Depuis la sortie des casques de réalité virtuelle, une chose est certaine : un titre peut être absolument génial à faire en VR, et être à la fois absolument quelconque sans un casque. Primé à de nombreuses occasions, Narcosis est passé entre nos mains, et nous vous proposons de voir si ce double effet VR lui est également imputable, ou si son achat vaut le coup quoi qu’il arrive. Verdict dans notre test réalisé sur PC via une clé Steam offerte par Honor Code, développeur et éditeur de Narcosis.
Narcosis – Peur en eaux profondes
En guise d’introduction et surtout de tutoriel, Narcosis vous plonge, et c’est le cas de la dire, dans une piscine située dans un complexe inconnu. Déjà équipé de votre scaphandrier, vous apprendrez donc les rudiments du gameplay du titre de Honor Code, soit comment vous déplacer et utiliser autant votre couteau que le lancer de fusée éclairante. Sans transition aucune, vous passerez de la piscine aux profondeurs de l’océan où une catastrophe naturelle vient d’exploser, ravageant l’équipage d’un minage de resources abyssales. A partir de ce moment là, il faudra alors survivre à tout prix en trouvant votre chemin et des bouteilles d’oxygène, tout en rassemblant des pièces présentes sur les scaphandriers morts pour tenter d’en savoir plus sur ce qui s’est passé.
Très discrète, la narration de Narcosis ne décolle jamais vraiment, et ce ne sera donc qu’en lisant les fichiers récupérés sur les cadavres que vous en saurez un peu plus sur les fonctions des différents membres de l’équipage.
En termes graphiques, Narcosis s’en sort plutôt bien d’un point de vue technique, vue sa compatibilité VR. Hormis les animations très rigides des différentes créatures croisées sur votre chemin, la réalisation du titre est bonne et ne souffre pas de ralentissements notables, ni de bugs notoires. Côté direction artistique, c’est en revanche moins beau, avec des environnements traversés qui ont du mal à exprimer du caractère comme avait pu le faire un certain SOMA en 2015. On visitera en effet pas mal de zones sous-marines à pied qui varient bien leurs habitants et leur géologie, mais les complexes sont trop génériques. Les différentes pièces n’arrivent jamais à attiser l’attention du joueur, qui ne trouvera de toutes façons pas grand chose en les explorant plus méticuleusement. Une vraie déception qui nuit beaucoup à l’immersion, pour un Narcosis qui n’a pas réussi à nous attraper dans son monde.
Une aventure peu intéressante en VR…
Avec un HTC Vive, un Oculus Rift ou un OSVR vissé sur le crâne, Narcosis pourra être une promenade divertissante, parsemée de quelques jumpscares faisant leur office, où les joueurs ressentiront vraiment l’angoisse de l’asphyxie sous-marine. Quelques puzzles seront là pour ralentir un peu la progression, tout comme des phases labyrinthiques d’hallucinations qui s’expriment vraiment très bien en VR, et c’est à peu près tout. Une plongée sous-marine de l’angoisse qui pourra donc vous divertir quelques heures, mais qui ne vous laissera de toutes façons pas un souvenir impérissable, en raison d’une aventure qui manque clairement de piment.
… et totalement inintéressante sans casque VR !
Si vous n’avez pas de casque de réalité virtuelle sous le coude à la maison, nous vous déconseillons en revanche catégoriquement l’achat de Narcosis pour bien des raisons. Une fois l’immersion VR absente, on pestera en effet contre un gameplay diablement mou (le personnage se déplace à deux à l’heure), un level design agaçant, et des phases de gameplay plate-formes irritantes qui vous imposeront de recommencer jusqu’à 4 ou 5 fois un passage pour manque de visibilité. Côté durée de vie, les 20€ demandés par Honor Code vous occuperont environ 4 heures durant lesquelles vous ne ferez pas grand chose de pasionnant, avec une rejouabilité proche de zéro. En somme, Narcosis pourra plaire à ceux qui souhaitent faire une petite plongée avec leur casque VR à condition qu’ils n’en attendent pas une épopée inoubliable, tandis que ceux ayant craqué sans matériel adapté risquent bien de regretter leur achat. Un jeu qui promettait de belles choses, finalement moyen.
Verdict : 10 / 20