Undercover peu séduisant, un Need for Speed: The Run ruiné par de vilains défauts, et un Most Wanted qui savait mettre le paquet sur son background. Avec ce reboot de 2015, Ghost Games a sorti le grand jeu, en filmant directement des acteurs professionnels. Autant vous le dire tout de suite, le scénario de Need for Speed ne nous a pas emballé plus que ça, n’ayant pas grand chose de plus à raconter que l’arrivée d’un pilote lambda qui se fait petit à petit sa place dans un crew déjà établis. Ce qui nous a en revanche beaucoup plus est le charisme des acteurs et la qualité de leur acting, tout comme les doublages en français qui tiennent la route. Fast & Furious Style, en somme !

Gameplay arcade à 500%

Ces personnages jouent par ailleurs un rôle essentiel dans le gameplay de Need for Speed, puisque chacun vous proposera des types de courses et défis différents. Vous devrez donc apprendre à piloter de plusieurs manières différentes pour maitriser les Courses Chrono (se rendre d’un point A à un point B le plus vite possible), les Drifts, Drifts Train (faire des drifts côte à côte avec vos potes, très sympa !) Gymkhana (mélange de Drift et de Sauts), Circuits (péter un score donné en quelques tours de piste sur circuits fermés) et autres réjouissances hors courses faisant partie du scénario. Le pilotage pourra être tout en drift ou tout en virage à plat, selon les réglages que vous choisirez dans le garage sur votre voiture. En poussant le balancier à fond vers Drift ou Grip, on sentira de réelles différences qui demanderont toujours un petit temps d’adaptation pour bien maitriser la physique des bolides.

Quoiqu’il en soit, et malgré les options de pilotage des voitures, Need for Speed reste Need for Speed et fait la part belle aux glissades, et à la rapidité de prise en main du jeu. On apprend très rapidement à conduire en mode 500% arcade, marque de fabrique de la série depuis ses débuts. En résulte un gameplay très fun, des voitures très agréables à conduire, et qui disposent toutes d’une sonorité moteur propre. Une bande son qui envoie d’ailleurs du lourd également du côté des musiques, la playlist étant une fois de plus énormissimes et particulièrement bien choisie pour arpenter les rues de Ventura Bay.

En termes de level design et game design, le cocktail proposé par Need for Speed sur PS4 et Xbox One plaira forcément aux amoureux de Need for Speed Underground, avec une ville ouverte intégralement dès le début du jeu, et des courses qui trainent dans tous les quartiers. Signalons d’ailleurs des différences graphiques de ces quartiers, pour des ambiances bien distinctes selon l’endroit où vous vous trouvez sur la map. Pour vous y rendre, les développeurs vous permettent d’activer un GPS, ou de vous y rendre par téléportation, et c’est peut-être le premier élément du jeu qui montre la première faiblesse à venir du titre…

Ventura Bay, la ville endormie et sans flics !

La map de Need for Speed est sublime, d’une taille ni trop grande ni trop petite, mais il y a de fortes chances pour que vous ne la visitiez plus après quelques heures de jeu. Pourquoi cela ? Conduire pour le plaisir n’est vraiment pas très fun, passé le cap du test de votre nouvelle voiture ou de l’installation de nouvelles pièces. Les défis ne sont pas spécialement tous jouissifs à faire hors courses du scénario, mais on déplorera surtout l’absence d’action sur la map lors de freerun. La faute à des rues désertes, et à des flics qui passent le plus clair de leur temps dans les bars à donuts que sur les routes. Les flics sont, de notre point de vue, le plus gros point noir de Need for Speed. Assez souvent, vous devrez faire des missions Hors-la-Loi qui consiste à aller chatouiller la maréchaussée pour ensuite effectuer des actions spéciales comme défoncer des barages ou tenir quelques minutes de poursuite avant de vous échapper pour valider la mission.

Le problème ? On passera la plupart du temps plus de 10 à 20 minutes pour trouver une voiture de police. Le second problème ? L’IA de la police de Need for Speed est tellement minable que vous devrez attendre leur voiture pour ne pas les semer en moins de 30 secondes, même en roulant à 120 km/h. Honteux, anti-fun, trop faciles, cette composante du jeu est complètement ratée. Pendant les courses, le constat est le même, avec des flics qui ne vous embêteront jamais, la réussite de les laisser sur place au premier virage étant proche de 100%. Dans la bêta du même jeu, le mois dernier, la difficulté était supérieure. Pourquoi Ghost Games a-t-il choisi de la revoir à la baisse avec une IA aussi stupide aussi bien côté flics que côté pilotes ennemis ? Difficile à dire, d’autant que la difficulté de la bêta était plutôt bien dosée. On passera donc, en Solo, le plus clair de notre temps à semer les pilotes adverses qui réagissent comme dans un Mario Kart, en vous attendant si vous êtes trop loin derrière, et en vous fonçant dans le lard si vous rôdez trop près d’eux.

Ce qui est sur, en revanche, est que ces deux gros défauts plombent pas mal l’expérience de jeu de Need for Speed. Ajoutez à cela l’obligation de jouer en étant connecté au PSN ou au Xbox Live, et vous obtenez une liberté assez stricte de faire ce que vous souhaitez du titre en dehors de chez vous. Cette obligation de connexion à internet pour Need for Speed est expliquée par les développeurs en une volonté que les joueurs conduisent entre eux, en multijoueur. Le jeu à plusieurs est une réussite, et entrainera des courses (du scénario, ou non) avec des adversaires bien plus difficiles à battre, pour peu que vous ne jouiez pas avec votre petite soeur de 5 ans. Les Crews sont plutôt bien fichus, et l’émulation de créations visuelles fonctionne aussi très bien. Signalons d’ailleurs que durant nos phases de testing de Need for Speed, nous n’avons pas été déconnectés une seule fois des serveurs d’EA, qui semblent costauds et parés pour accueillir la masse de joueur mondiale. Bonne nouvelle !

Grosse durée de vie et rejouabilité pour Need for Speed ?

Nous n’en avons d’ailleurs pas encore parlé dans ce test de Need for Speed, mais la partie customisation visuelle et mécanique est une pure réussite ! Si on regrettera de ne plus pouvoir installer de néons sous la caisse des voitures comme dans Underground, le niveau de personnalisation est très grand. Comme prévu, vous pourrez compter sur des marques connues du monde du tuning pour ajouter ailerons, bas de caisse, capots, spoilers, phares, vitres teintées et autres exotiques stickers et peintures pour que votre voiture ne ressemble à aucune autre. La partie mécanique n’est pas non plus en reste, avec de multiples secteurs à améliorer pour que votre bagnole atteigne une puissance hors norme.

C’est peut-être cet aspect personnalisation et collection de voitures qui entrainera une grande rejouabilité de Need for Speed. Une fois que vous aurez terminé toutes les courses scénarisées, en une 15aine d’heures, vous pourrez affronter vos amis en ligne ou refaire des courses pour engranger de l’argent qui vous servira à équiper vos voitures. Attention toutefois à bien prendre en compte votre niveau de conduite, puisque toutes les pièces ne seront pas accessibles dès le début du jeu, et certaines seront même à trouver sur la map de Ventura Bay via des courses spéciales. A vue d’oeil, il faudra donc environ 35 à 40 heures de jeu pour terminer Need for Speed à 100%, ce qui est une moyenne plutôt bonne si l’on rajoute les fonctionnalités online du jeu de Ghost Games.

Jacky’s Touch ou Race Car ?

Il est vraiment très délicat de fixer une note globale à ce Need for Speed, pour la simple et bonne raison qu’il sait faire des choses parfaitement bien, mais qu’il souffre également de défauts qui pourront être rédhibitoires pour certains joueurs. Cet opus parlera aux fans et séduira les amoureux des Underground, pour lesquels ce reboot 2015 sur PS4 et Xbox One est un épisode à faire à tout prix. Mais malgré des graphismes incroyables, une conduite fun, un scénario agréable à suivre et une atmosphère urbaine palpable, on ne peut s’empêcher de se demander ce qui est passé par la tête de Ghost Games en ayant rendu les courses si faciles en Solo, et en ayant oublié de remplir les rues de Need for Speed de circulation, mais surtout de flics qui ne servent absolument à rien ! Des points qui seront peut-être corrigés au fil des mises à jour gratuites que les développeurs souhaitent déployer ces prochaines semaines, mais qui ne sont, en l’état, par pardonnable. La base d’un Need for Speed mythique était là, mais il va falloir sérieusement boucher les nids de poule pour accéder à ce statut non atteint par la série depuis trop longtemps.

Verdict : 14 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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