Test de Homefront: The Revolution

En mars 2011, THQ et Kaos Studios innondent les médias d’une publicité envahissante, vantant les mérites d’un Homefront qui n’avait finalement pas les épaules pour endosser ce rôle trop prétentieux à son égard. Avec une campagne solo trop courte et un mode multijoueur pas spécialement enchanteur, Homefront avait été plutôt mal accueilli par les joueurs et la presse. En un peu plus de 5 ans, la série s’est vue portée de bras en bras, vendue à divers acteurs de l’industrie du jeu vidéo, pour finalement rester chez Deep Silver qui a transformé Crytek UK en Deep Silver Dambuster Studios pour un Homefront: The Revolution qui nous parvient enfin sur PC, PS4 et Xbox One. Dans ce test réalisé à partir d’une version PC via un code Steam offert par l’éditeur, nous vous proposons de voir si la révolution va enfin démarrer avec cette licence charismatique.

Streets of Philadelphia version 2029 sous influence Nord Coréene

Première chose à savoir, Homefront: The Revolution n’a rien d’une suite directe, mais reprend les éléments du premier opus pour repenser la chose sous un autre angle. Si vous ne vous souvenez plus du scénario du premier opus, ou si vous ne l’avez jamais fait auparavant, cela n’est donc pas grave du tout. Ici, les développeurs vous placent dans la peau de Brady, une jeune recrue de la résistance qui commence tout juste à oeuvrer pour contrer l’oppression de la milice Nord Coréene présente à Philadelphie depuis maintenant 4 longues années. Après un démarrage difficile, vous ferez connaissance de Dana et ses accolytes, qui pilotent des opérations de sabotage et autres manoeuvres pour tenter de renverser le pouvoir en place, et arriver à la libération de la ville. Gros problème, tout le monde est corrompue, du maire aux élus en passant par une partie de la population.

Votre job sera, dans un premier temps, de faire vos preuves au sein de la résistance, pour finalement vous voir confier des missions de plus en plus importantes qui iront jusqu’à libérer des quartiers entiers de Philadelphie et effectuer des missions aux allures suicidaires. A travers une narration agréable, non invasive mais pas non plus absente, des personnages charismatiques et une mise en scène excellente du climat politique de la ville, Homefront: The Revolution finit par véritablement nous charmer avec son univers très bien exploité. Il faudra simplement être patient pour dépasser les 3 premières heures de jeu qui nous ont paru assez fades et décousues. Une fois la machine lancée, difficile de lâcher le titre tant les évènements gagnent en intensité et en dramatisme.

De l’oppression à la révolution

Dambuster Studios a réussi à exploiter l’univers de la série d’une manière vraiment intéressante, en faisant vraiment ressentir les conditions très difficiles d’une occupation omniprésente d’une force ennemie qui ne vous veut que du mal en imposant sa vision du monde. La libération ne sera pas facile, et prendra du temps. Nous félicitons vraiment les développeurs d’avoir mis en place une ascension palpable des différentes étapes de libération des quartiers de la ville qui réussissent à avoir plusieurs visages dans un seul et même lieu. Contrairement à Homefront version 2011, The Revolution vous implique à 100% dans son univers avec un système de jeu en monde ouvert vraiment bien pensé, qui se divise en plusieurs schémas de jeu que nous n’avions pas forcément déjà vu dans d’autres jeux vidéo.

Comme nous vous l’avons dit, Homefront: The Revolution est un FPS open world, mais avec une formule bien à lui. Classiquement, lorsque vous débarquerez dans un nouveau quartier de Philadelphie (on ne peut pas se rendre partout au début du jeu, et les quartiers sont découpés par des temps de chargement à la Metro), celui-ci sera en Zone Rouge. Dans cet état d’alerte maximale, les soldats Norko (abréviation utilisée par les personnages du jeu pour désigner les Nords Coréens) seront absolument partout, autant en patrouilles au sol que dans les airs avec des drones qui scannent les rues, un dirigeable qui officie dans le même but, et dans des gros véhicules blindés. Les premières missions sont d’ailleurs assez mal expliquées, puisque vous aurez tendance à foncer dans le tas sans savoir que la moindre découverte de Brady par les Norkos entraine sa mort dans un délai très bref.

Premier objectif d’une Zone Rouge, récupérer des endroits stratégiques en délogeant l’ennemi pour que la résistance puisse s’y installer. Petit à petit, vous obtiendrez de plus en plus de zones de résistance en faisant reculer les Norkos, et pourrez recruter jusqu’à 4 alliés contrôlés par l’IA pour vous attaquer à des cibles plus dangereuses. Une fois que la menace Norko baisse dans un quartier, celui-ci passe en Zone Jaune, l’occasion de commencer à persuader les civils de rejoindre les rangs de la résistance. L’objectif est alors de pousser le taux d’enrôlement à 100% d’une zone pour que le peuple se soulève pour de bon contre les Norkos, et que le quartier soit définitivement libéré. Pour se faire, il faudra saboter des hauts parleurs qui diffusent la parole divine du gourou Norko, changer les stations des radios des rues qui diffuseront alors des messages de la résistance, tuer furtivement des soldats en train de fouiller et maltraiter des civils et quelques autres actions qui feront grimper la jauge de révolution. A 100%, la zone pète complètement, et le scénario refait surface avec une grosse mission parfaitement mise en scène qui boucle une séquence du jeu.

Un FPS open world varié, qui ne lasse pas !

Là où Homefront: The Revolution est fort est dans sa capacité à ne pas répéter ad vitam eternam les mêmes étapes lorsque l’on découvre un nouveau quartier. Parfois, des missions scénarisées s’invitent, ou alors la couleur de la zone n’est pas Rouge mais plutôt Jaune, ce qui fait qu’on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre en découvrant une nouvelle zone de jeu. Des événements aléatoires peuvent également débarquer sans prévenir, pour une campagne solo qui ne lasse vraiment pas. Cette force est d’ailleurs répercutée sur le gameplay de manière directe, puisque vous serez obligé de vous adapter au niveau d’oppression des quartiers en optant soit pour l’infiltration, le sabotage ou l’action pure et dure pour valider vos objectifs. Entre temps, le craft et l’exploration est bien mise en avant, ce qui vous permettra de découvrir les coulisses de la révolution via des fichiers à lire sur le smartphone de Brady, ou à trouver des éléments qui vous permettront de confectionner des explosifs, cocktails molotovs et autres dispositifs de piratages.

En déambulant dans les rues et en fouillant les corps des ennemis, vous trouverez également de l’argent qui vous servira à acheter des armes ou du nouveau matériel qui vous permettra par exemple de pouvoir porter plus d’objets, de recharger plus vite vos armes, d’être plus résistant aux tirs ennemis etc. Des évolutions qu’il faudra rapidement acquérir, Homefront: The Revolution étant un titre assez difficile par moment. Des missions annexes sont d’ailleurs là pour vous permettre de gagner de l’argent plus facilement pour mieux pouvoir vous défendre et paramétrer vos armes. Chose agréable, vous pourrez décider en pleine action de changer votre viseur ou d’ajouter / supprimer des accessoires sur vos armes. Enfin, pour en finir avec l’aspect open world de cet Homefront, sachez que la taille des quartiers est assez grande, raison pour laquelle des motos sont disponibles un peu partout pour pouvoir couvrir la surface de jeu. Nous ne les avons quasiment jamais utilisé pour la simple et bonne raison qu’il est difficile de rester discret, et parce que le maniement de celles-ci n’est pas très agréable. Un petit râté de gameplay pour une conduite qui fait très « bêta testing ».

Un rendu visuel inégal mais accrocheur

Avec Crytek UK aux commandes de Homefront: The Revolution, maintenant renommé en Dambuster Studios, nous étions en droit de nous attendre à une claque graphique. Finalement, le constat sera plus mitigé. Certes, l’effet Uncharted 4: A Thief’s End n’y est peut-être pas étranger, mais nous attendions un peu plus de charme de la part des graphismes du jeu, aussi bien en termes de réalisation technique que de sa direction artistique. Les quartiers sont très variés, agréables à découvrir et à arpenter, les effets visuels de type particules, reflets et explosions sont également très réussis et très modernes, mais les filtres graphiques utilisés ne sont pas toujours très pertinents. Quelques textures paraissent également s’être échappée tout droit d’une PS3 ou d’une Xbox 360, pour des environnements qui peuvent passer du très beau au moyen en l’espace de quelques secondes seulement.

Malgré ces défauts, l’univers de cette invasion Norko est réussi. Chaque quartier est ressenti d’une manière différente, pour une aventure très charismatique et des graphismes qui collent bien à cette transcription. Sur PC, nous avons eu droit à quelques bugs d’IA qui courent parfois dans les murs, à la mer qui n’a jamais voulu s’afficher au profit d’une étendue noire très Alpha Build, et à des sautes de framerate selon les quartiers visités. Rien de grave, mais cela fait un peu tache. Les personnages et la mise en scène s’en sortent heureusement bien mieux, en affichant une modélisation excellente et des plans de caméra toujours bien choisis. Si Homefront n’avait pas réussi, en 2011, à nous toucher, Homefront: The Revolution nous a charmé en nous happant dans sa révolution fascinante à suivre dans tous les schémas de jeu. Et côté durée, on dépasse enfin les 6 heures ?

Enfin un Homefront généreux en contenu !

Dans ses divers communiqués de presse, Deep Silver nous garantissait un contenu à la hauteur de l’attente. Mission accomplie pour une campagne Solo qui pourra effectivement s’étaler plusieurs dizaines d’heures, sans compter sur un mode multijoueur en coopération jusqu’à 4 joueurs faisant évoluer les complices résistants dans des opérations différentes du mode histoire. Nous n’avons malheureusement pas encore pu toucher à ce mode désertique en raison de la non disponibilité dans le commerce de Homefront: The Revolution, et reverrons notre note à la hausse si toutefois ce mode est pertinent. Pour vous donner un ordre d’idée de l’ampleur de la campagne solo, sachez qu’en une dizaine d’heure, vous n’aurez visité que la moitié des quartiers de Philadelphie, sans faire beaucoup de quêtes annexes. Une très bonne chose valorisée par la non répétitivité des missions, choses assez peu commune dans un jeu à monde ouvert qui finit souvent par tourner vite en rond.

Côté bande son, nous avons été charmés par des musiques atmosphériques qui renforcent l’oppression du jeu, tandis que les doubleurs ont effectué un travail très professionnel, sans surjouer et sans stéréotype. Un environnement sonore également soigné en ce qui concerne la spatialisation des bruitages, particulièrement agréable en phases d’infiltration.

Le FPS qu’il vous faut en 2016 ?

Avec Homefront: The Revolution, Deep Silver Dambuster Studios signe un très bon FPS à monde ouvert. S’il peine à vraiment nous emporter dans son univers qui paraitra terne et sans âme les premières heures avec un gameplay « bizarre », le titre se dévoile ensuite sous un jour bien meilleur. Les développeurs auraient pu aller encore plus loin pour faire de cet opus un inoubliable du genre, mais les points essentiels sont bien présents. Durant toute la campagne solo, nous avons pris énormément de plaisir à arpenter les quartiers variés de Philadelphie et à toujours plus nous enrôler dans une résistance palpable, violente, surprenante. Enfin une très bonne exploitation d’un univers pour un Homefront: The Revolution que nous conseillons donc chaudement à tous les amateurs de FPS qui sortent des sentiers battus !

Verdict : 16 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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