Lors de son annonce à l’E3 2018 par Bethesda, Fallout 76 avait immédiatement attiré la méfiance des fans de la série. Après un Fallout 4 qui avait déjà pas mal divisé la communauté « dure » de la licence, Fallout 76 était attendu avec recul. Depuis maintenant plus de 10 jours, nous errons dans les allées dévastées de l’Appalachia, et nous vous proposons de découvrir notre verdict dans ce test de Fallout 76 réalisé sur PS4 Pro, via une clé PlayStation Store offerte par Bethesda France.
Un moteur graphique obsolète
Fallout 4 ne brillait déjà pas vraiment par ses graphismes, affichant un moteur daté et des bugs en tout genre. Il n’est pas donc pas étonnant de voir sortir Fallout 76 dans un écrin à peine plus brillant. Et si la seconde mise à jour de 47 et quelques GO a amélioré un peu la plastique du jeu de Bethesda, on reste vraiment très loin de ce qu’une PS4 peut faire. Certains panoramas sont sympathiques à regarder (si on fait exception du brouillard / flou d’arrière-plan, présent pour « cacher la misère »), mais on a plutôt l’impression d’avoir rebranché sa PS3 que de profiter d’une PS4 Pro en jouant à Fallout 76.
Ce qui fait le plus mal à la rétine ? Ces textures baveuses à la résolution faiblarde, les animations très raides des personnages, un aliasing omniprésent, du clipping partout dès que l’on sort d’un bâtiment, un taux d’images par seconde qui ne fait que tousser et des bugs de collisions trop nombreux. Sans parler des effets de lumière et autres effets météo complètement à l’ouest. Par exemple, les rayons du soleil peuvent traverser des rochers de 10 métres d’épaisseur. Crédible…
On notera aussi des scripts qui ne se déclenchent pas toujours, une IA capable du meilleur comme du pire, et une ergonomie très mauvaise des menus, sous-menus pour tirer son épingle du jeu sur le terrain. Bref, techniquement, Fallout 76 est une jolie petite catastrophe. Excusable pour un studio indépendant, inexcusable pour une entreprise de la trempe de Bethesda.
Fallout 4 Online ?
Bethesda aurait pu faire une « Red Dead Redemption 2 » ou une « GTA V » en proposant un Fallout Online, mode de jeu intégré dans Fallout 4. Dans un souci certainement autant financier que marketing, les développeurs ont plutôt imaginé Fallout 76 comme le premier jeu en ligne de la franchise. Sur le papier, l’idée est excellente. Incarner la première vague de survivants de l’apocalypse nucléaire de la série Fallout a ce quelque chose d’excitant. La rencontre avec d’autres survivants humains également. Mais une fois la partie lancée, on ne sait pas vraiment où se situer.
Jouable jusqu’à 4 en coopération sur des serveurs d’une grosse trentaine de joueurs, Fallout 76 a, comme dirait l’autre, le cul entre deux chaises. Pas vraiment MMORPG puisque le PvP est très en retrait, voire même découragé par le jeu, et pas non plus exaltant en solo ou en coopération, Fallout 76 ne sait pas à qui s’adresser.
Bien entendu, c’est en groupe et en Chat Party que le titre se déguste le mieux, mais en dehors des environnements réussis à explorer, Fallout 76 entraîne rapidement les joueurs dans une léthargie profonde, et interminable.
L’ennui mortel de Fallout 76
Totalement dépourvu de PNJ et de trame scénarisée, ce qui est logique étant donné que nous représentons les pionniers de la post-apocalypse, Fallout 76 pose sa formule sur les quêtes principales, secondaires et des évènements temporaires à réaliser pour gagner de l’XP et trouver de l’équipement. Tout en utilisant un campement mobile, le bien nommé C.A.M.P.
Tout cela fonctionne plutôt bien, mais le problème majeur est que Fallout 76 est d’un ennui de tous les instants. Les quêtes ne sont qu’un enchaînement d’allers-retours inintéressants, les évènements pas palpitants à réaliser, et les séquences de jeu en groupe doivent être répétées autant de fois que le nombre de joueurs présents dans le groupe pour que tout le monde valide sa quête. Après quelques heures de jeu, la berceuse Fallout 76 fait son effet, et dissuade les joueurs d’y retourner par manque d’entrain. Que l’on joue seul ou à plusieurs, le constat finit par toujours être le même et l’ennui sera là, inexorablement.
Ajoutez à cela une lenteur atroce du personnage, une lourdeur incroyable de la gestion du personnage qui peut tomber malade en mangeant trop de nourriture avariée, une jauge de faim et de soif réalistes, mais pénibles à maintenir à un bon niveau, une ergonomie vraiment à revoir pour utiliser l’inventaire, un C.A.M.P. plus pénible que pratique à trimballer, des ennemis tantôt zombifiés, tantôt excités comme des soifards devant l’usine Ricard et un poids maximum d’équipement trop faible, et vous obtiendrez un jeu vraiment peu agréable à manier.
Un mauvais jeu, et un mauvais Fallout
Outre le terrain de jeu intéressant à explorer, Fallout 76 est une vraie déception. Ennuyeux, buggé, moche, pas terminé pour un sou, la première expérience online de la série est un échec. Que l’on soit un fan de la saga ou un amateur de MMORPG ou de jeux en coopération, Fallout 76 vous entraînera irrémédiablement vers le soporifique. Ce qui pourrait arriver de mieux à Fallout 76 serait des mises à jour bonifiantes, mais nous partons actuellement de très loin pour arriver à un titre qui vaudra ses 60 euros demandés actuellement. Cher, pour une bêta en early access maquillé en jeu commercial vendu au prix fort.
Verdict : 7 / 20