En 2014, Wolfenstein: The New Order nous avait fait une très bonne surprise, en nous livrant un FPS rythmé et à la direction artistique diablement attachante. Si nous nous souvenons encore de nos rencontres avec la très charismatique Frau Hengel, c’est donc avec un plaisir non dissimulé que nous nous sommes replongés dans l’univers de Wolfenstein avec ce DLC Standalone qu’est The Old Blood. L’expérience est-elle aussi bonne ? Réponse dans ce test réalisé avec la version PC commerciale du titre, sur un i5-2320, 8 Go de RAM et une carte graphique Nvidia GTX970.
Guten Tag B.J Blazkowicz…
Autant ne pas vous mentir tout de suite, le scénario de Wolfenstein: The Old Blood est un gros ton en dessous de celui de The New Order. On reprend le contrôle de notre cher danseuse d’opéra B.J Blazkowicz, toujours aussi attachant dans son rôle de Nazis Killer, mais c’est du côté des personnages secondaires que le titre ne fait pas aussi bien que son opus principal. On croisera certes des figures pas très nettes dans The Old Blood, mais aucunes d’entre elles n’arrivent à la cheville des numéros que l’on rencontre dans The New Order. Moins intéressant à suivre, le scénario de cette préquelle n’en reste pas moins utile pour comprendre certains points de The New Order, mais nous aurions aimé avoir une mission un peu plus importante à faire que de simplement aller dérober un dossier classé Top-Secret dans la main de la teigne du jeu, enfouie dans les méandres du château de Wolfenstein.
En revanche, les graphismes de ce Wolfenstein: The Old Blood poussent un tout petit plus loin les limites de l’ID Tech 5, en affichant une technique encore plus belle que dans The New Order, qui n’était pas à tomber par terre, mais très agréable à regarder. Les failles de ce moteur mal-aimé peuvent encore jouer de vilains tours, notamment sur le tearing, mais dans l’ensemble, on gagne vraiment en qualité globale, avec des textures plus détaillées (ne pas les regarder de trop près quand même pour certaines… !), une animation toujours aussi fluide et rapide à condition de ne pas booster l’anti-aliasing sur PC, sous peine de devenir asthmatique en crise aigue, et des effets de lumière et de particules volumétriques beaucoup plus poussés que dans The New Order. Une jolie plastique, donc, qui aurait toutefois méritée un peu plus de couleur et d’environnement moins étouffant, le jeu se passant essentiellement en intérieur.
Si le scénario, la mise en scène et les personnages secondaires sont moins percutants, on félicitera en revanche les développeurs d’avoir imaginé des ennemis plus variés, et diablement redoutables pour certains d’entre eux. En bon mélange d’humains / robots qu’ils sont, quelques uns devraient vous ralentir plus que de raison, en vous forçant à imaginer des approches et des stratégies de gameplay intelligentes. Et oui, l’infiltration s’invite plutôt massivement dans Wolfenstein: The Old Blood, et ce n’est pas un mal, loin de là !
Cache-Cache Nazis
C’est en effet l’une des plus grosses nouveautés de The Old Blood, l’infiltration débarque dans le gameplay Wolfenstein. De prime abord, il est plutôt légitime de penser qu’un aspect silencieux n’a vraiment pas sa place dans un FPS de cette trempe, jusqu’au moment où on s’apperçoit qu’il offre un rythme beaucoup plus varié à l’ensemble de l’aventure. En mode de difficulté Facile et Normal, vous ne serez pas forcément obligé de progresser à couvert sans attirer l’attention des ennemis, ceux-ci pouvant être terrassés assez facilement en bougeant bien dans les décors et en se mettant à couvert, mais dès que l’on pousse l’aventure en Hard ou en Uber, vous ne survivrez pas plus de quelques secondes à certaines phases qui doivent être accomplies en mode furtif !
De l’infiltration qui se mélange alors parfaitement avec des phases à la nervosité frénétique d’un Wolfenstein classique, pour des gunfights jouissifs, la marque de fabrique de The New Order. Quelques nouvelles armes se sont également invitées à la fête, pour toujours plus de violence et d’action. Côté level design, on retrouve dans Wolfenstein: The Old Blood le cocktail couloirs / arènes plus ouvertes qui fonctionne très bien, et qui permet d’aborder les séquences d’action et d’infiltration de bien des manières différentes. Les classiques phases de gameplay alternatives sont à nouveau de la partie, et si les phases à la tourelle de défense sont une fois de plus un défouloir sans nom, une phase à bord d’un Mecha devrait vous séduire beaucoup moins, étant assez maladroite. Enfin, concernant ce point de The Old Blood, on aurait également souhaité avoir des combats de boss un peu plus nombreux, ceux répondant présent étant réussis.
Eradicateur Précoce
Vous l’aurez sans doute déjà compris en lisant les lignes de ce test de Wolfenstein: The Old Blood, l’aventure propose une sorte de condensé de tout ce qui faisait la force de The New Order dans un DLC Standalone. Qu’en est-il de sa durée de vie ? Pour un titre vendu à peine 20€, The Old Blood vous occupera entre 5 et 7 heures selon le mode de difficulté séléctionné. En mode Normal, nous avons mis très exactement 5h49 pour voir la cinématique de fin, dans une condition assez particulière puisque l’intégralité de notre run a été diffusé en Live. Nous aurions donc mis une bonne 1/2 heure de moins en condition plus classique. Des fichiers à lire trainent ça et là, mais la rejouabilité n’est pas tellement au rendez-vous, ce DLC étant dépourvu de mode multijoueur, à l’image de The New Order. Une durée de vie assez courte, mais qui amortie très largement le prix de ce Standalone. Côté bande son, on retrouvera un doublage correct pour les voix FR, des dialogues en allemand immersifs, des musiques toujours aussi somptueuses, et des bruitages qui assurent l’essentiel.
Est-ce que nous vous conseillons l’achat de Wolfenstein: The Old Blood sur PC, PS4 ou Xbox One ? Absolument ! Si vous avez aimé l’aventure principale de The New Order, vous apprécierez énormément allonger l’aventure avec ce Standalone, tout en apprenant quelques infos de plus sur son univers. Avec un gameplay varié et une plastique revue à la hausse, The Old Blood nous a convaincu plus que largement !
Verdict : 14 / 20