Promesse d’un IoT (Internet of Things) constant, d’une révolution mobile, de taux de transferts hallucinants pouvant permettre l’explosion du cloud gaming, la 5G est disponible depuis quelque temps sur le territoire français chez tous les opérateurs. De nombreux mois après son installation dans les pays étrangers, que faut-il retenir de la 5G ? Dans cet article, nous vous proposons de découvrir quelques faits peu encourageants sur le « réseau du futur » qui n’apporte pour le moment pas grand chose, si ce n’est rien.
Un réseau 5G non uniforme
Si vous suivez quelque peu l’actualité high-tech, vous aurez peut-être déjà entendu parler de « vraie 5G » et de « fausse 5G ». Cela dépend en réalité des fréquences utilisées par les opérateurs de télécom, qui exploitent leurs antennes déjà existantes pour diffuser de la 5G. On se retrouve alors avec des émissions de 5G qui utilisent les bandes 700 Mhz, 2,1 Ghz et 3,5 Ghz. Plus la longueur d’onde est forte, moins le signal est fort sur la distance.
En jouant avec les fréquences, les opérateurs peuvent ainsi se vanter de couvrir « efficacement » une zone géographique en 5G. Cela évite également la surmultiplication des antennes en exploitant les infrastructures déjà en place. Malheureusement, les débits ne sont pas équivalents selon les fréquences exploitées par les opérateurs, et c’est juste ce qui pose un gros problème de pertinence à la 5G actuellement.
La 4G / 4G+ surpasse quasi toujours la 5G
En effet, si vous n’êtes pas à proximité d’une antenne qui diffuse un signal 5G sur la fréquence de 2,1 ou 3,5 Ghz, il y a de fortes chances pour que vos débits ne soient pas meilleurs qu’en 4G ou qu’en 4G+. Pour vraiment voir une différence nette de débit, il faudrait que toutes les zones 5G soient diffusées sur les meilleures fréquences, mais cela impliquerait la surmultiplication d’antennes.
D’une manière globale, après deux mois passés à tester différents spots de 5G chez Free et Orange, le constat est sans appel : la plupart du temps, nous avons un meilleur débit en 4G / 4G+ qu’en 5G. Les 700 Mhz ont toujours mieux fonctionné en 4G / 4G+ qu’en 5G, pour une raison qui nous échappe.
Pour faire simple, on notera, d’une manière globale à l’intérieur de notre logement, un débit descendant d’environ 350 mbps en 4G+, et entre 250 à 300 mbps en 5G. La différence est encore plus grande pour le débit ascendant (upload) qui ne dépasse pas les 2 mbps en 5G, contre 8 mbps en 4G+. Pour notre usage domestique, la 5G ne sert donc à rien, la 4G+ étant beaucoup plus efficace, tout en ayant un débit bien plus stable.
Un smartphone 5G, pour quoi faire ?
Si vous vous trouvez à proximité d’une antenne émettant dans les meilleures fréquences de la 5G, alors vous aurez un petit gain de débit de 10 ou 20% comparativement à ce que vous obtiendrez en 4G / 4G+. Le problème, pour le moment, étant que les antennes 5G de 2,1 et 3,5 Ghz étant peu nombreuses, votre débit ne sera absolument pas stable contrairement au réseau 4G qui est très bon la majeure partie du temps. Il vaut mieux privilégier 3 ou 4 barres de 4G qu’une seule de 5G.
En d’autres termes, vous n’observerez absolument aucune différence positive si vous optez pour de la 5G. Les smartphones consomment plus de batterie en 5G, et surtout, vous ne verrez strictement rien de différent en surfant sur le web ou en consommant des vidéos sur YouTube ou en streaming. Il faudrait en effet télécharger un gros fichier pour voir un léger gain de temps (si vous ne bougez pas du même endroit), mais 99% des forfaits data possédant une limite de données assez réduite, nous ne voyons pas l’intérêt.
En gros, si vous achetez un smartphone compatible 5G, votre meilleure option, actuellement, est de le bloquer sur les fréquences 2G / 3G / 4G et d’oublier la 5G. La plupart des constructeurs de smartphones intègrent à présent une puce 5G dans leurs nouveaux modèles, mais notre conseil est de ne pas changer de téléphone si votre seul envie est de profiter de ce réseau qui n’apporte pour le moment rien de plus que les smartphones 4G / 4G+.
A l’usage classique, la 5G n’apporte rien
Pour notre usage personnel et professionnel, l’activation de la 5G n’a donc strictement rien changé, en étant même moins performante que notre 4G+ actuelle. Tous les rêves vendus pour un internet plus rapide et ultra connecté tombent pour le moment à l’eau, et les fréquences actuellement disponibles ne permettront jamais, par exemple, de jouer sur une longue distance à un jeu vidéo en cloud gaming dans de bonnes conditions. La portée de la 5G étant trop courte à des débits élevés, il faudra attendre encore quelques années pour voir éventuellement du mieux.
Premier bilan sur la 5G : Inutile
Pour vraiment voir une différence notable entre la 4G et la 5G, il semblerait qu’il faille attendre l’horizon 2023 et le déploiement des fréquences à 26 GHz. Jusque là jamais exploitées pour le grand public, ces fréquences ne règleront cependant pas le dilemme du rapport débit / distance, qui est régit par les mêmes lois de la physique que les fréquences plus basses.
Dans un pays pionnier de la 5G comme la Corée du Sud, les abonnés ont par ailleurs également été déçus des promesses non tenues par les opérateurs en ne voyant pas de différence, et un réseau plus instable qu’en 4G. La faute à des antennes qui ne déploieraient pas encore de « 5G autonome ». Aux USA, nous avons pu voir à peu près le même constat. Affaire à suivre dans les prochaines années, donc, pour une 5G qui n’a de futuriste que son nom, tout du moins aujourd’hui.