Test de STALKER 2 | Inachevé, buggé et soporifique

Que nous l’avons attendue longtemps, cette sortie de STALKER 2 ! Après de longues heures de bataille contre le jeu de GSC Game World, nous sommes enfin aptes à vous livrer ce test de STALKER 2. Mais la déception est encore plus haute que notre niveau d’attente initial. Ce qui nous a vraiment déplu dans ce FPS post-apocalyptique ? Explications, ci-dessous.

STALKER 2 | Ce qu’il faut savoir

• Suite de STALKER premier du nom, mais il n’est pas utile d’y avoir joué pour comprendre le jeu
• Vous incarnez Skiff, dans un monde post-apocalyptique de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl
• Disponible sur PC et Xbox Series X|S

• Prix de lancement : 60€ environ sur Amazon.fr
• Durée de vie approximative : 30 heures environ pour terminer l’aventure principale en faisant quelques quêtes annexes. Plus de 40 heures pour faire toutes les quêtes annexes
• Version testée : PC, via un code Game Pass offert par Xbox

• Configuration du test : i9-9900KF, 32 GO de RAM, RTX 4070, SSD

Les points forts du jeu

• Une grande map à visiter qui prend énormément de temps, à pieds uniquement
• Les dangers de la zone d’exclusion sont partout : anomalies, pièges, ennemis, bestioles enragées, radiations
• Beaucoup de gestion de l’inventaire pour ne pas être en surpoids. Certains aimeront

• Une suite qu’on attendait depuis plus de 10 ans qui arrive enfin à se frayer un chemin jusqu’à sa sortie malgré un développement compliqué
• Doublage en ukrainien ou anglais de qualité
• Grosse durée de vie pour tout voir (mais en aurez-vous envie ?)

STALKER 2 | Alpha of Chernobyl

• Optimisation catastrophique. Le jeu tourne en Epic sur notre config’ avec le DLSS en mode « Qualité ». Le problème ? Des « villes » qui font descendre le framerate à 25 FPS, et des phases aléatoires où on tombe à 4 FPS en étant obligé de rebooter le jeu
• Des bugs partout, tout le temps : sauvegarde corrompue, caméra qui ne répond plus ou qui se focalise sur un point unique, empêchant de progresser, blocage dans les éléments de décors, physique éclatée
• Le jeu compile les Shaders à chaque démarrage
• Gros downgrade graphique du jeu. C’est de l’UE5, mais cela ne se voit pas vraiment

• Scénario inintéressant au possible, avec une narration médiocre
• Un monde vide, sans rien à y faire d’autres que des quêtes FedEx
• L’exploration n’est jamais récompensée : tous les bâtiments sont vides ou presque

• Pas de narration via fichiers à lire, ce qui aurait pu apporter plus de background au titre
• Personnages tout sauf charismatiques
• Toutes les régions de la map se ressemblent

• Des sensations de jeu médiocres avec les armes. C’est lent, peu ergonomique alors que les ennemis sont très puissants
• Skiff est trop rapidement en surpoids, ce qui implique des déplacements insupportables
• Aucune possibilité de se déplacer en véhicule, ou en déplacement rapide. Sachant qu’il ne se passe rien dans les terres désolées de Tchernobyl, chaque promenade est chiante

• L’immersion est toujours brisée par des bugs ou autres problèmes de réalisation technique ou artistique
• On sent vraiment qu’il manque de gros morceaux de jeu dans STALKER 2. C’est comme si les développeurs n’avaient eu le temps de mettre que la partie scénarisée et quêtes annexes
• Beaucoup de bâtiments sont fermées. Hyper frustrant !

• Des cycles jour / nuit incompréhensibles par moment, qui durent trop longtemps
• Le jeu est globalement beaucoup trop sombre. La nuit, la lampe frontale de Skiff ne suffit pas du tout
• L’IA ennemie est cassée (surréaction ou pas de réaction du tout)

Un contexte de développement difficile qui n’est pas une excuse

Comme vous pouvez le constater dans ce test de STALKER 2, les défauts sont interminables à lister, et nous ne les avons pas tous mis. Entre COVID et guerre en Ukraine, GSC Game World a eu l’un des développements les plus difficiles au monde. Est-ce une excuse pour livrer un jeu dans cet état ? Absolument pas.

Il aurait été beaucoup plus judicieux de sortir STALKER 2 en accès anticipé, histoire de se focaliser sur une ou deux régions du jeu avec des mécaniques à peu près définitives. Tout en finançant la suite du développement du jeu. Finalement, l’impression de jouer à une alpha est omniprésente et on arrive très peu à capter la vision de base des développeurs…

Verdict : 08/20

Soyons clairs, l’état actuel du jeu ne permet pas de réaliser un test de STALKER 2 en bonne et due forme. Mais le jeu étant vendu comme n’importe quel autre jeu commercial, nous faisons avec ce qui existe, un peu plus d’une semaine après sa sortie.

Le problème du titre n’est pas tellement son nombre assez grand de bugs en tout genre et son optimisation complètement aux fraises, mais surtout son contenu. C’est simple, nous avons eu l’impression de jouer à la version alpha de STALKER 2. Même Chernobylite, à sa sortie en accès anticipé, était beaucoup plus généreux en contenu.

J’ai eu l’impression de jouer à un Far Cry du pauvre, raté, dans lequel il ne se passait quasi jamais rien en dehors de quelques affrontements des missions scénarisées. La map est certes immense, mais vide et sans variété. Est-ce que le jeu sera meilleur dans quelques mois, voire même années ? Très certainement, et c’est pour cette raison que je vous déconseille son achat aujourd’hui. Un air de Cyberpunk 2077, en somme… dont l’issue finale n’est pas encore assurée de lui ressembler.

Les premières échéances seront de soigner l’optimisation et les bugs de STALKER 2. C’est une certitude à l’heure où j’écris ces lignes. Mais est-ce que tout le contenu sera intégré ensuite ? Impossible de répondre à cette question pour le moment… Bref, une bien belle déception qui m’invite à vous conseiller chaudement Chernobylite si vous souhaitez une belle immersion dans la zone d’exclusion.