Ah, Hatred ! Ce jeu détestable qui arbore si bien son blason de phénomène le plus détesté du monde vidéoludique… Critiqué à tort ou à raison, le premier titre de Destructive Creations ne laisse personne indifférent et vous allez comprendre pourquoi… C’est parti pour le test d’un des jeux les plus controversés et polémiqués de ces dernières années, réalisé via une version commerciale Steam.
La scène de massacre dans l’aéroport de Call of Duty: Modern Warfare 2 ? Haha, bande de petits joueurs…
La seule façon d’éluder ce jeu très polémique c’est de ne pas se renseigner sur sa passion vidéoludique. Dans ce cas, vous ne liriez même pas ce test, mais bon… petit cure de rappel pour les cancres au fond de la classe. Hatred est un twin stick shooter financé par la plateforme Greenlight de Steam qui met le joueur dans la peau d’un triste sire qui veut en finir avec la vie, tout en emportant le plus d’innocents possible dans sa folie meurtrière. Le tutoriel pose froidement le contexte avec un apprentissage sommaire du gameplay dans les tréfonds d’une cave assez glauque, et qui se conclut par l’exécution de sang froid d’un SDF. Bon, c’est bien beau tout ça mais en réalité, le scénario est inexistant et nous vagabondons dans les rues à la recherche du prochain mouton badaud à abbatre. Ensuite, le génocide cède progressivement sa place à la fuite lorsque les forces de l’ordre décident enfin de s’interposer. Voilà ce qu’est Hatred, une tuerie de masse stupide et une fuite permanente jusqu’au générique de fin… De plus, il n’y a que sept niveaux, qui se finissent en un peu moins d’une dizaine d’heures. Toutefois, c’est plutôt un bon point, parce que les dix heures que vous allez purger seront aussi amères que de se forcer à mater l’intégrale de Derrick. (ndlr : et puis je l’ai déjà fait pour vous, pas besoin de souffrir ensemble).
On tressaille de peur… ce jeu est un véritable poltergeist, on ne voit jamais rien arriver… ou alors c’est juste la caméra qui est ignoble ?
Par conséquent, vous l’aurez compris, Hatred est une véritable catastrophe ambulante. Que ce soit un gameplay mortellement répétitif, la caméra, bien trop proche, empêchant de prévoir quoi que ce soit, non, sérieux, même une taupe serait capable de mieux distinguer son environnement. Que ce soit les véhicules qui « one shoot », même à l’arrêt, que ce soit les civils alternant entre une ragdoll foireuse et la faculté de téléportation, à force, on a tellement pitier d’eux qu’abréger leurs souffrances n’est pas si bête que ça, finalement. Que ce soit la partie shooter réalisée avec le postérieur et se traduisant par des balles provenant de la matrice capable de traverser les textures, que ce soit un level design aussi peu inspiré, que ce soit l’extrême linéarité du jeu et l’inexistence d’une bande son, préparez-vous une playlist explosive ou alors c’est l’edredon.
Que ce soit l’univers en noir et rouge qui déteint sur les qualités techniques et graphiques du tout jeune moteur « Unreal Ungine 4 », ou encore, que ce soit la désastreuse optimisation d’Hatred mettant même au tapis l’énorme flagship de nVidia, la TITAN X, non, ce jeu est juste mauvais et pas seulement sur le plan éthique. Au fond, Il ne sert à rien de s’y attarder, ne perdez pas votre temps sur ce pétard mouillé parce que la vie est déjà si courte et précieuse, comme nous le sussure si bien cette orgie destructrice. Par contre, à notre grand étonnement, la police n’est pas le véritable contretemps du jeu. Ce sont les bugs incroyablement drôles qui ne cessent de vous placer des bâtons dans les roues. En réalité, c’est le seul garde-fou capable de pimenter un peu le jeu en vous empêchant de sombrer dans un état de léthargie avancée. C’est avec un malin plaisir que l’on découvre les bugs qui transforment un titre qui se voulait dramatique et sombre en un véritable road-trip humoristique.
De la provocation hasardeuse, une polémique précipitée, des critiques fulgurantes pour un jeu instantanément oublié. Voilà, c’était Hatred.
Alors oui, ce n’est pas cher (20€) et nous ne nous attendions pas à la qualité d’un triple A. Néanmoins, le prix ne fait pas tout, et lorsque l’on bâtit entièrement sa campagne marketing sur une pulvérisation avilissante de la bienséance, il ne faut pas brailler par la suite lorsque l’on est considéré comme un ilote au sein de ses pairs. Surtout que le produit final n’est même pas aussi brutal qu’escompté et qu’il s’apparente presque à une version édulcorée d’un snuff movie que l’on ne peut ni conseiller au jeune public de par sa violence intrinsèque, ni au public averti de par son inexplicable censure (selon Hatred, les enfants et les personnes agées ne sont que des légendes et n’existent pas vraiment… on nait directement à 20 ans et de plus, on meurt avant 50 ans). Pour conclure, nous vous préconisons de passer votre chemin, il n’y a rien d’intéressant à zieuter. A moins que vous ne soyez friands de bugs en tout genre. Dans ce cas, ruez vous dessus et vous passerez peut-être dix heures à vous poiler… tout du moins, si les developpeurs ne corrigent pas leur affreux bébé joufflu. Dans ces conditions, le titre perdrait alors tout intéret et n’aurait plus qu’à s’engouffrer dans l’abîme de l’oubli.
Verdict : 7 / 20