La question qui fâche #2 : le repli de Microsoft est-il un aveu d'échec ?

, par la rédaction

Il y a quelques jours, Microsoft a secoué Internet. Alors que le constructeur avait mis en place un grand nombre de restrictions sur sa Xbox One, il a décidé, du jour au lendemain, de "libérer" sa console ! Nous pouvons ainsi dire au revoir à la connexion obligatoire, à l'anti-occasion, et à l'anti-partage. Ce retournement de veste de Microsoft peut soulever des questions, c'est pourquoi nous avons choisi ce thème pour la deuxième question qui fâche !

 

 La question qui fâche #2 : le repli de Microsoft est-il un aveu d'échec ?

 


 

L'avis de Speedy - "Microsoft aurait-il pu faire autrement ?"

 

Si on part du moment où les portes de l'E3 se sont fermées, Sony a été, à mon sens, désigné comme grand gagnant de la guerre des consoles. Certes, avec un catalogue de jeu moins fourni, Sony a réussi en quelques "diapositives" à bouleverser tous les gamers regardant tard dans la nuit, la conférence en direct. La possibilité de pouvoir continuer à acheter des jeux en occasion, de pouvoir jouer offline et surtout avec un prix de vente de 100€ moins élevé que la Xbox One, Microsoft s'est même avoué vaincu sur son territoire de prédilection : les Etats-Unis.

 

La bataille des réservations des deux consoles respectives a été remportée dans les premiers jours, et toujours actuellement, par la PlayStation 4. Avec les joueurs et les revendeurs à dos, Microsoft aurait-il pu faire autrement ?

 

Une fois le rideau tombé, en débriefant à froid, on se doutait bien que Microsoft n'allait pas rester dans cette position. Cette déclaration, fuitée du web dans la soirée, ne m'étonne qu'à moitié. J'étais infiniment persuadé que Microsoft allait réagir pour pouvoir de quelconque manière, continuer à concurrencer Sony et sa PlayStation 4.

 

En supprimant la connexion obligatoire, et l'anti-occasion, Microsoft a réussi à faire un grand pas vers le cœur des gamers, pour le moment conquis par la prestance de la PlayStation 4. Néanmoins, le dernier critère reste, pour moi, le plus important : le prix.

 

 

499€ du côté de chez Microsoft, 399€ du côté de Sony, la balance est vite déséquilibrée. Certes, certains rajouteront que Kinect est inclus directement dans le pack de démarrage de la Xbox One, est que le PlayStation Eye est en option (49€) pour la PlayStation 4. Pour ma part, Kinect ne m'intéresse franchement pas. Sans vouloir paraître outrancier, VLC avec la webcam de votre ordinateur vous réalise déjà des fonctionnalités assez semblables...

 

Là n'est pas la question, Kinect n'est pas, pour ma part, l'argument qui me fera rajouter 100€ pour une console. Je vous prédis même, de manière quasi-certaine, que la Xbox One proposera un pack de lancement sans Kinect pour environ 100€ de moins, pour ainsi atteindre les 399€ de la PlayStation 4, avec un prix d'environ 150€ pour Kinect (simple estimation). Et c'est là, à partir de ce moment précis, que pour moi Microsoft engagera un sentiment d'échec à mes yeux.

 

 

Copier et imiter Sony n'est clairement pas, pour ma part, la meilleure façon de vaincre la PlayStation 4. Sony a réussi à transcender la foule avec ses multiples annonces, en frontal des spécificités de la Xbox One. Abandonnant toutes ses spécificités très décriées par les joueurs, Microsoft rattrape tant bien que mal ses erreurs pour pouvoir redorer son blason.

 

Selon moi, Microsoft n'est plus crédible. Souhaitant s'imposer une nouvelle façon de jouer et une nouvelle vision de la console moderne, Microsoft s'est, en peu de temps, plié aux exigences des joueurs. La toile a réussi à battre la Xbox One. Les joueurs ont battu la Xbox One. Maintenant, que déduire de ce retournement de veste ? La grande nouvelle, c'est que les joueurs sont les grands gagnants dans cette histoire. C'est eux qui bénéficieront des bienfaits de cette nouvelle philosophie entreprise par Microsoft mais également des engagements de Sony avec la PlayStation 4. 

 

Du côté de chez Sony, on ne s'en réjouit pas de la même manière. Il faut bien se douter que le sentiment d'avoir gagné cette première confrontation a probablement trotté dans la tête du constructeur, si on peut dire. Néanmoins, je doute fortement que Sony n'ait pas anticipé ce retournement de situation. Etant lui-même constructeur, il devait bien s'imaginer que Microsoft n'allait pas rester dans cette situation.

 

 

Et pour moi, c'est là que l'intérêt de Gaikai va rentrer dans la danse. Nul doute que, en cas d'annonce des retraits des fonctionnalités et d'un nouveau pack sans Kinect, Sony trouvera un moyen de se démarquer, à sa manière, de Microsoft. Et sincèrement, insérer son Blu-Ray PlayStation 3 dans sa PlayStation 4 et recevoir le flux en streaming via Gaikai, ça serait beau, non ? Dans mon jargon, on appelle cela la rétrocompatibilité. Et c'est peut-être celle-ci, la fonctionnalité que Microsoft n'arrivera pas à rattraper.

 


 

L'avis de Chris - "Cet échec n'était-il pas prévu de longue date ?"

 

Je ne sais pas s'il est possible de parler d'échec dès maintenant. Après tout, les prochaines consoles ne sont pas encore sorties, et nous ne les connaissons pas tant que ça, contrairement à ce que pourraient croire certains. Pour moi, nous pourrons parler d'échec uniquement quand les deux consoles seront sorties, et quand l'une aura battu l'autre, en termes de ventes en tout cas. Mais les ventes ne font pas tout.

 

Il est certain que si les restrictions de la Xbox One n'avaient pas été retirées au bon moment, c'est-à-dire avant sa sortie, Microsoft aurait subi un échec pur et simple. Mais comme la firme de Redmond a semble-t-il écouté les joueurs, tout est rentré dans l'ordre pour la Xbox One et le nombre de réservations va augmenter de manière exponentielle, et se multiplie déjà. On peut donc considérer qu'à ce niveau-là, Microsoft a essuyé un échec en devant abandonner ses diverses restrictions, auxquelles il tenait tant.

 

 

Mais cet échec n'était-il pas prévu de longue date ? Ne faisait-il pas partie de la stratégie marketing de Microsoft, qui semblait jusqu'à maintenant totalement désastreuse ? Car oui, alors que la Xbox One avait reçu la huée de bon nombre de joueurs avant d'annoncer son retournement, elle se retrouve maintenant, après son buzz, adulée par un nombre fou de ces mêmes joueurs qui semblaient la détester auparavant.

 

Les joueurs sont-ils tous atteints d'amnésie passagère pour avoir oublié les intentions de Microsoft qui étaient plus qu'hostiles envers nos libertés ? Ou sont-ils simplement assez faibles pour se faire balader par Microsoft ? S'il s'agit vraiment d'une stratégie de Microsoft que de se faire détester pour ensuite être aimé encore plus que son concurrent, comme c'est le cas actuellement, il est impossible de parler d'échec, mais il vaudrait mieux parler de victoire; d'une victoire à la fois sur les joueurs, mais aussi sur Sony, qui s'en voit oublié.

 

 

Victoire, échec ? Difficile à dire, tant les points de vue peuvent être différents...

 


 

L'avis de Zaykio - "Microsoft a d’abord cédé sous le poids de Sony"

 

Il est vrai que les déclarations des membres hauts placés de Microsoft ont fait beaucoup de mal à la Xbox One après son annonce. Loin de moi l’idée de les encourager dans telle ou telle direction, mais Microsoft aurait dû rester plus discret sur ses projets et laisser Sony se dévoiler en premier.

 

Cela faisait déjà plusieurs mois que les deux constructeurs jouaient à celui qui tiendrait le plus longtemps, et l’américain a craqué le premier. Résultat, Sony gagne tous les sondages ou presque et Microsoft se voit pointé du doigt par des millions de joueurs, fans comme professionnels. Depuis, ce dernier a fait machine arrière sur certains points.

 

Alors, le repli de Microsoft est-il un aveu de faiblesse ? Pour moi non. Il n’y a ni force ni faiblesse là-dedans, juste une tactique commerciale visant à en rattraper une autre qui a capoté. Et ça marche, car depuis ce fameux revirement, les précommandes de Xbox One se sont mises à remonter, et les joueurs pardonnent.

 

 

Alors maintenant s’exprime mon incompréhension. Lorsque Microsoft a annoncé toute sa kyrielle de fonctionnalités restrictives et rebutantes, tous les réfractaires et une partie des fans ont hurlé au scandale, pointant du doigt un constructeur qui n’avait que le capitalisme en tête, au détriment de ses joueurs, et qui voulait tout contrôler sur sa console. À présent, le géant américain a fait marche arrière, les choses sont presque revenues à la normale, et Microsoft se fait accuser de lâche et d’autres noms peu flatteurs. Il faudrait savoir ce que l’on veut !

 

Quoi qu’il en soit, ce qu’il faut garder en tête, c’est que Microsoft a d’abord cédé sous le poids de Sony, grâce à l’opportunisme dont ce dernier a fait preuve en surfant sur la vague formée par le pavé que l’américain avait jeté dans la mare.

 

 

En conclusion, je pense que, pour ce virage à 180°, Microsoft recule simplement pour mieux sauter, et que c’est surtout Sony qu’il faut remercier en premier, et ensuite les joueurs.

 


 

L'avis de Feneke - "Microsoft sentait venir l'échec."

 

Xbox One, deux mots qui ont souvent été répété ces derniers temps, déjà pour son annonce, et ensuite pour ses nombreuses critiques et enfin, pour ce fameux retournement de situation de la part de Microsoft. Ainsi, il y a quelques jours déjà de cela, Microsoft annonçait les restrictions et la connexion obligatoire de sa console à Internet (et bien d'autres choses). Bien entendu, cela permettait de favoriser certaines applications ou même certaines fonctionnalités intéressantes. Un gros mal pour un bien donc. Mais voilà, Sony avait tout prévu...

 

En effet, en voyant les joueurs crier au scandale, Sony a alors profité de l'E3 pour, en premier lieu, présenter sa console, puis annoncer, avec une pointe de troll, de joie et de plaisir assumé, que sa console n'aurait aucune restriction : pas d'anti-occasion, pas de connexion obligatoire, etc. Il suffit de voir la réaction des personnes présentes lors de la conférence du constructeur nippon : des applaudissements, des cris de joie... Et ce fut un coup dur infligé à Microsoft.

 

 

Peu de temps après, on pouvait remarquer que le nombre de précommandes de PS4 était bien supérieur à celui de la Xbox One, console à propos de laquelle les critiques étaient nombreuses... Microsoft sentait venir l'échec.

 

C'est ainsi qu'il y a peu de temps, la firme de Redmond est revenue sur ces fameuses obligations et restrictions. Tout comme la PS4, la Xbox One n'aura aucune obligation de connexion, pas de système anti-occasion... Alors on peut se dire "chouette, Microsoft a écouté les consommateurs", mais cela a un impact sur de nombreuses fonctionnalités...

 

En effet, Microsoft nous avait dit que l'on pourrait jouer à nos jeux en reprenant nos sauvegardes sur n'importe quelle console, qu'il suffisait juste de relier notre profil à la console. Plus besoin de trimbaler sa console ou son disque dur chez un ami. De plus, certaines fonctionnalités Kinect, des fonctionnalités en rapport avec les jeux étaient promises. Cette nouvelle politique a changé la donne, et ces fonctionnalités ne sont plus à espérer... Un mal pour un bien... et pour un mal donc.

 

 

Pour conclure, malgré ce retournement de situation, Sony possède tout de même un avantage certain par rapport à Microsoft : le prix. 399 € pour la PS4 et 499€ pour la Xbox One. L'avenir nous dira si Microsoft a bien fait d'agir, ou s'il était trop tard.

 


 

Et vous, que pensez-vous du retournement de veste de Microsoft ? Est-ce une bonne chose ? Une stratégie élaborée depuis très longtemps ? Sony va-t-il souffrir de ce retournement de situation ? A vos claviers !