Sadako
A moins de vivre dans une caverne, vous n’avez pas pu échapper aux dernières informations de l’univers Xbox. Suite à l’annonce de la sortie de Forza Horizon 5 sur PS5 au printemps 2025, beaucoup de questions se posent sur l’avenir de la branche gaming de Microsoft. Dans cet article, nous vous proposons de nous attarder sur le Xbox Game Pass. Est-il le seul responsable de cette mauvaise passe que traverse Microsoft ?
Le Xbox Game Pass a tué les ventes de jeux vidéo chez Microsoft
S’abonner au Game Pass, puis télécharger des jeux vidéo. C’est aussi facile et rapide que de commander la livraison de fast food. En proposant l’intégralité des titres des Xbox Studios, soit la totalité des exclusivités Xbox, Microsoft a, selon nous et beaucoup d’experts, tué son business.
En effet, en proposant des jeux « gratuitement », à quoi bon débourser plus de 70 ou 80€ dans un jeu vidéo ? Cet état d’esprit du « tout gratuit » chez les plus fervents défenseurs (pour ne pas dire « fanboys ») du service par abonnement de Microsoft a complètement détruit la valeur des jeux vidéo chez ces joueurs.
Pire encore, la surconsommation s’est vite installée sur toutes les consoles Xbox. Pourquoi se renseigner pour savoir si un jeu vaut la peine d’être acheté ou non ? Il n’y a qu’à le télécharger, y jouer 30 minutes, et passer au suivant. Répéter la boucle, et vous obtenez des statistiques catastrophiques où beaucoup de jeux Xbox Series X|S ne dépassent pas la première heure de jeu.
Microsoft est coincé dans sa propre stratégie
Aujourd’hui, on peut considérer Xbox comme un éditeur tiers. La volonté de Microsoft de s’ouvrir à toutes les plateformes n’est plus un secret. Mais là où les choses seront certainement plus compliquées que la transformation de SEGA en éditeur tiers (début 2000) est dans la gestion des consoles Xbox.
Du côté des joueurs, l’unique raison d’être des consoles Xbox vient en effet d’exploser en vol ces derniers mois : vous pouvez maintenant jouer à tous les titres chez PlayStation (et vraisemblablement plus tard aussi chez Nintendo) et toujours sur PC.
La seule valeur ajoutée d’une console de Microsoft est donc l’accès au Game Pass pour les joueurs, et la vente d’abonnements Game Pass pour le constructeur. En effet, les consoles Xbox sont la source principale de revenus d’abonnements pour Microsoft, et on voit mal comment ce manquement pourrait être comblé.
Sony ne voudra certainement jamais se tirer une balle dans le pied avec cet abonnement sur PlayStation, pas plus que Nintendo. Quel est donc l’avenir du Game Pass, intimement lié à celui du Xbox qu’on connait depuis plus de 5 ans ?
L’arrêt du Game Pass en sauveur de Microsoft ?
Il nous paraît aujourd’hui trop tard pour faire marche arrière en se recentrant sur les exclusivités pour faire vendre des Xbox. Microsoft a totalement pris ses rêves pour une réalité qui ne s’est jamais concrétisée : avoir plus de 100 millions d’abonnés à son Game Pass sur consoles et PC.
Tout le problème est donc là. Si Microsoft coupe son abonnement, les joueurs vont être furieux, et il faudra trouver d’autres sources de revenus. Et si Microsoft arrête de faire des consoles Xbox, il se tire une balle dans le pied en coupant les revenus Game Pass.
La meilleure stratégie, selon nous ? Toujours la même que nous attendons depuis plus de 10 ans maintenant : refaire des jeux exceptionnels, pour donner envie aux joueurs de les acheter. La Xbox et le Game Pass sont finalement deux poisons pour Microsoft, en les enfermant dans un business model qui ne fonctionne pas.
Call of Duty n’a pas sauvé Xbox
Beaucoup pensaient que l’arrivée de Call of Duty: Black Ops 6 dans le Game Pass aurait l’aura pour faire exploser les abonnements au service. Le résultat ? A peine 2% d’augmentation sur consoles Xbox. Difficile à croire, tant la série est toujours aussi populaire. Mais pas exclusive, ceci expliquant le désintérêt des joueurs PlayStation pour le Game Pass.
En ce début d’année 2025, l’avenir est en tout cas bien complexe pour Microsoft. Grâce à sa puissance financière, il n’y a aucun doute que la branche gaming perdurera (sauf si le PDG perd patience et bazarde tout dans quelques années). Mais sous quelle forme ? En éditeur tiers à 100% ? En conservant une console qui se vend de moins en moins à chaque nouvelle génération ? L’avenir nous le dira !
