Test de Fallout 4

Nombreux sont les fans inconditionnels de la licence Fallout à avoir attendu un nouvel opus sur les consoles de nouvelle génération. Après un Fallout 3 qui faisait découvrir aux petits nouveaux un univers hautement infréquentable en 2008, c’est dans les terres désolées d’un Las Vegas sous rayons Gammas que les joueurs ont pu continuer l’exploration à la sauce Obsidian. De retour avec les développeurs du reboot originel de la série en 3 dimensions avec Bethesda, ce fallout saura-t-il convaincre les amateurs comme les néophytes et élever la série au rang de RPG incontournable comme a pu le faire un certain Skyrim, du même développeur ? Réponse ici dans ce test de Fallout 4 réalisé à partir d’une version PS4 commerciale…

Arraches moi les yeux ! J’adore ça !

Invoquer la qualité des graphismes d’un jeu Bethesda, c’est comme lancer une discussion politique à 4h du mat entre potes éméchés : c’est le bordel ! Entre ceux qui n’ont jamais connus un open-world aussi grand et fourmillant de détails et ceux qui leur reproche de proposer des textures dignes d’une WiiU en sur-régime, vous aurez vite compris que ceux-ci soufflent le très chaud comme le très froid. Et Fallout 4 ne déroge pas à la règle puisque vous pourrez passer un temps considérable à vous extasier devant de splendides panoramas révélant des ambiances post-apocalyptiques encore jamais vues dans un jeu. On pensera notamment aux tempêtes de nuages radioactives pointant leur nez aléatoirement au fil de l’aventure , et à la zone de la mer luminescente qui retranscrit à merveille ce que peut être un air et une atmosphère irradiés. Pour autant, le jeu souffre d’une constante impression de lacunes techniques. Les textures pauvres et pardaoxalement très cohérentes nous prouvent que Bethesda a encore du mal à exploiter le moteur de jeu, ici reçyclé de Skyrim. Le studio réussi à merveille à créer un univers, et le rendre vivant (ou mort) mais il pêche grandement à proposer une qualité visuelle digne d’un The Witcher ou d’un Dying Light, pourtant pas si différents dans le concept d’Open-World et de quêtes.

Outre les défauts visuels, c’est encore une fois sa programmation et son nombre incroyable de bugs, qui viennent ternir le titre. Il n’est pas rare de voir le jeu saccader à moins de 10 FPS sur consoles sans vraiment de raisons apparentes hormis un trop grands nombre d’ennemis à l’écran tirant en même temps. Pire, le jeu crash comme son aîné Skyrim, aléatoirement, vous obligeant à rallumer le jeu et recharger votre progression. Plutôt embêtant donc quand vous venez de vous farcir 15 super-mutants enragés avec seulement 30 balles dans le chargeur… Vient s’ajouter à cela une synchro labiale au rabais et ostensiblement calquée sur la version anglaise, même si les voix sont en français. Il est fréquent de voir un interlocuteur continuer à bouger les lèvres et le corps alors que sa réplique vocale est fini depuis 10 secondes.

Mais tout cela n’enlève rien à la direction artistique magistrale qui vous immergera à merveille dans un monde fourmillant de détail. Et le mot est faible. Fallout, c’est avant tout une histoire de survie et de débrouille. Chaque recoin regorge de matériaux, d’informations et de détails sur les différentes factions et personnages de l’univers. Chaque donjons et batiments explorables vous en apprennent un peu plus sur les motivations et la destinée de votre héros. Les PNJ possèdent tous une personnalité bien caractéristique et un style vestimentaire qui lui est propre. La pourriture est palpable et les différentes villes que vous traverserez vous feront ressentir à merveille toute la sauvagerie de l’univers développé par Bethesda.

– « Un kamikaze à ton cul ! » – « T’inquiètes j’ai le temps. »

Fallout, c’est avant tout l’héritage d’un jeu de rôle tactique au tour par tour et Bethesda ne l’a bien évidemment pas oublié. Apparu dans Fallout 3, le système SVAT, ici rebaptisé SVAV, fonctionne de la même manière à un détail près. Une fois activé, le SVAV permet dorénavant de ralentir le temps pour choisir une partie du corps à shooter. Un pourcentage de chance de toucher apparaît en fonction des aptitudes que vous aurez attribuer à votre héros. il vous faudra donc choisir habilement les capacités à augmenter. Celles-ci se répartissent dans un arbre de compétences graphique présentant le Vault Boy sous plusieurs positions. En fonction des différentes aptitudes de votre personnage vous pourrez déboquer des compétences allant du crochetage, du piratage, discrétion , puissance, précision, intimidation ou encore la résistance à la radioactivité et bien d’autres.

Dans une logique de dynamique, Bethesda a privilégié la nervosité du combat en rendant le jeu beaucoup plus fluide lors de la visée. Il est désormais possible de gérer un combat avec plusieurs ennemis sans se servir du SVAV, même si celui-ci est encore fortement préconisé en cas de difficulté majeure pour être sûr de toucher sa cible. Une jauge de coup critique fait aussi son apparition et peut être activée quand elle est remplie. Vous pourrez choisir une approche discrète en surprenant vos ennemis avec une attaque furtive et ainsi faire plus de dégats. Encore une fois, toutes les approches dépendront des compétences que vous aurez fait développer avec vos personnages et des améliorations faites sur vos capacités à manier les différentes catégories d’armes.

Vous pourrez créer une véritable machine de guerre indestructible en boostant les capacités défensives de votre personnage et privilégier le combat au corps à corps. A vous de voir si vous préférez démonter les Radcafards à la batte de baseball cloutée ou sniper les goules à distance. Dans tous les cas il est bon d’être plutôt polyvalent en fonction des ennemis que vous croiserez. Mais n’oubliez pas que vous aurez pour assistance des compagnons capables, ou pas, d’écouter les ordres qu’on leur donne. En fonction des différentes missions proposées, il vous sera possible d’utiliser les PNJ vous accompagnant comme mule à loots, ce qui est le plus utile. Car il est quasiment impossible de gérer les compagnons dans ce Fallout tant l’IA et la réactivité de ceux-ci sont aux fraises. Tantôt ils se jettent dans le combat sans réfléchir, tantôt il nous bloque le passage entre deux portes nous obligeant à racheter une manette devenue martyre par leurs fautes. Conseil, servez-vous en pour éviter de combler votre inventaire qui se remplira bien vite si vous comptez ramassez tout ce que le Commonwealth a à vous proposer.

Et il y aura de quoi faire, puisque ce nouvel épisode propose un système de craft très bien pensé et véritablement fidèle à ce qui a été montré dans les vidéos promotionnelles. Au jeu de la plus grosse, vous vous rendrez vite compte qu’ici, taille rime avec temps. En effet plus vous ramassez d’objets, plus vous aurez de chance de récuprer des vis, de l’adhésif et de l’or et j’en passe pour obtenir les meilleures armes. L’exploration n’a jamais été aussi bien amenée puisqu’ici tout est prétexte à aller explorer tel ou tel recoin afin d’obtenir le Saint-Graal et l’arme ultime. Il est bien sur possible de looter des armes légendaires directement mais l’exploration sera bien plus gratifiante et grisante si votre joujou est construit de vos propres mains au fil de vos pérégrinations. Plus vous augmenterez le niveau de difficulté et plus les chances de loots légendaires seront probables. Attention bien sur, car les combats demanderont beaucoup plus de patience et de stratégie. Les terres du Commonwealth ont beaucoup à vous donner, soyez en sûr. En témoigne l’armure emblématique disponible assez rapidement dans l’aventure qui pourra être customisable à volonté.

Bethesda ou le complexe de l’enfant prodige

Que vous naissiez gueu, Grand Elfe Noir, Khajiit, ou Breton, Bethesda fera de votre personnage un héros, au sens propre. Un sauveur orné d’airelles blanches que tout le monde acclame ou une ordure vile, infréquentable. Votre destinée sera quoi qu’il arrive grandiloquante. Centré autour de vous et de vos agissements, Bethesda oublie parfois que le jeu de rôle implique une notion manichéenne dans son gameplay. Il oublie que le joueur au fil de ses pérégrinations se forgera une réputation de mercenaire et ou de bon samaritain. Exit ici la notion de karma il n’y en aura pas, plusieurs embranchements scénaristiques sont empruntables mais en aucun cas ils ont de la nuance. En aucun cas les PNJ vous rappeleront au fil de votre aventure hors du scénario, que vos agissements ont eu de l’impact dans le Commonwealth. Il n’y’a aucun moyen de se forger une mauvaise réputation en dehors des sentiers battus.

Plusieurs choix scénaristiques vous obligeront à choisir un camp mais il ne se fera pas tout seul. Là sont les limites d’un jeu de si grande envergure, probablement pour vouloir renouer avec les bases de ce qui fait l’attrait d’un jeu de rôle. Comment réussir à développer un monde et des quêtes qui se feront en fonction de votre comportement dans le jeu ? Si la question a de quoi soulever un problème récurrent de la limite entre programmation et imagination, il faut quand même avouer que Bethesda s’en tire plutôt bien avec l’implication du joueur dans ses propres choix. La mise en scène et les dialogues viennent la plupart du temps éveiller un sentiment de malaise et / ou de satisafaction. Tout dépend de vous et de votre penchant à faire sombrer votre héros dans le côté obscur ou pas.

Les choix sont parfois radicaux et abruptes quand, au détour d’une rencontre, on vous oblige à choisir un camp, si vous voulez continuer votre mission, et ainsi occulter toutes les missions que cette alliance pouvait apporter. Il vous faut assumer instantanément votre rapprochement social et votre implication avec tel ou tel camp. On vous rassure, ces choix arrivent tardivement dans le jeu mais ils ont quand même le mérite (ou pas) de ne pas vous laisser faire la girouette et le plus gros faux-cul du Commonwealth. Il est important de relever que le jeu montre parfois des incohérences scénaristiques peu acceptables. Vos actions et vos alliances seront parfois de notoriété publique sans qu’il n’y ait de raison. Pire encore vos alliés ayant eu connaissance de vos agissements avec l’ennemi vous le diront sans forcément prêter attention à ce que vous comptez faire par la suite. Plutôt étrange quand on sait que Fallout: New Vegas proposait une cohérence parfaite à ce niveau là. Vous pouviez être le pire salaud de la terre dans le dos des gens et revenir faire bonne figure auprès d’une milice que vous aviez volontairement (ou pas) affaibli par vos actions. Toujours est-il que Bethesda livre ici uné écriture très prenante qui pousse à continuer toujours plus la progression pour savoir le fin mot de l’histoire.

Les Sims 4 – Add-on Post Apo !

La nouveauté non-négligeable de cet épisode est bien entendu son système de personnalisation des camps de milices. Ce mode est justifié par vos actions de héros, puisque plus vous sauverez de gens et de milliciens de situations périlleuses et plus vous augmenterez les populations de vos camps. Vous pourrez, si vous le voulez, parsemer le Commonwealth de jolis petits villages, créer des parcs animaliers, des centres équestres avec Alexandra Lederm… pardon, on s’égare. Les camps devront être protégés par des tourelles, des murs, des postes de guets que vous construirez vous-même. Une euphorie toute particulière s’empare de vous lorsque une attaque de pillards survient dans votre camp et que vous avez aménagé une forteresse imprenable.

C’est dans votre village de départ que vous appréhendrez le système en recyclant tous les matériaux présents sur place et ainsi récolter des matériaux nécéssaires à la construction des bâtiments dont vous avez besoin. Vous pourrez même planter des ressources nutritives afin de vous ravitailler à chaque retour à votre base, plutôt pratique quand on sait que le jeu n’offre guère beaucoup de Stimpack à disposition pour se soigner. Intuitif à prendre en main sur consoles, il est possible de créer une maison de A à Z en fonction du nombre de personnes y habitant. Il vous faudra aussi assurer une alimentation en éléctricité en connectant chaque modules éléctriques à des générateurs. Si vous voulez que votre village ressemble à Lyon pendant la fête des lumières, il vous faudra investir dans des pylônes élctriques plus à même de soutenir une charge éléctrique.

Vous aurez compris que le jeu propose en plus de ses quêtes innombrables, différentes activités toujours plus chronophages. D’autant que les différents terminaux du jeu proposent de jouer à des mini-jeux plutôt rigolo mais que l’on oubliera très vite. Si vous comptez finir le jeu dans ses moindres recoins, Bethesda ne nous avait pas menti en prévoyant plus de 300 heures de jeu. Pour finir sachez que l’intégralite du jeu est doublé en français et que notre héros, également, pour la première fois dans l’histoire de la série. Les doublages et les musiques sont excellents. Il est fortement recommandé de parcourir les terres désolées avec une bonne radio passant de la musique style USA 1930.

Vous l’aurez compris ce Fallout ne décevra aucunement les aficionados des deux précédents volets. S’éloignant toujours plus des opus originels que sont Fallout et Fallout 2, ce dernier épisode puise le pire mais surtout le meilleur des systèmes de jeu estampillés Bethesda. Empruntant les mécanismes de gameplay d’un Skyrim et l’adaptant à un gameplay axé sur les armes à distance, le titre offre des sensations de combats encore plus jouissives et dynamiques. Il n’oublie pas les composantes de Roleplay essentielles à la série, permettant de créer des builds de personnages uniques et propres à votre style de jeu. Même si les lacunes techniques viennent clairement gacher une réalisation artistique de haut vol, l’exploration et la découverte des richesses du Commonwealth se font avec un plaisir non dissimulé. Vous serez même tenté de renouveller l’expérience de jeu avec un nouveau personnage totalement différent du premier pour appréhender le monde et l’histoire de manière différente. Un jeu bac à sable toujours plus profond et riche qui risque bien de vous faire passer de longues heures devant votre écran… !

Verdict : 17 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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