Test de Driveclub

Réalisation technique

Depuis son report, Driveclub a bien progressé graphiquement parlant. Grâce à une année de développement gagnée, le jeu de course d’Evolution Studios peut proposer des environnements bien plus beaux que ce que nous avions vu en 2013. On restera surtout en admiration devant la qualité de modélisation des voitures qui ne souffrent quasiment pas d’aliasing, des effets d’éclairage de la météo, des reflets dans l’eau et sur la carrosserie, et de la beauté des paysages de fond qui affichent une distance certaine. Malgré tout, Driveclub est un jeu qui apparait assez inégal dans sa globalité, d’un point de vue des différents pays présents dans le jeu, et qui présente des rares cas de clipping. Pour le moment, toutes les courses ne sont pas aussi belles les unes des autres, la faute à quelques éléments du décors pas toujours égaux en qualité. En revanche, l’affichage en 1080p à 30 FPS ne bronche jamais, pour assurer des courses d’une stabilité exemplaire. L’évolution de la météo ou du cycle jour / nuit au cours de la même course est également sympathique, en occasionnant de bien beaux effets graphiques. Sans parler de déception, on s’attendait peut-être à quelque chose d’un peu plus « gifflant » de la part de Driveclub qui est une exclusivité PS4.

Direction artistique

En tant que nouvelle licence, Driveclub a fait naitre une bonne patte artistique de part ses menus, ses courses et ses modes de jeu. Les licences prestigieuses des constructeurs sont présentes en nombre, et l’arrivée du mode photo pourra vous occuper de nombreuses heures à jouer au photographe en herbe. Une bonne personnalité pour Driveclub, donc, qui saura sans doute séduire les amateurs de jeux de course, même si on aurait aimé avoir accès à plus d’environnements différents, et à une personnalisation plus poussée du conducteur.

Level design

Dans un jeu de course comme Driveclub, la catégorie Level Design de notre test sert surtout à aborder trois points centraux, à savoir l’intelligence artificielle des concurrents virtuels, la qualité des tracés, et l’évolution dans le jeu en termes de carrière / XP. Comment se comportent les adversaires en course, lorsque vous jouez uniquement contre la console ? Ils sont très agressifs, c’est le moins que l’on puisse dire ! En effet, loin d’être scriptée comme un jeu de course classique, l’IA de Driveclub devrait vous donner pas mal de fil à retordre. Anticipant particulièrement bien vos dépassements, elle sera surtout redoutable lorsqu’elle veut vous doubler. Cela occasionne parfois des accidents un peu imprévisibles, et des tête-à-queues rageants. Ces comportements parfois extrêmes agaceront très certainement beaucoup de joueurs de Driveclub, et les obligeront à recommencer souvent une course en raison de ces agressions ravageuses.

Concernant les circuits de Driveclub, leur force est de proposer des challenges assez différents les uns des autres. On retrouve alors des choses qui existent déjà chez la concurrence comme des circuits fermés, des tronçons libres, des épreuves de drift et des championnats de plusieurs épreuves. Mais la force du jeu de course d’Evolution Studios est d’intégrer, à l’intérieur des épreuves, des secteurs où il faudra tour à tour faire des pointes de vitesse ou des dérapages en série pour accumuler un maximum de points. Original, ce détails pimente encore un peu plus les courses. On ne pourra alors regretter que le faible nombre d’environnements différents, qui font revenir le même style de décors un peu en boucle malgré la diversité des tracés proposés.

Enfin, du côté de l’évolution du joueur dans Driveclub, plusieurs points font du titre une réussite. Outre la possibilité de créer un club pour ensuite parcourir les modes de jeu avec 5 autres amis, le système d’expérience est double. Une fois installé dans un club, vous gagnerez de l’XP à la fois pour le rang de votre pilote, mais aussi pour votre club. Une double récompense, donc, qui se révèle assez addictive, d’autant plus que les points d’expérience se gagnent dans tous les modes de jeu de Driveclub. En revanche, et malgré les atouts des clubs, on aimerait pouvoir profiter de plus d’options, comme par exemple la possibilité d’envoyer des messages aux autres clubs, de les provoquer en duel de manière plus précise, et de jouir de paramètres plus détaillés pour notre propre écurie. Une vision sociale qui est présente, mais un peu trop bridée à nos yeux. En tout cas, l’architecture globale de Driveclub est bonne, et représente un squellette solide dans lequel on ne s’ennuie pas.

Gameplay

Voilà sans aucun doute possible le gros point fort de Driveclub, son gameplay ! Beaucoup de jeux de course se sont vautrés en recherchant un contrôle à mi-chemin entre arcade et simulation ? Oui, mais ce n’est pas le cas du titre d’Evolution Studios qui réussit le pari d’être accessible tout de suite, tout en vous laissant une grande marge de progression. On s’amuse tout de suite, et on s’apperçoit aussi vite qu’il faudra bûcher pour arriver à faire péter les scores et à terminer en tête certains défis ardus. Tant mieux pour la rejouabilité ! Les drifts sont essentiels pour faire de bons chronos, mais il faudra quand même apprendre les routes par coeur pour savoir quand freiner et aborder les épingles des circuits. On est clairement pas dans un Need for Speed où le frein est là pour décorer la voiture, ni dans la technicité d’un Gran Turismo ou Forza 5 pour tout calculer au centimètre près, réglages de la voiture y compris. En parlant de ça, Driveclub s’encombre du minimum en ne vous laissant que le choix graphique des véhicules, et non mécanique. Qu’importe, l’impression de poids est très bien rendue pour la plupart des véhicules.

Au rang de ce qui nous a moins plu, citons tout de même les pénalités qui sont parfois trop punitives, et parfois trop peu. Pour faire simple, sachez que couper légèrement un virage ne vous coûtera pas grand chose, alors que vous faire défoncer l’arrière-train de votre caisse par un adversaire pourra complètement ruiner votre course, en vous faisant voler sur le bas côté, et en vous empêchant de dépasser une certaine vitesse sur un temps compris entre 1 et 5 secondes. Un système qui est pourtant bien pensé, mais pas adapté à toutes les situations de pénalité. Un patch est nécessaire pour affiner tout cela.

Qu’en est-il de l’aspect communautaire et social de Driveclub, tant mis en avant par Sony dans sa campagne marketing ? Il est jouissif, mais encore une fois assez limité. Via votre club, ou tout seul dans votre coin, vous pourrez envoyer des défis à n’importe qui, et tenter de battre les records des autres joueurs PS4 via leurs défis. Ce système ouvert permet donc d’emettre et recevoir des notifications à n’en plus finir, et de toujours trouver quelque chose de nouveau à faire. Mais, comme dit plus haut, cet aspect social pose assez vite une bride, le paramétrage et les options de votre club étant très limités. Gageons que les développeurs améliorent ce point dans les semaines et mois à venir pour rendre le tout encore plus addictif.

Scénario

Bande son

L’ambiance sonore est très bonne sur l’asphalte de Driveclub ! Les musiques, électro, donnent le ton, boostent les menus et les courses, mais c’est véritablement du côté des bolides que le plus gros du travail a été fait. Les moteurs rugissent, les pneus crissent, la tôle claque, bref, le menu est vaste, et se savoure très bien.

Durée de vie

Avec un contenu qui n’est pour le moment pas gargantuesque, Driveclub arrive à assurer une durée de vie déjà très solide. S’il faudra attendre l’arrivée des premiers DLC pour étoffer l’offre des circuits et voitures, les défis et challenges de clubs relanceront toujours l’intérêt des joueurs envers Driveclub, du nouveau étant toujours disponible dans les différents modes de jeu. De base, le jeu de course d’Evolution Studios propose une cinquantaine de circuits / tracés, ce qui représente déjà un bon nombre d’heures en perspective pour tous les maitriser.

Conclusion

Non, Driveclub ne représente pas la révolution des jeux de course avec son arrivée sur PS4, mais pose les bases d’une série qui devrait compter dans le futur. Peut-être pas aussi beau que les joueurs l’espéraient, le jeu d’Evolution Studios a pourtant bien d’autres atouts dans son sac pour satisfaire un public très large grâce à son gameplay parfaitement dosé entre arcade et simulation. Simple d’accès, Driveclub vous fera également vite comprendre qu’il faudra bûcher pour progresser seul et avec votre club. Omniprésent, l’aspect social permettra de très bons moments de jeux à plusieurs (organisations de défis, gestion de votre club etc.), mais il nous a apparu encore un peu avare en possibilités. Nous avons surtout été charmés par son gameplay et le ressenti de la physique des voitures manette en main, qui propose autre chose que la concurrence. On reprochera simplement à Evolution Studios ne pas avoir poussé assez loin certains aspects, d’avoir mis en piste une IA redoutable et des pénalités pas génialement réparties. En l’état actuel des choses, sans DLC payants ni contenus gratuits, Driveclub est bon jeu de course à faire sur PS4, et pose les bases d’une évolution qui devrait le rendre de plus en plus attractif au cours des mois à venir.

Verdict : 15 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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