Sadako
Un changement de développeur dans une licence vieille de plusieurs années n’est jamais facile. Avec la série WRC, Milestone a en effet été remercié en 2015 pour accueillir KT Racing, diminutif de Kylotonn, studio français qui n’avait pas réussi à faire sortir WRC 5 de la passabilité qui colle à la peau de la licence depuis quelques années. Aurons-nous droit à une meilleure expérience de rallye en 2016 avec WRC 6 ? Verdict dans notre test réalisé via une version PS4 offerte par l’éditeur.
WRC 6 – Un grand coup de mieux !
Avant d’aborder les choses qui fâchent, laissez-nous vous présenter ce qui nous a vraiment satisfait dans ce WRC 6. Première étape, son gameplay, qui arrivera à donner autant de plaisir aux nouveaux venus dans la sphère des courses de rallye que les fans qui désactiveront immédiatement quelques aides à la conduite. Chose positive supplémentaire, WRC 6 est autant agréable à jouer avec une manette qu’avec un volant à plusieurs centaines d’euros, pour un gameplay vraiment bien calibré entre vitesse, glissades, freinages et dérapages au frein à main. Pour peu que vous ayez déjà fait quelques sorties sauvages avec une vraie voiture, vous devriez rapidement réussir à piloter les bolides du jeu de Kylotonn avec joie.
Ce qui est particulièrement plaisant est que WRC 6 nous livre des conduites bien différentes selon le revêtement sur lequel vous roulerez, tout comme vous ressentirez vraiment les dénivelés et autres déformations du sol qui pourront vous donner du fil à retordre. On apprécie également l’impact qu’ont les différentes pannes et dégradations des voitures, qui influent elles aussi beaucoup sur le comportement du véhicule. Si vous ne profitez pas des réparations entre deux étapes, c’est la catastrophe assurée ! Côté difficulté, une course de démarrage sera imposée au premier allumage de votre console (ou PC), histoire de calibrer automatiquement le niveau futur de l’IA, et de vous proposer une conduite plus ou moins assistée. Bien entendu, ces réglages pourront être changés à n’importe quel moment dans les options du jeu.
En ce qui concerne les modes de jeu, on trouvera, de manière classique, un mode Carrière plutôt obsolète mais agréable à parcourir, et un mode multijoueur en ligne. Quelques nouveautés agréables sont apparues dans WRC 6, comme les Super-Spéciales et l’intégration directe dans les menus des défis, tout comme les nouvelles spéciales apparues dernièrement dans le championnat du monde des rallyes. Kylotonn a vraiment écouté sa communauté de joueurs pour livrer un WRC 6 beaucoup plus riche, plus authentique que WRC 5, mais de gros défauts techniques risquent bien de le faire passer pour un has-been auprès des joueurs les moins tolérants graphiquement…
Si seulement les graphismes de WRC 6 étaient aussi beaux que sur ce concept art !
Et un grand coup de toujours autant passable
Tout n’est en effet pas rose dans ce WRC 6, et les plus grosses tares du titre sont clairement à placer du côté de sa réalisation technique. Le moteur physique est efficace et sans bug majeur, mais le constat est beaucoup plus salé en termes de graphismes purs. Comment pardonner, en 2016, des textures aussi baveuses, peu détaillées, du tearing à outrance, des ralentissements et une végétation aussi laide sur PS4, Xbox One et PC ? On ne le peut pas, tout simplement. Certaines spéciales sont plus belles que d’autres, mais la plupart des pistes que vous traverserez seront très 2009 / 2010. Si encore WRC 6 tournait à 60 images par seconde, nous pourrions être un peu plus indulgents, mais à 30 FPS, il y avait clairement de la place pour envoyer une plastique bien plus aboutie, même sans être un AAA. On notera aussi, au rang des choses toujours fragiles, des pénalités parfois distribuées à tord, et parfois peu punitives alors que l’on a mordu sévèrement un virage.
Pour les fans hardcore de rallye uniquement ?
WRC 6 n’est toujours pas la simulation de rallye tant attendue par tous les fans de ce sport mécanique, mais il possède selon nous beaucoup de qualités qui pourront occuper de nombreuses heures les fans. A moitié prix, le jeu de Kylotonn serait en revanche bien plus en rapport avec ses qualités esthétiques faiblardes, et son contenu un peu chiche en artifices. Malgré tout, nous avons passé un excellent moment en sa compagnie, mais attendons toutefois WRC 7 avec le martinet, histoire de lui mettre une vraie correction s’il daigne une fois encore sortir dans le commerce avec une technique aussi moche, à 60€. Te voilà prévenu !
Un trailer qui masque beaucoup la réalité graphique de WRC 6
Verdict : 13 / 20
