Conçu par les créateurs de Persona 3, 4 et 5, Metaphor: ReFantazio est le nouveau jeu de rôle d’Atlus. Le titre embarque le joueur dans une épopée fantastique afin de redresser un royaume en perdition suite à l’assassinat du roi. Véritable métaphore de notre monde actuel, l’univers du soft aborde divers thèmes faisant écho à notre propre réalité à travers les visions d’un protagoniste que vous pourrez nommer comme bon vous semble et de ses alliés. Aurez-vous l’étoffe de faire face aux défis pour empêcher le trône d’être accaparé par de mauvais prétendants au titre ?
Sans surprise, Metaphor: ReFantazio reprend les mécaniques de Shin Megami Tensei/Persona et les transpose dans un univers Heroic Fantasy. Les personaes sont justement remplacées ici par des « archétypes », donnant divers pouvoirs aux héros du jeu. Inspirés des jobs de Final Fantasy, ces archétypes sont des manifestations héroïques se débloquant sous certaines conditions. Chaque personnage peut choisir de se spécialiser (mage blanc, mage noir, guerrier, chevalier, etc…) et donc d’apprendre plusieurs compétences. Ce système très riche, au cœur du gameplay, permet surtout de se bâtir une équipe sur mesure, polyvalente et versatile. Les héros ne sont pas cantonnés à un seul archétype, donnant à l’ensemble une liberté d’action totale.
Pour le reste, Metaphor: ReFantazio offre des combats au tour par tour et signe ici très certainement l’un des meilleurs gameplays du genre. Les fans des productions du studio ne seront pas dépaysés car beaucoup d’éléments sont repris d’œuvres précédentes (le système calendaire, les relations entre personnages à monter, les noms de magie, etc…). Pour résumer, c’est Persona qui rencontre Final Fantasy. Toutefois, que les néophytes soient rassurés, le jeu dispose de tutoriels et d’un « memorendum » rendant le tout accessible sans connaître les autres titres d’Atlus.
Metaphor: ReFantazio | Informations pratiques
- Disponible sur PC, Xbox Series, PlayStation 4 et PlayStation 5
- Testé sur PlayStation 5 via une édition achetée par nos soins
- Prix éditeur : 69.99€
- Genre : JRPG, combats au tour par tour
Metaphor: ReFantazio | Les points forts
- Un gameplay parfait ! Atlus signe très probablement ici l’un des meilleurs systèmes de combat au tour par tour jamais vu dans un JRPG. Tout est fluide, instinctif, simple à assimiler mais disposant aussi de pas mal de subtilités. On note également la possibilité de recommencer un combat du début via une simple pression sur le stick gauche, très pratique pour éviter de recharger une sauvegarde en cas de grosses erreurs.
- Le système d’archétypes (l’équivalent des « jobs » de Final Fantasy) vraiment très riche. Chaque personnage a accès à environ 30 jobs différents, permettant de composer un nombre incalculable de builds. D’autant plus qu’il est possible de récupérer des compétences d’autres archétypes et de se faire sur mesure un spécialiste avec d’autres compétences (un mage blanc qui peut faire des coups d’épée, un paladin capable de jeter des sorts de magie noire, etc…).
- L’univers vraiment captivant. Il s’agit du premier « vrai » JRPG dans un univers Heroic Fantasy par Atlus depuis Persona. Donc forcément, Metaphor était attendu. On retrouve ainsi les codes du genre comme différentes races, plusieurs villes à visiter, des donjons à arpenter, un bestiaire fantasy typique (dragons, manticores, gobelins…)
- La direction artistique de haute volée, notamment dans les menus. C’est sexy et dynamique, les fans de Persona ne seront pas dépaysés. Quant à la DA de l’univers, elle est globalement réussie et participe à une immersion de qualité.
- L’OST est globalement de bonne facture et certains thèmes restent en tête.
Metaphor: ReFantazio | Les points faibles
- La technique. Non, là par contre, on est sur un moteur vieillissant et il serait temps qu’Atlus passe sur des outils new gen. Alors certes ça permet du 60 fps constant, mais visuellement, ce n’est plus possible en 2024. On ne comprend même pas pourquoi une version Nintendo Switch n’a pas vu le jour.
- Le scénario est décevant. Ça démarrait bien, même très bien avec une tentative d’aller chatouiller NieR sur ses plates-bandes à un moment donné. Puis arrivé aux 2/3 du jeu, ça s’effondre. Les twists ratés s’enchaînent et des incohérences pointent le bout de leur nez. Ça reste donc un poil trop classique pour le genre avec des thématiques peu inspirées (racisme, diversité, liberté de choix…). On a fini par décrocher sur la fin et c’est dommage car il y’avait des pistes intéressantes pour proposer une histoire captivantes.
- L’écriture est elle-même paresseuse avec, comme déjà dit, des twists capillotractés et des facilités à base de « taggle c’est magique ».
- Les personnages sont globalement lisses dans leur écriture et background en plus d’être des stéréotypes sur pattes. Disons que ça fait le café mais hormis un ou deux qui sortent du lot, la plupart des héros de Metaphor ne resteront pas dans les mémoires. La majorité des relations à monter entre les héros et leurs alliés ne sont pas vraiment intéressantes et il est impossible de romancer quelqu’un.
- La fin qui traîne vraiment trop en longueur. Le jeu enchaîne les séquences interminables au point que quand vous pensez que c’est enfin terminé, et bah non, il y’en a encore. A noter que le NG+ propose deux boss inédits, mais que vous recommencez niveau 1 et qu’il faudra monter de nouveau toutes les relations pour débloquer les archétypes visés (qui eux conservent ce qui a été débloqué).
Verdict définitif : 18/20
Pour un premier JRPG de type Heroic Fantasy depuis Persona, Metaphor: ReFantazio s’en tire globalement bien dans l’ensemble. En dépit d’une écriture paresseuse et d’un scénario captivant au début puis ronflant sur la fin, le jeu offre toutefois un superbe voyage dans un univers intéressant en plus de proposer un gameplay aux petits oignons. On vous le recommandera donc plus pour son fun manette en main que pour son histoire, rapidement oubliée.