Réalisation technique
On note globalement peu d’évolution par rapport à Batman: Arkham City. Le moteur du jeu reste tout de même de très bonne facture et nous offre une très belle réalisation pour cette fin de génération de consoles. Il faudra tout de même noter quelques textures assez pauvres en détails et pas mal d’aliasing par moment. La qualité des cinématiques oscille entre le bon et l’excellence, sachant que certaines utilisent le moteur du jeu tandis que d’autres bénéficient d’une bien meilleure réalisation notamment dans la réalisation des visages tout bonnement bluffante pour certains.
Direction artistique
Ambiance fêtes de noël au programme de ce Batman: Arkham Origins. Il faudra donc aimer la neige pour apprécier le design de la sombre cité de Gotham. On aurait tout de même apprécié éviter d’évoluer dans certains environnements issus de l’opus précédent mais la ville est assez vaste pour qu’on n’y prête pas attention très longtemps. Au niveau des décors intérieurs on retrouve pas mal de variété même si on a tendance à retrouver un peu trop la même ambiance dans les environnements souterrains. Les différents protagonistes tels que le Joker, le Pingouin ou encore Batman lui même font l’objet d’une réalisation exemplaire d’autant plus que leurs personnalités sont très bien respectées.
Level design
Batman évolue encore une fois dans une ville ouverte dans laquelle nous sommes libre de nous balader entre chaque mission principale pour aller effectuer quelques quêtes annexes. Il est bien entendu possible de voyager rapidement entre les quartiers à l’aide de checkpoints utilisables avec le Batwing, l’avion personnel de Batman. En dehors de cette évolution en monde ouvert, on retrouve des environnements plus fermés et malheureusement un peu trop linéaires dans les différents bâtiments. De plus, la progression suit un peu trop souvent le même schéma de baston / infiltration / boss. Il peut en effet parfois en découler un sentiment de lassitude qui n’était pas présent dans les épisodes précédents.
Côté difficulté, l’IA des personnages est souvent trop bête pour arriver à vous suivre, ce qui vous permet de vous cacher et d’éliminer vos ennemis assez facilement. En revanche, certains combats s’avèrent compliqués sachant que Batman ne se bat qu’aux poings et que vos assaillants n’hésiteront pas à venir sur vous à plusieurs en vous tirant dessus à coup de fusil à pompe ou de mitraillette. Il faudra donc surement s’y reprendre à plusieurs fois avant de passer certaines zones.
Gameplay
Qui dit Batman dit combats, et si vous avez apprecié le système de combat des deux autres jeux Batman, vous serez ravis d’apprendre que c’est toujours la même chose ici. Un peu trop même puisqu’il est assez compliqué de voir une véritable évolution par rapport à avant. Batman dispose bien entendu de plusieurs combos, il faudra comme d’habitude sonner vos ennemis afin de pouvoir en finir avec eux ou bien esquiver les coups quand l’icône apparaîtra au dessus de leur tête. C’est dynamique et on aime ça, par contre il arrive qu’il y ait un peu trop d’ennemis en même temps et les esquives et contres sont beaucoup plus compliqués à placer.
Mais qui dit Batman dit également gadgets ! Batarangs, bat-griffe, bat-explosif ou encore bat-glue, le chevalier noir est toujours au top de la technologie sur sa bat-ceinture. Il est bien sûr toujours possible de se cacher dans les conduits d’aération ou de surprendre vos ennemis par les airs pendant les phases d’infiltration. Les phases d’enquêtes sont toujours un peu anecdotiques même si certaines sont bien mises en scène pour nous aider à comprendre ce qu’il s’est passé. Même si il y’a un grand manque de prise de risque, le gameplay est toujours aussi dynamique et saura plaire aux puristes.
Scénario
Quand on voit le titre Batman: Arkham Origins, on s’attend tous à voir les tout débuts de Batman et ce qui l’a poussé à devenir l’homme chauve-souris que l’on connait. Mais on retrouve dès le début un Batman bien entendu à ses débuts mais qui est déjà connu des services de police et de beaucoup de criminels. La batcave est déjà bien garnie en accessoires et véhicules et Batman a déjà un bon paquet de gadgets à sa ceinture. L’évolution du scénario est également assez mal amenée puisque le fil directeur a tendance à être un peu trop en retrait pour reprendre une importance bien plus grande vers la fin. C’est dommage de ne pas avoir été beaucoup plus profondément dans la psychologie de Batman et dans ses véritables débuts comme justicier de Gotham City.
Bande son
L’ambiance sonore du titre est toujours de très bonne facture et s’adapte bien à ce qu’il se passe devant nos yeux. Le jeu dispose bien entendu d’un doublage en français toujours d’aussi bonne qualité à une exception prêt : la voix du Joker n’est pas la même que dans les autres jeux Batman. Si lui donner une voix différente avait permis d’avoir un doublage encore meilleur que celui de Pierre Hatet, on aurait pu dire oui, mais ce n’est malheureusement pas le cas. Bien qu’on sent qu’à certains moments le personnage est maîtrisé par le doubleur, ça reste toujours en dessous de ce que l’on a pu connaître avant.
Durée de vie
En plus de la campagne principale qui vous prendra une bonne douzaine d’heures, il faudra également compter sur un très grand nombre de missions annexes données par d’autres personnages bien connus de l’univers de Batman comme Enigma ou encore le Chapelier Fou. Ajoutez à cela un mode défi, un mode nouvelle partie + (New Game +) et pour la première fois un mode multijoueur en ligne et vous obtenez un jeu à la durée de vie démentielle qui vous permettra d’attendre patiemment les prochains blockbusters à voir le jour peu de temps après la sortie du jeu.
Conclusion
Qu’on se le dise, Batman: Arkham Origins n’est ni un mauvais jeu, ni un mauvais Batman. Il en ressort simplement un manque cruel de prise de risque de la part de Warner Montréal et une histoire qui ne retrace finalement pas les origines profondes du Dark Knight. Pour autant le jeu saura plaire aux fans du genre et de Batman, et propose une durée de vie assez importante pour valoir son pesant d’or. Peut-être aurait-il fallu attendre un peu et proposer un jeu plus fourni sur PS4 et Xbox One ?
Verdict : 16 / 20