Réalisation technique
Activision et Infinity Ward nous avait promis un moteur graphique tout nouveau tout beau, mais force est de constater que Ghosts n’est pas encore l’opus de Call of Duty qui mettra tout le monde d’accord techniquement parlant. Si les textures restent d’un niveau assez pauvre, c’est surtout la fluidité du tout, à 60 images par seconde, qui fait vraiment plaisir à voir. Des efforts ont été apportés sur la gestion de la lumière, mais rien dans Call of Duty: Ghosts ne vous ébahira. On est par exemple assez loin de ce que peut faire DICE avec son Battlefield 4 sur PS3 et Xbox 360 en termes de gestion des particules et de rendu des explosions / démolition des environnements, ce qui est relativement dommage en ces temps de fin de génération où les développeurs puisent d’habitude toute la force des consoles.
Direction artistique
Les amateurs de campagnes solo musclées dopées aux explosions et aux scripts hollywoodiens apprécieront une fois de plus la mise en scène du mode histoire de Call of Duty: Ghosts. Même si le tout est dynamique et assez dépaysant, il n’en reste pas moins une sensation d’inachevé une fois le générique de fin passé. Depuis de nombreuses années, la série réussit à se surpasser pour imposer un univers toujours unique, mais arrive à ne plus trouver grand chose pour captiver dans cet opus. Call of Duty: Ghosts nous a paru bien générique et bien fade à côté de la série Black Ops ou Modern Warfare qui avait un caractère bien trempé, en ne réussissant pas à nous captiver autant que les anciens volets.
Level design
Côté solo, Call of Duty: Ghosts se révèle souvent assez soporifique, chose très rare dans cette série qui réussissait toujours à nous faire passer 6 heures de folie. La formule reste la même ici, à savoir un enchainement de situations explosives qui consistent à utiliser divers gadgets et à pourchasser tels ou tels objectifs assez variés, mais la magie d’antan n’opère pas dans Ghosts. Les scripts font toujours mouche, mais l’intérêt des niveaux se révèle parfois très vite barbant, et ce n’est pas la possibilité d’incarner Riley le Berger Allemand qui relancera les phases bateaux de CoD: Ghosts.
En multijoueur, on retrouve des maps particulièrement bien faites, mais qui souffrent, sur PS3 et Xbox 360, d’un nombre vraiment trop petit de participants possibles. Jouer à cache-cache dans un Call of Duty n’est pas vraiment la veine du FPS arcade qu’il est, et c’est bien dommage. La variété des maps est au rendez-vous, en assurant des cartes qui plairont autant aux joueurs tactiles qu’aux Sniper, mais explorer des maps parfois non adaptées au nombre de participants gache un peu la fête, sans parler des problèmes de respawn mal placés qui ne manqueront pas de vous agaçer.
Gameplay
Les connaisseurs de la série Call of Duty ne seront pas perdus en découvrant le gameplay de Ghosts, qui reprend avec succès le système de personnalisation du soldat (en lui offrant plus de 20 000 combinaisons dans cet épisode), les atouts et les différents Killstreak, mais cet épisode apporte une nouveauté qui fera plaisir aux teams avec une gestion des clans enfin à la hauteur de l’enjeu eSport recherché par Activision. Côté modes de jeu, la révolution n’est une fois de plus pas de la partie dans CoD: Ghosts qui reprend sans se mouiller les classiques Deathmatch seul en ou équipe, la capture de drapeau, et de nouveaux modes comme le recherche et sauvetage, Escouade (entrainement offline de teamplay) ou encore le mode Cranked où il faudra tuer un ennemi toutes les 30 secondes sous peine d’exploser.
Le feeling des parties est toujours aussi bon manette en main, en offrant une expérience multijoueur nerveuse, mais néanmoins moins percutante que dans les anciens opus de la série malgré 14 maps au degré de destruction assez basique, une nouvelle classe (Tireur de Précision) et 30 nouvelles armes. Enfin, le mode Extinction, dérivé du mode Zombies, aussi agréable puisse-t-il être, souffre de ne disposer que d’une seule map.
Scénario
Les Ghosts auraient pu donner un nouveau regard à la série Call of Duty, mais la narration et la qualité du scénario ne sont malheureusement pas à la hauteur. Le joueur incarne Logan Walker, entouré de son père et de son frère, et vont devoir sauver à eux seuls les Etats-Unis suite à une catastrophe naturelle qui a eu pour conséquence la domination du sud du pays par une fédération sud-américaine. On suivra donc les aventures des Ghosts avec une distance certaine…
Bande son
Si une chose ne change pas depuis des années dans les Call of Duty, c’est bel et bien la qualité de sa bande sonore. Les bruitages sont percutants, et les musiques savent faire monter la pression lorsque l’action à l’écran s’emballe. Côté doublages, on oscille parfois entre le bon et le ridicule, mais le tout passe plutôt bien.
Durée de vie
Les accros à la série Call of Duty en auront certainement pour leur argent avec Ghosts, tandis que les joueurs moins fanatiques risquent de s’ennuyer assez vite. Sans surprise, la campagne solo ne vous prendra pas plus de 5 heures de jeu, et le multijoueur assurera des combats classiques. Malgré la venue de nouveaux modes, on ne peut tout de même pas s’empêcher de trouver ce Call of Duty: Ghosts moins passionnant que ses prédecesseurs, d’où une note de durée de vie moins bonne que d’habitude.
Conclusion
C’est maintenant une évidence, la série Call of Duty vue par Infinity Ward perd de sa superbe, un peu plus à chaque épisode. Amputé d’une bonne partie de son équipe d’antan, le studio nous livre un Call of Duty: Ghosts assez générique, qui a peiné comme jamais à nous captiver dans sa campagne solo assez fade et qui se perd entre scripts et moments moins dirigistes. Côté multijoueur, les quelques nouveautés suffiront à satisfaire les inconditionnels de la saga d’Activision, mais les joueurs moins accros auront bien du mal à investir autant de temps que par le passé. La déception est donc là, aussi bien sur le plan graphique que du gameplay. A force d’innonder le marché d’un épisode par an, la série Call of Duty s’essouffle donc petit à petit, du moins côté Infinity Ward. Reste à voir comment Treyarch abordera les choses en 2014 avant de parler de déclin confirmé de la série.
Verdict : 14 / 20