Test de Uncharted 4: A Thief’s End

Cinq ans. Il aura fallu attendre pendant presque cinq longues années après la sortie d’Uncharted 3 pour découvrir le fin mot de la licence phare de Naughty Dog. Il y a bien eu The Last of Us pour nous faire patienter entre les deux dernières aventures de Nathan Drake, mais soyons honnêtes avec toi Nate, tu nous as beaucoup trop manqué. Soit, le grand moment est arrivé. Les dernières péripéties de Nathan Drake et de sa fine équipe sont là, et nous les avons vécues pour vous. Autant le dire tout de suite, après un épisode comme celui-ci, les adieux à Nathan Drake seront encore plus douloureux qu’ils devaient l’être.

Uncharted 4: A Thief’s End, la démonstration du talent de Naughty Dog

Au fil des épisodes de la série, Uncharted s’est toujours amélioré, que ce soit en termes de gameplay, de graphismes, de bande sonore ou de level design. Chaque épisode a su apporter sa nouveauté et son piquant, et, pour nous, chacun d’entre eux demeure inoubliable dans notre vie de joueur. Et Uncharted 4: A Thief’s End ne déroge pas à la règle. D’abord pour ses graphismes clairement impressionnants et jamais vus sur une PlayStation 4. Même les meilleurs titres PC ont à rougir face à la beauté du dernier titre de Naughty Dog. Pas seulement parce-qu’il est abouti techniquement, mais aussi parce-que sa direction artistique, ses environnements et son ambiance sont une pure réussite. Des premières minutes jusqu’au générique de fin, Uncharted 4 nous transporte dans des décors somptueux aux couleurs riches et à l’ambiance lourde : parfois vivante, d’autres fois morte, mais toujours bien présente.

En jouant aux précédents Uncharted, on poussait des cris d’émerveillement (« Wouah », « Putain c’est énorme ! ») de temps à autres, devant des paysages magnifiques ou des scènes d’action purement saisissantes. Dans Uncharted 4, il va falloir retenir votre souffle car c’est pour tout le jeu qu’il convient de prononcer les pires jurons pouvant exprimer votre émerveillement. Il n’y a pas de moment moins beau qu’un autre, tout est saisissant : du début jusqu’à la fin. C’est d’autant plus renversant que cet Uncharted explore tous les environnements possibles et imaginables, représentant, bien davantage que ces aînés, un vrai périple à travers les paysages de notre belle Terre.

Un voyage à travers le monde purement envoûtant

Déserts, jungles, grottes, mers, montagnes enneigées… La recherche du trésor d’Henry Avery vous mènera aux quatre coins du monde à la découverte, à chaque fois, de nouveaux panoramas toujours plus saisissants, mettant en valeur les capacités jusqu’ici insoupçonnées de la PS4. Les effets de lumière, les explosions, les reflets, l’animation du paysage, la crédibilité des décors et leur profondeur sont une surprise à chaque minute de jeu. En intérieur, en extérieur, dans un décor vivant ou plutôt abandonné, l’ambiance et la beauté sont toujours bel et bien là.

Et le plus bluffant est sans aucun doute le soin apporté aux personnages : d’abord à leurs visages. Encore plus crédible que celle de The Last of Us, la modélisation des visages dans Uncharted 4 est à tomber par terre. On sent la détresse ou la joie dans le regard de Nathan, et on est toujours étonné de voir une émotion se dessiner sur le visage d’Elena. Et les animations, que ce soit dans les cinématiques ou pendant les différentes phases de gameplay, sont d’une réelle crédibilité. Nathan se déplace de façon encore plus naturelle et dynamique qu’auparavant.

Réellement, il n’y a pas de fausse note dans l’aspect graphique d’Uncharted 4. Pas d’aliasing, aucun clipping, aucune texture qui ne s’affiche trop tard… Juste de la beauté et une maîtrise parfaite de la PS4 par Naughty Dog. Uncharted 4: A Thief’s End est assurément le plus beau jeu qu’il nous a été donné de voir sur PS4 et c’est certainement l’un des plus beaux jeux à ce jour, toutes plateformes confondues, PC y compris.

Un plaisir visuel, mais aussi auditif

L’un des plus beaux à regarder, mais aussi à écouter. Comme d’habitude, les doublages français sont de qualité avec des répliques qui sonnent bien et qui suivent à merveille le ton humoristique du jeu. Les bruitages, comme les tirs des armes sonnent eux aussi plutôt bien sans non plus se démarquer par leur réalisme. Ce qui nous fait vibrer davantage, ce sont les explosions. Si elles sont spectaculaires visuellement, elles le sont tout autant auditivement ! Les « BOOM » sont plus vrais que nature et on croirait presque entendre exploser la grenade dans son salon… Pour ce qui est des thèmes musicaux, ils sont eux aussi très suffisants et habillent parfaitement l’ensemble du jeu dans ses différentes situations. Pas de mauvais pas avec la bande sonore d’Uncharted 4, c’est certain !

Enfin une vraie narration dans Uncharted ? Non… Pas une, mais bien deux !

Nous vous parlions des émotions d’Elena, et vous avez bien lu. Elena, contre toute attente, a bien des émotions, comme les autres personnages de la série Uncharted. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Uncharted 4: A Thief’s End s’est même payé le luxe d’un scénario. Car si vous avez joué aux précédents épisodes, on ne va pas se mentir, le scénario n’a jamais été très loin. Sans dire qu’Uncharted 4 parvient à atteindre un niveau de narration digne de celui d’un The Last of Us ou d’un Alan Wake, il propose des arguments bien plus solides que ceux arborés par ses grands frères et va même jusqu’à nous émouvoir dans certaines cinématiques, tout en gardant le côté humoristique si propre à la série.

En effet, Uncharted 4 est l’occasion de découvrir deux intrigues joliment liées et évoluant tout au long de l’épopée à travers les paysages du jeu. Nous est ainsi exposée l’histoire de Nathan et Sam, leur enfance et l’explication de ce pourquoi ils sont devenus ce qu’ils sont dans Uncharted 4. Si jouer Nathan lors de son jeune âge dans Uncharted 3 n’avait pas grand intérêt, c’est tout le contraire dans Uncharted 4, où les explications scénaristiques offrent un réel but à ces flashbacks. Et ceci sans compter sur tout le reste de l’histoire du groupe (Elena, Sully…), qui nous fera vivre quelques moments forts. Mais une autre histoire tout aussi passionnante est celle du trésor d’Henry Avery. Tout comme l’histoire des personnages, celle du trésor évolue au cours de l’enquête menée par Nathan, Sam et Sully tout au long de leur voyage et on découvre une histoire de pirates passionnante, expliquée simplement et correctement.

Ainsi, Uncharted 4, sans être une référence scénaristique, démontre de belles qualités que n’avaient pas su exposer les précédents épisodes.

Une aventure un peu lente au démarrage mais au rythme soutenu par la suite

D’accord. Les graphismes, l’ambiance et le scénario d’Uncharted 4 sont une réussite. Mais qu’en est-il du plus important dans Uncharted, le gameplay ? Il n’y avait pas de raison pour qu’il soit plus mauvais que celui des précédents épisodes, et évidemment, ce n’est pas le cas. Suivant un peu l’exemple de The Order: 1886 ou de The Last of Us pour le début de son aventure, Uncharted 4: A Thief’s End ne démarre pas sur les chapeaux de roue et souffre même (à notre goût en tout cas) d’une petite lenteur au début, du fait d’une orientation très scénaristique à laquelle Uncharted ne nous avait pas habitués. Même si elle était nécessaire pour placer les éléments scénaristiques convenablement, cette orientation risque ainsi d’en rebuter certains pour son rythme un peu mollasson, tandis qu’elle pourra plaire à d’autres qui espéraient du changement de ce point de vue.

En tout cas, une fois la première heure de jeu passée, les choses s’accélèrent et les évènements deviennent bien plus dynamiques, puisque le scénario, sans disparaître, s’éclipse quelque peu pour laisser une plus grande place au gameplay via des gunfights rythmés, des scènes d’escalades périlleuses et des énigmes simples mais intéressantes. Clairement semblable à celui des précédents épisodes, le gameplay d’Uncharted 4 est néanmoins plus précis et moins rigide. Ainsi, Nathan garde sa vivacité mais hérite aussi de la précision qu’a Joël dans The Last of Us. Ses gestes sont moins rigides, moins coincés et Nate semble bel et bien avoir retiré le bâton qui était coincé entre ses fesses depuis le premier épisode, et qu’il tentait de retirer au fur et à mesure des opus.

En plus de ces quelques ajustements sur la maniabilité de Nate, Uncharted 4 offre à la licence quelques nouveautés bien sympathiques comme les glissades, qui sont présentes à foison dans le jeu et qui viennent pimenter les séquences d’escalade par un peu d’action et qui vont même, parfois, vous demander d’être précis en évitant des obstacles ou en lançant votre grappin au bon moment, l’autre nouveauté de gameplay apportée par le jeu. Utilisé pour escalader ou même pour blesser vos ennemis, il apporte lui aussi sa petite touche d’action aux phases d’escalade du jeu, tandis que le piquet, à la manière du piolet de Lara Croft dans les derniers Tomb Raider, vous permettra d’escalader des parois hautes ne possédant pas de prises.

Une difficulté constante et des gunfights abordables par plusieurs approches

De façon plus générale, sachez que la difficulté, sans rendre le jeu inaccessible, est bien présente et certains gunfights vous demanderont ainsi d’être abordés avec intelligence puisque les ennemis sont parfois redoutables et nombreux. Pas de quoi réfléchir pendant dix minutes ou réessayer une séquence dix fois, mais il ne faudra pas non plus foncer dans le tas trop vite… Ou alors prier pour avoir un peu de chance. D’ailleurs, parler de difficulté nous amène à aborder le level design d’Uncharted 4 qui apporte lui aussi son lot de nouveautés. D’abord, presque tous les combats / gunfights peuvent être abordés de deux manières : par l’infiltration ou l’action. A la manière d’un Splinter Cell: Blacklist, toutes proportions gardées, vous pouvez choisir votre approche. Autant dire que ce choix apporte un petit coup de frais et un rythme qui s’adaptera à chacun. En plus, l’Intelligence Artificielle des ennemis, comme celle des alliés, se trouve parfaitement adaptée à ces deux approches. Elle vous laisse donc parfaitement le choix de l’une ou l’autre des possibilités.

C’est d’autant plus agréable que les gunfights se déroulent souvent dans des lieux semi-ouverts et assez larges où c’est à vous de choisir votre façon d’aborder les choses, l’ordre dans lequel éliminer les ennemis, la façon de le faire… Encore une fois, Uncharted 4 a pioché dans les bonnes idées de The Last of Us, et c’est là une très bonne nouvelle. Ainsi, il n’est plus vraiment question de linéarité profonde dans Uncharted : les chemins ne sont pas nombreux et certaines phases sont clairement dirigées, mais il est tout aussi possible de se perdre dans les environnements du jeu, chose qui n’arrivait pas dans les précédents épisodes.

« Plus c’est long, plus c’est bon » : ça marche aussi pour Uncharted !

Avec le scénario peu profond, la durée de vie assez réduite était le second défaut qu’on pouvait imputer à la série Uncharted. Ce défaut est lui aussi corrigé avec Uncharted 4, car la durée de vie, comparée à Uncharted 2 ou Uncharted 3, a tout simplement été doublée ! Ce sont ainsi pas moins de 16 heures de jeu qui seront nécessaires avant de voir le générique d’Uncharted 4 lors de votre première aventure dans l’histoire principale, en jouant à un rythme normal et en mode Intermédiaire (Normal), sachant qu’il existe plusieurs modes de difficulté allant de Explorateur à Extrême. Comme d’habitude, les trésors, trophées et autres petits bonus du genre sont au rendez-vous et il est même question de participer à tous les dialogues optionnels pour aller au bout des choses.

Evidemment, le multijoueur répond présent dans cet Uncharted et il ne fait aucun doute que bon nombre de joueurs pourront y passer des dizaines voire centaines d’heures tellement celui-ci se trouve être jouissif, intéressant et addictif. Possédant 4 modes de jeu et 8 maps, il se trouve en plus de cela assez riche en contenu, et pas dépaysant du tout puisque les maps reprennent elles-mêmes des environnements déjà vus dans le jeu. Autant dire qu’en achetant Uncharted 4: A Thief’s End, vous ne risquez pas de vous ennuyer avant un bon moment !

Arrivé au bout de ces quelques lignes, vous l’aurez sans doute compris, Uncharted 4: A Thief’s End est pour nous un véritable coup de cœur. D’abord parce-qu’il nous expose des dizaines de paysages plus magnifiques et étonnants les uns que les autres, sans jamais nous lasser, mais surtout parce-qu’il est toujours aussi spectaculaire que les précédents épisodes, toujours aussi drôle et parfaitement mesuré. Uncharted 4: A Thief’s End ne connaît presque aucun moment désagréable ou de temps mort. Si la première heure de jeu est assez poussive, le reste du jeu est parfaitement calibré, et c’est là une véritable prouesse. Au final, Uncharted 4 est la parfaite conclusion à une licence qui a hissé Naughty Dog sur le devant de la scène des studios de jeux vidéo et qui devrait une nouvelle fois, le 10 mai 2016, marquer les esprits de millions de joueurs. Nathan, je te le dis : tu vas nous manquer !

Verdict : 18 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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