Réalisation technique
Graphiquement indigne de nos consoles HD, la technique nous renvoie plusieurs années en arrière. Outre des environnements vides et des textures sorties tout droit d’une PS2 en version 720p, la caméra pourra également énerver de part sa fâcheuse tendance à se coincer là où il ne faut pas. Point d’orgue à cette réalisation technique ratée, Splatterhouse est affublé de bugs de script énormes et d’une optimisation bancale de ses temps de chargement. Une déception.
Direction artistique
Révolutionnaire dans les premiers épisodes, l’atmosphère générale et l’ambiance qui se dégage de Splatterhouse est magnifiquement putride et visqueuse. Il est alors d’autant plus dommage de voir une réalisation technique aussi pauvre avec une direction artistique qui conserve un cachet grandiose en 2010. Le passage en 3D des aventures de Rick et Jenny se fait donc avec brio, pour retranscrire un mal-être aussi bon que par le passé. Un character design toujours aussi soigné et des environnements fidèles à son mentor parleront aux plus vieux joueurs et aux adorateurs de la couleur rouge sang.
Level design
Pas foncièrement mauvais, le level design de Splatterhouse manque surtout cruellement de rythme. Capable de proposer des choses ingénieuses en termes de construction des niveaux et d’éléments visuels (la statue de la liberté par exemple), ou encore quelques mécanismes sadomasochistes du plus bel effet (mention spéciale au passage dans le micro-ondes), le jeu côtoie pourtant des phases on ne peut plus ennuyeuses. Successions de salles et combats contre des ennemis lambdas interminables auront parfois raison de votre patience, sans parler des temps de chargements allant jusqu’à 40 secondes entre 2 respawns qui broient clairement l’immersion.
Gameplay
En beat’em all classique, Splatterhouse propose des combos simples et évolutifs, se basant sur l’enchaînement d’un coup fort, d’un coup faible et d’une touche de projection. Les pouvoirs du masque se débloqueront tout au long du jeu pour au final procurer au titre un gameplay agréable et défoulant. Il ne faut pas chercher dans la complication ici, mais ce que propose Splatterhouse le fait plutôt bien.
Scénario
Un côté série B assumé pour un scénario (qui reprend les lignes de son aîné sorti jadis avec brio) et une mise en scène qui ne manquent pas d’humour. Pas le scénario du siècle, mais on le suit toutefois avec beaucoup de plaisir et de dérision.
Bande son
Lamb of God, Mastodon, autant de douces mélodies qui résonneront dans vos tympans tout au long du jeu en collant parfaitement à la poésie sanguinaire affichée par Splatterhouse. Les quelques mélodies néo-oldies apparaissant durant les phases en 2D ne manquent également pas de qualité. Un environnement sonore de très bonne facture.
Durée de vie
De part les quelques phases rallongées inutilement par des ennemis un peu trop coriaces, Splatterhouse se terminera en une bonne dizaine d’heures. 12 niveaux, un mode survival intéressant et les trois épisodes originels de la saga étant à débloquer, le titre de Namco Bandai propose un contenu conséquent qui est à féliciter.
Conclusion
Au final, Splatterhouse apparaît comme un bon jeu ruiné par des défauts difficilement pardonnables. Entre une réalisation technique obsolète, des temps de chargements interminables, de gros problèmes de rythmes dans le déroulement de l’aventure et un fun qui fonctionne encore en 2010, on ressort de l’expérience Splatterhouse avec un sentiment mitigé. Malgré ses défauts, le titre possède néanmoins une personnalité très attachante qui lui vaudra une bonne carrière chez les joueurs peu exigeant envers certains points et chez les fans du héros au masque. A mûrir avant d’acheter pour les non puristes du genre.
Verdict : 11 / 20