Réalisation technique
Réutilisant le moteur du deuxième opus, cet épisode apporte son lot de légères améliorations esthétiques. Mais cela ne suffit pas pour que le jeu puisse égaler les standards actuels. Les textures et les couleurs bavent régulièrement, on observe quelques problèmes de finition ici et là, ainsi que quelques bugs de collisions. Le moteur physique quant à lui reste potable, et on ne déplore aucun bug majeur, ni de ralentissements. Le titre excelle par contre dans la qualité de ses effets spéciaux, effets de particules, explosions, grains d’images et slow motion, particulièrement réussis.
Direction artistique
Les décors sont superbes, on ressent la patte de John Carpenter, surtout dans la zone de banlieue, où les maisons font office d’antre de la folie. Une réussite sachant que, globalement, les zones traversées au cours du jeu nous présentent des lieux et des décors variés. Trop mise en retrait, Alma ne fait office ici que de prétexte à la peur et ne la provoque jamais. Le bestiaire quant à lui est assez décevant, une bande de junkie défoncé à la drogue satanique, des sortes de créatures mi-homme mi-cerbère, des soldats lambda et d’autres un peu plus puissants, sans oublier une créature qui nous poursuit sans relâche. Par contre la mise en scène des combats et la manière dont les soldats communiquent entre eux durant vos affrontements sont une pure merveille d’immersion.
Level design
L’IA, gros point fort de la saga est encore une fois mise à l’honneur dans cet opus. Les soldats ennemis communiquent sans arrêt entre eux, révélant notre position, nous délogeant à coup de grenades et en nous contournant pour nous prendre à revers. Le level design, lui, se veut très sobre, linéaire et scripté. Les zones visitées restent très étroites, couloirs et les arènes de combats se succèdent sans réelle saveur. Même si le genre l’impose, on aurait peut-être été en droit d’attendre mieux au vu de la qualité du level design de l’extension REBORN de FEAR 2. Le tout reste néanmoins correct, l’IA étant une référence du genre.
Gameplay
Reprenant les bases des anciens opus, FEAR 3, propose peu de nouveautés. Une glissade, qui nous rappellera que c’était la mode en 2011 et un système de couverture qui, ma foi, est bien maitrisé. On retrouve aussi nos phases de mécha et une action toujours aussi survoltée et fluide. Les vraies nouveautés se situent autour du système de scoring. En effet, maintenant le joueur possède un niveau, des aptitudes à débloquer et différentes catégories de défis à réaliser durant un level. L’autre grosse nouveauté vient surtout du fait que le jeu est jouable en Coop. Loin d’être optionnel, ce mode offre de vrais bons moments, sachant que le second joueur aura la possibilité d’incarner Paxton Fettel, grand méchant du premier FEAR, et ainsi de disposer de pouvoir télékinésique avec la possibilité, entre autre, de prendre possession du corps d’un ennemi et ainsi de pouvoir acquérir son armement.
Scénario
Dirigé par le grand Carpenter, on a l’impression que seul son ombre était présente lors de l’élaboration et la narration du scénario. C’est brouillon, très mal narré, parfois incompréhensible, et on est vite lassé et perdu dans un grand n’importe quoi, de missions excréments mal entrecoupées les unes des autres, de flashback inintéressants et d’une Alma plus qu’absente et qui pourtant est le point central du scénario. Une grosse déception qui ne fait que confirmer que ce ne soit vraiment pas le point fort de la série.
Bande son
John Carpenter, grand cinéaste d’horreur, a aussi participé à l’élaboration musicale du titre et cela se ressent grandement tant les thèmes discrets mais angoissants suintent son travail. L’ambiance sonore est excellente, alternant grand thèmes d’action et thèmes plus angoissants, en rythmant parfaitement l’aventure. Les doublages Français sont quant à eux aussi d’excellente facture. Seul petit bémol les cinématiques et cut-scenes ne sont pas traduites en Français. On se retrouve alors avec un jeu traduit intégralement en Français durant les missions et qui passe à la VOSTFR durant les cinématiques. Choquant au début, on s’y fait à la longue, mais cela dénote clairement un problème de finition.
Durée de vie
Comptez 5 à 6 heures pour boucler la campagne solo. C’est un peu moins que les précédents volets, mais la possibilité de jouer en coop et de rejouer la campagne solo avec Fettel offre un plus indéniable qui rallonge considérablement la durée de vie. Le mode multijoueurs offre quelques heures de fun, mais seuls les plus accros y resteront plus de 10 heures. On remarquera que la difficulté globale du titre a été revu à la hausse par rapport à FEAR 2 et le challenge proposé n’en est que plus jouissif.
Conclusion
FEAR 3 se place dans la continuité du deuxième opus, une peur moins présente mais une action toujours plus frénétique. Techniquement passable, il s’appuie sur une direction artistique de haute volée et des décors plus éclectiques et variés que ses prédécesseurs. On regrette néanmoins un système de scoring qui nuit à l’immersion, mais aussi un élément peur trop absent et une Alma trop discrète. Reste une ambiance toujours aussi réussie, accompagnée par une bande son de haute facture, une IA toujours aussi bonne et des pétoires qui cartonnent toujours autant. On regrette surtout un scénario narré à la « va comme j’te pousse », sachant que Mr Carpenter supervisait tout cela. Un bon FPS qui plaira d’avantage aux fans du deuxième épisode qu’aux inconditionnels du premier.
Verdict : 15 / 20