Réalisation technique
Monolith a effectué un vrai travail pour améliorer les graphismes du premier volet pour ce Condemned 2. Les personnages sont tellement mieux modélisés qu’on les reconnaît à peine. Un effort supplémentaire aurait pu être effectué sur les décors mais, comme le jeu est encore plus sombre que son prédécesseur, on n’y fait pas vraiment attention et le résultat est déjà très honorable. Les armes blanches bénéficient toujours d’une attention toute particulière.
Direction artistique
Afin de montrer à quel point la situation a empirée entre Condemned et Condemned 2, les développeurs ont mis le paquet. Les combats atteignent un degré de violence comme on n’en voit peu souvent, et les environnements traversés reflètent ce que l’on peut croiser de pire. L’ajout de cinématiques, bien réalisées, apportent une certaine dynamique mais ont tendance à casser le rythme du jeu. L’histoire offre toujours aux joueurs le sentiment d’être à la merci du premier fou furieux venu. En plus des ennemis et des visions, Ethan Thomas devra lutter contre ses propres démons. Immersion garantie. Voilà un voyage dont les plus impliqués ne sortiront pas indemne.
Level design
Les niveaux de Condemned 2 sont assez grands, il y a plus d’objectifs secondaires et il est même possible de se perdre si l’envie de vadrouiller nous prend, mais il n’y a toujours qu’un seul chemin pour arriver à destination. On note aussi plus de phases de jeu en extérieur. Malgré la variété des décors, un peu plus d’inventivité, pour certains d’entre eux, n’aurait pas été du luxe. L’I.A ennemie est encore une fois au-dessus du lot, même si elle fait parfois preuve d’inégalité. Des améliorations sont disponibles pour faciliter la progression d’Ethan Thomas, mais il faut remplir tous les objectifs d’un niveau pour en bénéficier. Il aurait sans doute était préférable de donner aux joueurs l’opportunité de trouver ces améliorations au lieu de lui imposer un sans-faute pour les obtenir.
Gameplay
Comme le jeu est sorti uniquement sur consoles de salon, la maniabilité au pad offre un meilleur confort. Des combos ont été ajoutés pour optimiser les combats, mais l’expérience n’est pas toujours très concluante. Le mélange de coups aux sticks et aux gâchettes fait qu’il arrive parfois que l’on s’emmêle les pinceaux et que le résultat ne corresponde pas du tout à ce qui était prévu. Les armes et les munitions, plus nombreuses, ne sont pas forcément un atout. Leur maniement n’est pas un modèle d’ergonomie, même après avoir bu un peu d’alcool. Condemned 2 est avant tout un jeu qui est fait pour se battre avec ce que l’on trouve.
Scénario
Contrairement à celui de Condemned, qui nous offrait une histoire claire, nette et précise, le scénario de Condemned 2 à tendance à se disperser. Ethan Thomas, très perturbé par ses visions, et aussi persona non grata pour le F.B.I, prend les rênes d’une enquête qui va le mener sur les traces d’une bien étrange organisation, mais va également retrouver une ancienne connaissance. Si l’histoire est dans la continuité du premier et répond aux questions laissées en suspens, d’autres viennent les remplacer. Les auteurs ont sans doute voulu lancer une histoire qui se poursuivrait dans un Condemned 3 qui n’a, pour l’instant, pas l’envie de pointer le bout de son nez.
Bande son
A l’instar de son aîné, Condemned 2: Bloodshot est un jeu d’ambiance qui offre des sonorités de circonstances. Cris de rage ou de douleur, ennemis qui se faufilent dans l’ombre, bruits étranges, tout est fait pour coller la chair de poule. Le bruit des armes blanches et la détonation des armes à feu sont bien retranscrits. Les cinématiques sont l’occasion d’écouter une ou deux compositions, mais cela reste toujours discret. Quoiqu’il arrive, le joueur reste dans l’histoire. On se croirait dans un excellent thriller. Le doublage est de très bonne facture et donne encore plus de crédibilité aux personnages, et par conséquent au jeu.
Durée de vie
Condemned 2 est dans la moyenne. Pour parcourir les 11 niveaux du jeu, il faudra environ 8 ou 10 heures. Mais, comme son aîné, le jeu n’est pas très facile. Pour obtenir des améliorations pour le personnage ou encore les armes, il faudra remplir certains objectifs afin de faire des parfaits. Refaire les niveaux pour tous les obtenir prendra un peu plus de temps. Quant au multi, il ne faudra pas compter sur lui pour avoir une rallonge. Avec ses quatre modes de jeu seulement, son intérêt est anecdotique. Et pour enfoncer le clou, il n’y a vraiment pas foule.
Conclusion
Condemned 2 rempile pour notre plus grand plaisir. Monolith Productions a revu sa copie et nous offre un second volet encore plus sombre, dans tous les sens du terme. Avec ses graphismes plus travaillés et son ambiance si particulière, Condemned 2: Bloodshot parvient à continuer à passionner les fans du premier opus, et pourrait bien s’attirer les grâces de nouveaux venus avec son gameplay plus dynamique et l’ajout d’armes à feu et de combats, plus nombreux que dans Condemned. Sega et Monolith ont pris un risque en changeant un peu la formule de base mais le pari est presque réussi. En effet, en démocratisant un peu le soft, Condemned 2 y a perdu un peu de son âme. Mais l’expérience est au rendez-vous et retrouver Ethan Thomas dans son aventure cauchemardesque est un pur plaisir. Le 18/20 s’impose pour les fans.
Verdict : 17 / 20