Réalisation technique
Techniquement parlant, les graphismes de Dead Space 3 soufflent le chaud et le froid. Les décors métalliques revêtent une trop grande partie des décors, l’obscurité et les jolis effets de lumière flattent la rétine, mais cachent souvent des textures assez pauvres. Globalement beau (surtout à partir de votre arrivée sur la planète de glace et les phases dans l’espace), Dead Space 3 a en revanche oublié les expressions faciales en route, et une bonne modélisation des visages qui sont, pour ne pas dire ratés, très décevants. Moins beau que Dead Space 2 ? Non, mais plus inégal, oui.
Direction artistique
Ce qui faisait le charme de la série Dead Space depuis le tout premier épisode était une direction artistique hors concours. L’USG Ishimura de Dead Space 1 et La Méduse de Dead Space 2 laissent ici place à des environnements on ne peut plus quelconques, sans âmes véritables. Les scènes cinématiques sont une fois de plus nombreuses, mais beaucoup moins percutantes que par le passé. On regrette surtout un charisme des personnages très mauvais, pour un Dead Space 3 qui n’arrive à aucun moment à embarquer le joueur dans son aventure. Où sont les passages cultes comme l’école de Dead Space 2 et son église ?
Level design
De l’action, des aller-retours, des puzzles insipides et des missions inintéressantes, tels sont les points qui rythmeront en boucle votre avancée dans Dead Space 3. Ce qui faisait la force des anciens Dead Space est ici envolé, et les lourdeurs s’accumulent au fur et à mesure que vous progresserez dans les niveaux. Beaucoup de passages sont trop longs, que ce soit en termes d’action que d’exploration ou d’énigmes. Un gros manque d’inspiration qui ne pardonne pas, et l’ennui rode souvent.
Gameplay
Conserver un gameplay de survival-horror pour une nouvelle orientation action est une mauvaise idée, Resident Evil 5 vous le dira. Sans tomber dans l’excès de son pote cité précédemment, Dead Space 3 s’avère bien trop lourdaud pour affronter tant d’ennemis à la minute. D’une part, Isaac Clarke est bien trop pataud, et d’autre part, le système de couverture ne permettant de s’accroupir que derrière un élément du décors est on ne peut plus rudimentaire pour affronter des ennemis toujours plus puissants, et résistants aux balles comme jamais. Dans ce déluge d’action, la télékinésie est toujours de la partie, ainsi que les phases de non gravité, qui se dirigent toujours aussi bien. Visceral Games a même pensé un puissant outil de création d’armes et d’objets, le Bench, mais au final, son utilisation est plus que facultative. Malgré les quelques nouveautés bien venues, Dead Space 3 ne trouve pas vraiment sa place au milieu de cette débauche de gunfights.
Scénario
Décousu, peu profond et maladroit, voici les principaux qualitatifs du scénario de Dead Space 3. Pour faire court, Isaac va se faire embarquer de force sur une mission qui consistera à sauver l’univers de la menace des Nécromorphes. Le scénario de la série Dead Space n’a jamais été son point fort, mais on touche le fond avec ce dernier opus.
Bande son
Du fait de l’orientation action de Dead Space 3, tout le côté musique d’ambiance n’a plus de raison d’être. Les hurlements des bestioles sont toujours aussi réussis et glacent toujours autant le sang, pour une atmosphère pesante. Côté doublage, Dead Space 3 est intégralement en français, mais le jeu d’acteur n’est pas toujours à la hauteur de la gravité des évènements.
Durée de vie
Comme dans les autres Dead Space, ce 3ème épisode de la série horrifique de Visceral Games propose une durée de vie qui ira de 8 heures pour les joueurs expérimentés à plus de 12 heures pour les moins habiles ayant opté pour une difficulté maximale. Grosse déception cependant, si la possibilité de faire la campagne solo en coopération est présente et fort agréable, il faudra uniquement jouer online, le jeu à deux en même temps n’étant pas possible sur une même console.
Conclusion
Jadis maitre de l’horreur et de l’angoisse, Dead Space 3 fait écrouler le mythe. En l’espace de 8 heures de jeu, nous n’avons pas du tout reconnu et apprécié cet épisode de la série. L’orientation action à outrance n’est pas le point le plus décevant selon nous, mais plutôt son avancée quasiment toujours inintéressante. Avec un scénario au ras des pâquerettes et des environnements sans personnalité (sauf sur la fin et à deux autres exceptions près), Dead Space 3 n’arrive pas à captiver le joueur de manière constante. Du survival-horror référence qu’il n’est plus, Dead Space 3 nous inquiète pour la suite de la série, et nous a souvent barbé tout au long de nos séances de gameplay. Les nouveaux venus trouveront peut-être un peu plus de plaisir à le parcourir que les premiers spationautes aguerris, mais ne nous voilons pas la face, beaucoup d’autres jeux d’action font tout mieux que Dead Space 3, Resident Evil 6 y compris.
Verdict : 12 / 20