Avec une annonce en grande pompe il y a maintenant bientôt plus de trois ans, un downgrade graphique, des rumeurs concernant un système économique orienté pay-to-win et finalement des phases de bêta qui sont parvenues à combler l’attente des joueurs tout en laissant pas moins d’interrogations, The Division est un titre qui a soufflé le chaud et le froid avant sa sortie. Seulement, le grand jour est arrivé pour Massive Entertainment qui a dû mettre son titre entre les mains des pires critiques : vous-même. Pétard mouillé ou véritable chef-d’œuvre ? Playerone.tv vous donne son avis sur la question.
Si vous le voulez bien, abordons d’abord les choses qui fâchent et qui pourraient prêter à débat, avant de se poser les vraies questions qui font d’un jeu vidéo ce qu’il est vraiment. Car oui, les jeux vidéo c’est un peu comme les voitures : t’as beau conduire une Bugatti Veyron, si sous le capot c’est le moteur d’une 4L que tu trimballes, t’iras pas bien loin. Et les développeurs de The Division semblent l’avoir compris. On le sait tous, The Division a été la triste victime d’un vilain downgrade graphique dont Ubisoft a bien le secret. Les vidéos pour prouver ce fait ne manquent pas et seul un non-voyant pourrait prétendre qu’il n’y a pas eu de downgrade graphique entre les premières vidéos du jeu et sa version finale, que ce soit sur PC, PS4 ou Xbox One.
The Division, entre réalisation technique maîtrisée et ambiance travaillée
Pour autant, The Division est-il un jeu moche ? Dire oui relèverait tout simplement de la mauvaise foi. En termes purement techniques, The Division s’impose comme une référence sur nos consoles de dernière génération. Entre des textures honnêtes, des effets de lumière renversant et une météo à vous donner un rhume devant votre téléviseur, The Division est une véritable réussite graphique. Pas celle qu’on attendait depuis plus de trois ans, mais pourtant bel et bien une réussite graphique. Aucun détail technique ne fait vraiment tâche dans The Division, tout est clairement honnête et c’est d’autant plus admirable qu’il s’agit d’un jeu en monde ouvert.
Mais qu’on se le dise, une telle réalisation graphique aurait été inutile si le travail artistique n’avait pas été à la hauteur. C’est pour cela qu’Ubisoft a pensé à tout, pour une fois. L’ambiance, le cadre et l’impression apocalyptiques sont présents à chaque coin de rue. Des véhicules abandonnés, des quartiers qui sentent bon l’insécurité avec tous leurs soldats et chiens abandonnés qui y trainent, des civils qui, s’ils ne sont pas encore morts ou en train de se faire tirer dessus, fouillent dans les tas de poubelles pour espérer trouver de quoi manger, des vitrines démolies et un éclairage qui ne vie pas ses meilleurs jours… Dans The Division, la ville qui ne dort jamais semble vivre un long sommeil qu’elle ne quittera jamais. Que ce soit par son environnement ou ses situations qui nous semblent improbables (mais pas impossibles) aujourd’hui, The Division sait nous immerger à merveille dans une ambiance qu’on déteste (parce-que la fin du monde, c’est nul) mais qu’on a pourtant du mal à quitter.
Un scénario proche du néant et un cadre qui manque de profondeur
D’accord, les graphismes, l’atmosphère et l’ambiance sont au rendez-vous, mais qu’en est-il du scénario ? Eh bien, c’est assez bien simple. Il est proche du néant. On pourrait parler de scénario s’il y en avait vraiment un mais ce n’est pas du tout le cas. On peut, avec un certain recul, parler d’un cadre plutôt que d’un scénario. Dès les premières minutes de jeu, on vous explique que vous appartenez à une grande organisation nommée La Division et que votre but, en tant que membre de cette organisation, est d’aider à mettre en place un semblant d’ordre dans New-York, tout en tentant de trouver les responsables du virus qui cause le désastre ravageant actuellement la même ville. Et voilà. Vous connaissez presque toute l’intrigue de The Division.
Pas question, donc, de connaître certains personnages ou de suivre profondément l’histoire de certains d’entre eux. Tout se résume à cette quête d’un New-York plus sain et sécuritaire. Enfin presque, car il est possible, dans tout New-York, de trouver des enregistrements audio, vidéo et des ECHO (des scènes du passé) qui vous feront revivre ce qu’ont vécu certaines personnes avant de mourir ou de ne plus donner de signe de vie. On peut donc difficilement parler d’un scénario brut et profond, mais clairement, il y a le moyen d’entrevoir de « jolies » petites histoires, un peu à la manière de celles qu’on pouvait découvrir dans The Last of Us via les notes parsemées dans l’environnement du jeu.
Des gadgets, armes et bonus par dizaines !
Bien, le but de votre présence à New-York est connu. Pour vous aider à l’atteindre, vous disposerez de tout un tas d’outils et de gadgets et c’est d’ailleurs ici une autre grande partie de The Division : la technologie. Clairement au centre du jeu, elle vous accompagnera du début jusqu’à la fin de votre aventure et vous sera tout bonnement indispensable si vous souhaitez vous en sortir face aux centaines d’ennemis que vous devrez éliminer. Les gadgets sont nombreux et il y en a pour tous les goûts. Radar vous permettant de détecter les ennemis proches, mines téléguidées qui roulent jusque vos ennemis, outils de soin pour soigner vos coéquipiers, boucliers, abris portatifs… Les choix sont nombreux et c’est ainsi que, grâce à eux, se développe une vraie stratégie de tous les instants au cours de votre progression, encore plus si vous jouez en coopération.
Et les gadgets ne sont pas les seuls outils à prôner la stratégie, puisque les talents et bonus sont là pour vous aider à élaborer certaines stratégies et à adopter un style de jeu, tout comme la possibilité de posséder deux armes principales ainsi qu’une arme de poing. Oui, vous avez bien lu, The Division vous invite à posséder deux armes principales et c’est là une bien bonne nouvelle car elles ne seront pas de trop pour venir à bout de vos ennemis. Du fusil à pompe, au sniper, au pistolet mitrailleur en passant par la mitrailleuse légère pour terminer avec un fusil d’assaut, l’arsenal utilisable dans The Division est fichtrement varié. Et qu’on se le dise tout de suite, il vous arrivera très rarement de garder la même arme principale durant plus de trois heures de jeu.
En effet, même s’il est possible de modder les armes (avec des silencieux, des poignées ou des viseurs améliorés) comme votre personnage, il va falloir recycler votre arsenal très régulièrement si vous souhaitez vous en sortir face aux ennemis dont le niveau est de plus en plus élevé au fur et à mesure de votre progression dans New-York. Si les fans de MMO, RPG et consort sont habitués à ce système de jeu, cela pourrait dérouter les joueurs du dimanche qui attendaient avec The Division un jeu purement action et à la difficulté constante.
Un jeu accessible à (presque) tous grâce à un gameplay efficace et à une difficulté bien dosée
Malgré tout, même s’il n’est pas accessible à tous, le titre d’Ubisoft reste un jeu ayant une difficulté moyenne et un gameplay de TPS vraiment classique mais efficace, grâce, en autre, à un système de couverture à la Ghost Recon: Future Soldier, qui plaira tant aux néophytes qu’aux aguéris. En effet, il est possible d’augmenter la difficulté des missions principales, ce qui n’est pas un mal car celles-ci peuvent se montrer vraiment accessibles surtout si vous participez à toutes les missions secondaires avant de vous attaquer aux principales.
D’ailleurs, sachez-le, les missions secondaires ne portent pas très bien leur nom dans The Division car elles sont, pour nous, tout autant importantes que les missions principales puisque en plus de vous aider à augmenter votre niveau, elles vous aident à débloquer des compétences, de nouveaux gadgets et talents qui feront pencher la balance de votre côté une fois en mission principale. Mais surtout, elles ont l’avantage de vous faire découvrir de fond en comble le magnifique New-York modélisé par Ubisoft. Ainsi, ne délaissez pas les missions secondaires car elles sont d’une importance cruciale dans The Division, d’autant plus qu’elles entrecoupent bien l’action proposée par les missions principales, donnant lieu à un jeu à deux vitesses. Même si, il faut l’avouer, ces missions secondaires ont tendance à devenir, à la longue, assez répétitives…
La Dark Zone, quand votre vie ne tient qu’à un fil…
Autre zone d’importance dans The Division : la Dark Zone. Si la Safe Zone n’est pas vraiment Safe, autant vous prévenir tout de suite, la Dark Zone peut se montrer comme un véritable enfer si vous n’avez pas acquis une certaine expérience avant de vous y aventurer. D’abord car les ennemis rencontrés sont pour la plupart très coriaces (ennemis dits « Elites ») mais surtout parce-que vous pouvez à tout moment rencontrer d’autres joueurs, ce qui amène beaucoup d’interrogations et d’appréhension à tout moment du jeu. La principale différence de la Dark Zone, si on la compare à la Safe Zone, est en effet qu’elle prend place au milieu des autres joueurs.
Nous vous donnions notre avis à propos de la Dark Zone à l’occasion de la bêta ouverte du titre…
Se mettent ainsi en place dans cette Dark Zone des stratégies particulières où la confiance n’a jamais sa place. L’entraide est de mise, mais c’est au moment d’extraire son matériel (dans la Dark Zone, le matériel récolté doit être envoyé par hélicoptère pour être stocké et utilisé) que les choses se compliquent, puisque les autres joueurs pourraient avoir l’idée de vous tuer pour vous voler. Il vous faut ainsi rester très prudent à tout instant et surveiller le comportement des autres joueurs, tout en éliminant les ennemis de l’IA qui vous donneront du fil à retordre. Mais le jeu en vaut vraiment la chandelle puisque le matériel récolté est souvent de grande qualité. Et même au-delà de l’aspect de progression, c’est une façon de jouer très intéressante (et déstabilisante les premières minutes) qui s’offre à vous. On pourra facilement passer quelques dizaines d’heures dans cette Dark Zone, tant chaque partie jouée est unique.
The Division est donc un jeu qui regorge de contenu et vous citer tout ce qu’il contient serait clairement une longue et inutile affaire tant le découvrir par vous-même peut être intéressant. Sachez tout simplement que vous pourrez facilement passer une cinquantaine d’heures à voyager dans la Safe Zone de New-York et deux fois plus de temps si vous souhaitez refaire le jeu en coopération avec d’autres joueurs ou si vous avez l’intention d’aller vraiment au bout des choses. Ajoutez à cela des dizaines (voire centaines si vous y prenez vraiment du plaisir) d’heures dans la Dark Zone et vous obtenez au total plusieurs centaines d’heures de jeu pour, au final, un ratio plaisir / durée / prix clairement honnête.
The Division, de quoi nous redonner un peu de confiance en Ubisoft ?
Alors, The Division… Pétard mouillé ou chef-d’œuvre ? Pour nous, la réponse est « Ni l’un, ni l’autre ». Si certains s’attendaient à être déçus après un Watch Dogs en deçà de leurs attentes, The Division nous donnerait quant à lui presque envie d’accorder à nouveau un peu de notre confiance en Ubisoft. Avec une ambiance des plus travaillées, un gameplay et un level design qui, malgré certains défauts, démontrent l’indéniable savoir-faire d’Ubisoft dans le genre et une durée de vie qui fera un grand plaisir à votre porte-monnaie, The Division s’impose pour nous comme le jeu de ce début d’année 2016. Dire qu’il plaira à tout le monde est mentir, mais si vous êtes un fan de MMO / TPS ou des univers apocalyptiques en général, nous pouvons vous assurer que The Division est un jeu pour vous !
Verdict : 17 / 20