Réalisation technique
Il n’y a, comme vous vous en doutez, pas grand chose à dire sur la réalisation technique d’un Football Manager, si ce n’est concernant le nouveau moteur 3D pour le rendu des matchs. Pour le coup, il y a pas mal d'éléments qui changent par rapport à l’opus 2014, et aussi bien en mal qu’en bien. La première, et évidente à l’œil, est sans aucun doute le nouveau moteur 3D réalisé pour cet épisode et que dire, si ce n’est que c’est beaucoup mieux. Football Manager franchit petit à petit les étapes et propose cette année un rendu graphique bien plus convaincant que l’année dernière. Alors certes, on reste sur quelque chose d’assez sommaire et on ne reconnait à aucun moment les joueurs, parfois la couleur de peau n’étant même pas respecté, mais au niveau de la modélisation des joueurs, de leurs animations, des terrains et des stades, on a vraiment franchi un cap. Le tout se veut plus vivant, les maillots de mieux en mieux faits et la qualité de l’éclairage bien rendue. La météo est aussi un facteur de satisfaction, puisque les différents effets sont assez beaux, un match sous la neige est des plus brouillons, alors qu’un match sous la pluie fera fuser la balle et vos joueurs termineront le match tâché de boues.
Reste que tout n’est pas idyllique, car le moteur physique est loin d’être parfait et que certaines réactions de joueurs et certains faits de jeu sont totalement abusés. Comme exemple nous prendrons des gardiens qui relâchent presque 90% des ballons après une frappe, lourde ou pas, ou encore des tacles très approximatifs ou un ballon qui se promène tranquillement et passe une défense complètement inerte… Le problème, ce n’est pas tant que cela nuit au plaisir de regarder un match, qu’à l’impact que cela a sur ce même match, car un gardien qui relâche quasiment tous les ballons, c’est la possibilité donnée à l’équipe adverse de le reprendre en embuscade et de marquer. Alors oui, c’est beaucoup mieux, mais encore loin d’être parfait, car trop d’approximations sont présente et donnent parfois lieu à des actions ou des buts gags. De même que la physique de balle qui reste, elle, complètement farfelue et donne lieu à des frappes parfois grand-guignolesques. On peut aussi mettre en avant le nombre incroyable de poteaux ou barres transversales en jeu.
Enfin, et comme toujours, les temps de chargement à la gestion de donnée en temps réel dépendent de la puissance de votre machine, ainsi que du nombre de championnats choisi et de la taille de la base de données. Rien à signaler de ce côté-là.
Direction artistique
Level design
Nous avons choisi d’évoquer dans cette partie tout ce qui a attrait aux menus et à leur ergonomie. En effet, FM fait peau neuve avec cette mouture 2015 et apporte son lot d’améliorations permettant une plus grande clarté des différents menus et sous-menus, ainsi que des raccourcis bien sentis à la navigation. En gros, les menus déroulants ont quasiment disparu et laissent place à une grande barre de navigation verticale qui permet d’accéder aux principaux outils permettant la gestion du club en un clic. Une véritable bouchée d’air frais et un ajout moderne des plus satisfaisants. Rajoutez à cela une recherche de joueurs, et autres facilités, et on obtient un jeu à l’enrobage bien plus ergonomique qu’auparavant. Bien entendu, tout ceci implique aussi de réapprendre à farfouiller dans les menus et options pour se faire à cette nouvelle interface, et certains menus ou outils restent encore assez difficiles d’accès pour le néophyte, mais cette amélioration notable rend tout de même la navigation moins pénible et augmente, par là même, la facilité d’accès.
L’IA, un facteur important de FM, s’est aussi vue corrigée. Ainsi, fini les défaites 3-0 contre un club de D2 bulgare avec le Real Madrid et place au vrai football. Mais attention, il reste encore quelques petites choses gênantes, comme des défenseurs souvent trop inertes, des joueurs qui percent les lignes comme si Messi se retrouvait face à une équipe de poussin, ou encore des gardiens vraiment passoires. On note aussi que les corners sont encore un peu trop cheatés à notre goût, et que les cafouillages dans la surface restent trop nombreux. Reste que, pour la première fois depuis longtemps, on a droit à de vrais beaux buts dans un FM et à des actions parfois belles et très bien construites, un régal.
Gameplay
Ici, on pourrait penser qu’il ne suffit que de cliquer et recliquer sur des menus, faire des matchs et gagner des trophées. C’est vrai, oui, mais il ne faut pas oublier tout l’aspect management et tactique du jeu, deux gros points forts de la licence depuis longtemps. Nous n’allons pas revenir sur ce qu’est en détail Football Manager, mais juste indiquer et juger ce qui est nouveau, mais aussi critiquer ce qui n’est pas forcément encore au point.
Tout d’abord, on note un réel effort accompli sur l’interface, ce qui est, comme indiqué plus haut, l’un des points d’évolution à retenir de cet opus, car qui dit interface modernisée et plus ergonomique dit moins de temps passé dans les menus à chercher. D’un point de vue du gameplay, cela apporte confort et plus grande facilité d’accès, on parvient très vite à prendre nos marques et nous en sortir. Les menus ont aussi eu le droit à un lifting, les informations données sont plus pertinentes et vont à l’essentiel, tout en nous offrant la possibilité d’avoir accès à plus de détails en un clic. En gros, Football Manager 2015 nous offre une refonte globale de ses menus et se veut plus facile d’accès, mais sans se renier, et reste ainsi très complet en nous offrant toujours autant de statistiques, d’informations et d’indications.
L’autre grosse surprise, c’est l’amélioration d’un point qui est très important pour tous les coachs en herbe, les rapports de scout. Il est possible dorénavant de chercher beaucoup plus précisément le joueur adéquat pour notre équipe en ciblant par exemple un grand espoir ou un remplaçant, voire même encore un titulaire indiscutable. Cela est possible par poste, en définissant le budget que l’on veut allouer pour celui-ci, ses caractéristiques clés, notre recruteur pouvant même nous aider pour cela, et tout un tas d’autres choses qui rendent la recherche encore plus pointue et précise qu’auparavant. D’autant plus que les rapports ont évolué, et notre recruteur nous indiquera aussi ce qu’il considère comme étant les points forts et négatifs de notre potentielle nouvelle recrue. Cela offre une plus grande visibilité sur le joueur en question, mais attention, il arrive parfois, comme en vrai, qu’un recruteur se trompe sur certains points.
Ensuite, notre relation avec les médias et les joueurs ont aussi évolué. Pour les premiers, ils se veulent plus pertinents dans leur question, n’hésitant pas à chercher la petite bête, à créer des polémiques et à taper là où cela fait mal. Alors, cela reste tout de même encore assez sommaire et la plupart du temps vous répondrez aux questions en mode automatique comme c’était le cas auparavant, mais il est agréable de voir que les fouilles merdes des tabloïds anglais commencent à émerger. En ce qui concerne les joueurs, ils sont bien plus portés sur leur petite personne maintenant, et n’hésiteront pas à venir toquer à votre porte s’ils s’estiment lésés par une situation particulière. Manque de temps de jeu, désaccord avec le recrutement, envie d’un plus gros contrat, envie de voir ailleurs sont autant de choses que vous aurez à gérer tout en essayant de garder le vestiaire de votre côté, ce qui peut être délicat, surtout si les résultats ne suivent pas. Il arrive parfois que les demandes soient assez folkloriques et incohérentes, mais dans l’ensemble cela fonctionne plutôt bien et cela nous rapproche encore un peu plus de la réalité du vestiaire où les jeunes millionnaires en short n’en font qu’à leur tête…
Le dernier point très important du gameplay de Football Manager 2015 se situe lors de la création même de votre entraineur. Passons tout ce qui est partage sur les réseaux sociaux, qui fonctionnent très bien, et attardons nous sur un choix inédit. Il vous faudra choisir entre un entraineur dit "en survêt" et un autre dit "tacticien". Cette étape qui parait anodine est finalement d'une grande importance, car vous permettant de choisir quel type d’entraineur vous êtes. En gros, si vous choisissez en "survêt", vous serez plus à même de gérer vos joueurs d’un point de vue technique en vous basant sur des caractéristiques données, vous aurez peut-être alors plus de problèmes à gérer votre staff et votre vestiaire, mais vous aurez plus d’influence sur la préparation de vos joueurs et techniques de vos joueurs pour les matchs. Si vous choisissez "tacticien", vous aurez davantage d’influence sur votre vestiaire et parviendrez à gérer ce qui se passe en dehors des terrains plus facilement. Bien entendu, vous pouvez à la fois choisir l’un ou l’autre ou faire un mix des deux selon vos envies grâce à un curseur qui répartit les points sur quinze caractéristiques différentes.
Enfin, il est aussi important de rappeler que le nouveau moteur 3D offre son lot de bugs et d’approximations, ce qui impact aussi le gameplay, puisque nous obligeant parfois à prendre des décisions en match que l’on n’aurait pas prises sans cela. De plus, l’entraineur adjoint est toujours autant dans les choux dans ces indications tactiques, alors que la causerie en plein match n’offre pas forcément les effets escomptés où ces derniers restent très mineurs. Des choses à revoir de ce côté-là, car en améliorant le moteur encore un peu, on pourrait obtenir quelque chose de vraiment très bien en match.
Scénario
Bande son
Toujours pas de chants de supporters, mais la même foule qui grondent depuis des années. Des bruitages en match quelconques et rien d’autre. Là n’est pas l’essentiel d’un Football Manager.
Durée de vie
Pour tous les mordus, Football Manager 2015, comme les autres, vous tiendra en haleine des heures, jours, semaines, mois durant. Le mode online fonctionne toujours aussi bien, et le mode challenge est toujours présent. Dommage que ces derniers n’aient pas évolué ou presque pas.
Conclusion
Football Manager 2015 est plus que jamais la référence incontestée des jeux de gestion footballistique, peut-être aussi par manque de concurrence, mais à force de retouche on se rapproche petit à petit de quelque chose de presque parfait. Alors certes, des problèmes demeures, notamment au niveau du moteur 3D qui, bien que plus beau et présentant de meilleures animations de la part des joueurs, possède son lot de bugs et de soucis, comme les gardiens ou cette physique de balle dans les choux. Néanmoins, les retouches et améliorations sont satisfaisantes et la refonte de l’interface des plus réussies, alors si vous êtes fans, foncez !
Verdict : 16 / 20