Test de Valley

Après avoir fait trembler pas mal de joueurs avec Slender: The Arrival, Blue Isle Studios nous offre avec Valley un titre totalement différent. Une rupture si franche, aussi bien en termes de gameplay que de thématique, n’est jamais simple pour un studio de développement qui souhaite explorer d’autres mécanismes pour satisfaire un public précis. Dans ce test de Valley, réalisé sur PC via une clé Steam offerte par l’éditeur, nous vous proposons de partir découvrir une destination que nous ne sommes pas près d’oublier de si tôt, pour un jeu indépendant qui a bien des choses à nous dire et à nous faire vivre !

In the Shadow of the Valley of Death

L’une des caractéristiques de Valley est de vous faire croire à un jeu qu’il n’est vraiment pas pendant une grosse demi-heure. Après la séquence d’ouverture, on se prend en effet à rêver d’un titre quasi exclusivement contemplatif, une sorte de The Vanishing of Ethan Carter où un personnage débarque dans un lieu inconnu du monde, laissé à l’abandon depuis la fin de la guerre. Et le jeu changera fondamentalement de morphologie lors que vous trouverez la fameuse L.E.A.F, combinaison dont nous décrirons les capacités dans le prochain paragraphe. Cependant, si le gameplay change brutalement, la poésie et la beauté des graphismes de Valley resteront deux constantes pendant toute l’aventure.

Propulsé par un Unreal Engine 4 très bien exploité, Valley sait faire plaisir aux yeux avec des choses simples. Si l’on traversera pas mal d’environnements intérieurs, assez métalliques, le titre de Blue Isle Studios nous réserve énormément de spectacles naturels en extérieur. Les amoureux de plaines, rivières, cascades, montagnes et autres paysages que la Terre nous offre seront aux anges devant tant de beauté végétale, animale et rocailleuse. C’est d’ailleurs là où les développeurs nous impressionnent, puisque la transition Survival-Horror / Aventure est parfaite, avec des éléments placés judicieusement, un level design qui progresse parfaitement bien, soutenu par un scénario qui a des choses à nous dire, fait assez rare dans la scène indépendante misant beaucoup sur les visuels.

Comme dit précédemment dans ce test, Valley vous met dans la peau d’un chercheur qui croit dur comme fer à une civilisation perdue, que personne n’a jamais réussi à localiser, le traitant alors de mythomane. Lorsque le titre commence, on peut alors ressentir toute la joie du héros, qui va enfin pouvoir passer pour un chercheur de renommé suite à sa découverte. Mais plus le joueur découvrira cette civilisation, plus la joie se transformera en haine contre des êtres humains prêts à tout pour assouvir leur soif de pouvoir, de guerre, s’en se soucier des dégâts qu’ils causent. Sans aller plus loin dans le scénario de Valley, histoire de vous garder la surprise scénaristique entière, sachez qu’il va mettre en relation la nature, et la nature humaine, pour un affrontement pas forcément équitable.

Le L.E.A.F. Power !

Valley n’est pas Dear Esther, et vous le comprendrez dès que vous aurez récupéré la combinaison qui date de la Seconde Guerre mondiale. Ne vous fiez pas à son âge la L.E.A.F-suit n’est certes pas la Nanosuit de la série Crysis, mais elle vous proposera des pouvoirs assez exceptionnels, et grisants à l’utilisation. Première chose, vous gagnerez des compétences et nouvelles aptitudes tout au long de votre aventure. Deuxième chose, l’élément le plus important de la combinaison, qui est par la même occasion l’élément central de Valley, est bien entendu la possibilité de manipuler les énergies vitales. Vous rencontrerez souvent, dans les différents environnements, des arbres morts, des mécanismes et autres éléments qui devront être revitalisés. En tirant comme dans n’importe quel FPS, vous pourrez donc soit redonner la vie, soit reprendre l’énergie en présence avec un clic droit.

La chasse aux orbes qui jonchent les environnements est donc primordiale, mais pas invasive, puisque vous aurez toujours besoin d’énergie pour accomplir vos différentes actions et mouvements spéciaux qui consomment des orbes.

Fort heureusement, la jauge de la L.E.A.F-suit pourra être upgradée, de manière à vous permettre une plus grande autonomie. Dans l’ensemble de notre test, nous n’avons jamais été à court d’énergie, les développeurs ayant parfaitement dosés la dissémination des orbes pour ne pas être en manque, ni en surabondance. De temps en temps, vous aurez quelques « ennemis » à abattre avec des tirs d’énergie, mais dans l’ensemble, Valley est davantage un jeu d’aventure qu’un FPS bête et méchant. Entre les mécanismes à activer, les portes à ouvrir, les environnements à raviver et l’exploration, les heures de jeu passent très vite, et la poésie nous a bercé pendant l’intégralité de l’aventure. Nous aurions malgré tout aimé quelques quêtes annexes à faire. En effet, les développeurs récompensent la régénération des végétaux morts en délivrant des glands qui permettent d’ouvrir des zones secrètes, mais ce sera la seule chose annexe à votre quête principale disponible.

La meilleure OST de 2016

Pour accompagner les graphismes de haute volée de Valley, Blue Isle Studios a réussi à pousser la poésie jusque dans nos oreilles, avec des compositions qui n’ont rien à envier à ce qu’on peut trouver dans Everybody’s Gone to the Rapture, par exemple. Nos cages à miel seront alors enivrées de musiques tantôt celtiques, tantôt plus japonisantes, tandis que les doublages remplissent parfaitement leur rôle. Seule ombre au tableau, Valley est un jeu intégralement disponible en anglais. Le scénario étant très intéressant à suivre, il serait dommage de ne pas en tirer de sens, lui qui est si moralisateur sur les intentions des hommes. A l’heure où nous écrivons ce test de Valley, nous ne savons pas si un patch sera disponible dans les semaines ou mois à venir.

Un voyage à ne pas manquer !

Valley est typiquement le genre de jeu qui peut faire fuir très vite, ou scotcher des heures et des heures. Nous faisons clairement partie de cette seconde catégorie, pour un voyage qui nous aura autant plu par sa thématique que son scénario qui va plus loin que beaucoup d’autres jeux vidéo, son gameplay finalement original, ses graphismes magnifiques et sa bande son exceptionnelle. Si vous êtes fan des titres à la Ethan Carter ou le dernier de The Chinese Room cité plus haut, nous vous recommandons chaudement l’achat de Valley, qui vous occupera 6 bonnes heures pour peu que vous révassiez un peu à droite à gauche. Une très belle surprise qui nous est parvenue !

Verdict : 18 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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