En 2011 sortait un certain Final Fantasy Type-0 sur les PSP japonaise. Alors que l’on se pensait très loin des injustices des années 90 qui nous privaient souvent de magnifiques productions made in Squaresoft ou Enix, cet opus de la série FF n’a jamais trouvé le chemin de nos consoles. La PlayStation Portable n’est pas zonée, certes, mais jouer à un tel J-RPG sans connaitre la langue japonaise relève de l’inconscience, défi que votre rédacteur ici présent avait pourtant relevé avec de faibles notions nippones. Redécouvrir ce jeu en version HD sur PS4 (version commerciale testée et achetée par nos soins) était donc une joie intense lorsque Square-Enix a annoncé la sortie du jeu. Si on pensait pouvoir le faire en anglais, c’est en français que nous avons donc eu le luxe de pouvoir enfin comprendre toutes les subtilités de son scénario. Quatre ans de trop pour le découvrir ? Réponse dans ce test !
Portage Maxi pour Résultat Mini
Depuis la sortie des Xbox One et PS4, il est de coutume de voir régulièrement des jeux PS3 et Xbox 360 paraitre à nouveau en version Definitive Edition, ou Remastered. Le travail nécessaire est généralement mineur, pour un résultat à l’écran qui est rarement du niveau de productions modernes (The Last of Us et Resident Evil HD Remaster en contre exemple). Le même mois, nous avons également testé Toukiden Kiwami sur PS4, qui nous a prouvé qu’il était possible de faire de belles choses sur la nouvelle console de Sony avec une base de PS Vita. Mais pour Final Fantasy Type-0 HD, c’est bien d’une ossature PSP que l’on parle, console portable de Sony qui était légèrement moins puissante qu’une PlayStation 2 en son temps.
Autant le dire tout de suite, le résultat à l’écran est décevant. Le titre passe désormais en résolution Full HD (1080p) à 60 images par seconde, et les développeurs ont véritablement faits un travail extraordinaire pour polisher des textures PSP, et gonfler le nombre de polygones des personnages principaux. Mais malgré ce dur labeur, Final Fantasy Type-0 HD est indigne d’une PS4 ou d’une Xbox One, en laissant transparaitre des textures vraiment pauvres et baveuses, une gestion de la caméra qui reste aussi chaotique que sur PlayStation Portable, et des villes vraiment trop petites. Ce résultat aurait été acceptable sur une PS3 ou une Xbox 360 en 720p, mais bien trop juste pour des PS4 et Xbox One. Pour autant, on bénéficie quand même d’une version bien plus jolie d’un titre qui mérite votre attention, outre ses graphismes démodés, ses cinématiques non raffraichies, et sa caméra parfois troublante.
Le Final Fantasy le Plus Gore du Monde
Oui, Final Fantasy Type-0 HD n’a pas la plastique d’un premier de la classe, mais son univers, lui, n’a pas vieillit d’un poil. On se retrouve alors parachuté dans le monde d’Orience, qui prend sa source dans la mythologie Fabula Nova Crystalis, victime d’une guerre entre factions qui protègent leur Crystal respectif. Les affrontements sont d’une rare violence, et dès la première cinématique du jeu, vous observerez beaucoup de cruauté, de sang et une narration assez peu habituelle et très mature pour un Final Fantasy. Le charisme des personnages est terrible, pour une immersion qui reste le point fort de ce Final Fantasy Type-0 dans sa version HD. Le scénario se développe petit à petit, et s’il ne prend pas l’ampleur suspectée au début du jeu, il propose autre chose que les classiques histoires de la vieille série de Square. Un épisode qui sort vraiment du lot, et qui livre de l’originalité jusque dans son système de combat.
Un Gameplay Jamais Vu
Le format PSP aura vraiment été l’occasion de découvrir autre chose que des combats au tour par tour dans la série FF. Avec Final Fantasy Type-0 HD, c’est donc à un autre Action-RPG que nous avons droit, mais qui propose autre chose que Crisis Core: Final Fantasy VII. Dans ce volet, c’est pas moins de 14 personnages différents qu’il faudra apprendre à contrôler. Tous possèdent une arme différente, une agilité qui leur est propre, pour autant de techniques de combat que de persos présents. Outre le temps nécessaire pour apprendre à bien jouer avec tout ce petit monde, c’est surtout en termes de leveling et d’équipement qu’il faudra passer énormément de temps avec Final Fantasy Type-0 HD. Pour avoir une chance de bien suivre l’aventure (cet opus étant l’un des plus difficiles jamais fait), il faudra en effet leveler TOUS les personnages, passer beaucoup de temps dans les menus pour améliorer leurs capacités, équipements et magies, et surtout apprendre à choisir le bon trio pour les missions qui ne réclament pas toujours les mêmes techniques de combat.
Les Eidolons sont de retour, les Chocobos aussi, mais le mode multijoueur en ligne présent sur PSP a tout simplement disparu. Pour le remplacer, Square-Enix a intégrer des personnages aléatoires qui viendront vous prêter main forte dans les combats. Si leur I.A n’était pas si mauvaise, nous aurions été plutôt contents, mais nous considérerons donc cette aide comme un petit plus qui ne remplacera jamais des joueurs humains, aussi nuls soient-ils !
Jeu Portable, Ambitions de Salons
Là où Final Fantasy Type-0 HD s’était en partie fait remarqué, outre ses graphismes à tomber par terre sur PSP en 2011, était sur son game design bien à part. On peut en effet noter trois phases de gameplay bien distinctes dans le titre, toutes rythmées par un écoulement du temps qui réagit suite à vos actions. Par exemple, avant d’aller faire une mission principale, vous disposerez de quelques heures pour faire des quêtes annexes, vous rendre à la ferme Chocobo, aller leveler sur la mapmonde immense, ou encore aller étudier dans l’amphithéatre de la fac pour gratter quelques compétences. Côtés missions, les quêtes annexes sont variées, et les missions principales se transforment parfois en RTS où le joueur doit diriger des troupes de soldats qui doivent aller prendre de force les villes du jeu pour en faire une base par la suite. Particulièrement difficiles à comprendre et à maitriser en japonais, ces phases de jeu gagnent tout de suite en clareté en français, pour des batailles parfois complexes qui requièrent de la stratégie.
Sur PSP, cet enchainement de phases courtes étaient programmées pour des séquences de jeu nomades. Mais le rythme est tellement bon que l’on y voit que du feu en passant sur consoles de salon. Le seul point qui trahira vraiment Final Fantasy Type-0 HD de son origine PSP en termes de game design et de level design est le manque d’intérêt des villes, vides comme tout, et honteusement petites. La mapmonde est certes grande, mais elle est elle aussi bien vide, et finalement assez peu mise en avant dans le jeu. Deux défauts qui sont directement imputables au support d’origine qui remplissait deux UMD à ras bord de données de jeu. Sur ce point, il est difficile de condamner Square-Enix. Côté environnement sonore, c’est du grand spectacle. Les voix japonaises claquent, les bruitages sont très Final Fantasy, et les musiques sont à écouter en boucle pour leur qualité et leur diversité. Des ambitions immenses, pour un FF de poche qui faisait comme les grands.
Quatre Ans de Retard, Cause Empêchement Personnel
Est-il trop tard pour craquer pour Final Fantasy Type-0 HD sur PS4 ou Xbox One ? La réponse est clairement non, mais certaines conditions sont selon nous à remplir pour pleinement apprécier cet épisode. Si vous avez bavé de longues années sur la version PSP qui n’est jamais sortie chez nous, nous vous recommandons de foncer tête baissée. Si vous ne connaissiez pas du tout cet opus, il faudra alors voir si vous pourrez passer outre une réalisation technique vraiment indigne d’une PS4 et Xbox One, et voir si la formule Action-RPG vous attire ou non. Une fois les graphismes mis de côté, et quelques errances dues aux origine PlayStation Portable de Final Fantasy Type-0 HD, on ne peut plus lui reprocher grand chose. Un investissement qui vous occupera d’ailleurs au moins 40 heures, pour un Type-0 qu’il faut au moins essayer une fois dans sa vie si vous vous considérez comme un fan de la série Final Fantasy. Malgré tout, on aurait vraiment aimé redécouvrir Final Fantasy Type-0 HD également sur PS Vita, pour conserver les origines normades du titre, et récompenser les fans de leur trop grande patience.
Verdict : 17 / 20