Bien décidés à forcer la bouche des joueurs rétros et nostalgiques des aventures PS1, les équipes de Sony se sont mis en quatre pour combler la nostalgie commune des abonnés au « c’était mieux avant ». Dans le sillage d’un Crash Bandicoot qui ne tardera plus trop, le jeu de course futuriste WipEout Omega Collection pointe le bout de son capot et s’érige en énième preuve que le rétrogaming reste encore un gaming d’actualité. Reste à savoir si cette version remasterisée de notre nostalgie bien acquise vaut le coup d’accélérateur. Réponse dans ce test de WipEout Omega Collection gracieusement envoyé (à la mauvaise adresse) par Sony.
Passons le mur du son…
La nostalgie, c’est bien beau, mais elle nous entraine parfois à fantasmer un passé, à le redécorer au gré de notre volonté. Quiconque aurait voulu un vrai WipEout version PS1 / PS2 aurait du se taper des graphismes polygonés et autres bugs de physique qui à l’époque n’auraient dérangé personne. Oui, mais le probleme c’est que nous sommes en 2017 et que certaines choses qui passaient en 1997, ne passeraient plus du tout maintenant. C’est donc la raison pour laquelle les studios anglais de Clever Beans (haricots intelligents) et d’EPOS ont mis la main à la pâte pour remettre au goût du jour ces versions surannées de WipEout.
Force est de constater que la chirurgie esthétique a parfois du bon. Le jeu est absolument splendide en 1080p, dispose d’effets visuels aveuglants de frénésie et d’explosions de couleurs à en faire pâlir un REZ: Infinite. C’est vous dire la masse de travail énorme que les développeurs ont dû accomplir pour se délester du poids de la refonte graphique que ce WipEout engendrait. Les vaisseaux sont comme neuf : on aurait même dit que certains avaient été designés pour l’occasion, les textures des routes sont immaculées… Bref, d’un point de vue esthétique le boulot chirurgical qui a été accompli par les équipes de développement n’a rien à envier aux meilleurs remastered de Sony.
Du point de vue du contenu, cette Omega Collection se targue de réunir un remaster de deux titres de la série WipEout: WipEout HD (avec l’extension WipEout HD Fury) et WipEout: Fury. La version HD contient de plus du contenu provenant de WipEout Pure et WipEout Pulse. En gros, tout fan de la série retrouvera les meilleurs épisodes de la série dans une collection vraiment pas avare de contenu. Du point de vue des courses, on peut compter 26 courses, 46 modèles de vaisseaux et 9 modes de jeu : Zone, Tournoi, Contre la montre, Course simple (directement issue de HD), Bataille de Zone, Eliminator et Detonator (issu de Fury), le mode carrière de 2048 (bien famélique au demeurant) et un mode Speed Lap.
Au-delà de cela, les 46 vaisseaux disponibles sont chacun classés selon des caractéristiques de vitesse, de poussée, d’armements, de résistance etc. Chaque vaisseau est équipé d’un bouclier d’énergie dont le but est d’absorber les dommages de course. Petit problème: le bouclier d’énergie ne marche pas contre les attaques armées des ennemis. Une seule alternative s’offre donc au joueur : détruire. Si le principe du jeu est très simple (en gros : gagner la course), il faudra aux débutants pas mal de patience et d’heures sur le jeu pour pouvoir décrocher le graal.
…Sans poser de questions ?
Les néophytes du genre se retrouveront très vite un peu perdu dans cette foule d’informations à ingérer. Entre le contrôle du vaisseau, les armes qui s’affichent sur le sol ET sur l’écran, la gestion de l’intégrité physique du vaisseau, les virages à contrôler, le feu des ennemis à éviter, et tout le reste, la lisibilité n’en est qu’amoindrie. Si on ajoute à cela les effets visuels et de vitesse assez poussés, inutile de dire que beaucoup de détails et d’information passeront au-dessus de notre regard. WipEout a le défaut de ses qualités: un Mario Kart en vaisseau spatial dépassant sans broncher les 250 km/h… L’expérience est donc forcée de devenir quelque peu entachée par une lisibilité affaiblie. On peut aussi regretter le fait qu’aucune nouveauté ne soit incluse dans ce pack. Autant les néophytes pourront y prendre leur pied, autant les nostalgiques regretteront certainement la relative paresse des développeurs à inclure des nouveautés de contenu ou de vaisseaux.
Cette collection n’en reste pas moins un exemple à suivre pour Sony. Belle, fluide en solo comme en multi (un 60 fps constant en écran splitté reste malheureusement trop rare pour ne pas être souligné), sans probleme retors ni fausse note grandiloquente, et le tout à un prix tout à fait abordable (au bas mot 35 euros). Autant dire que les nostalgiques auront les larmes aux yeux au moment de réentendre les moteurs des vaisseaux vrombir, tout autant que les innocentes paires de rétine s’extasieront du niveau de finition et de la fluidité extrême de ce jeu de course très exigeant, pas toujours fun, mais ô combien gratifiant.
Verdict : 15 / 20