Dans un précédent article, nous vous expliquions en quoi consiste les NFT (Non Fongible Token), et en quoi l’industrie du gaming lorgnait de plus en plus vers ce nouveau modèle de monétisation de leurs jeux. Aujourd’hui, nous vous proposons d’en découvrir un peu sur les acteurs majeurs de l’industrie du gaming qui sont charmés par les NFT, et ceux qui ont déjà abandonné l’idée, sous la « menace » des joueurs et des joueuses mécontents.
Rapide rappel – Ce qu’est un NFT
Pour faire simple, un NFT est une oeuvre numérique unique, qui est vendu à un unique possesseur. Tous les NFT sont donc traçables, et inviolables puisque reliés à un seul utilisateur. Cela peut-être un artwork d’un jeu vidéo, un objet de décoration dans un jeu comme « Les Sims » ou encore une arme unique dans un FPS.
La différence avec les lootboxes (qui sont par ailleurs interdites dans des pays comme la Belgique, en témoigne l’absence de sortie de Lost Ark sur ce territoire), dont certains joueurs préfèrent encore miser leur argent dans des casinos en ligne fiables et sérieux, est que les NFT sont revendables. Les éditeurs et développeurs voient les NFT comme un moyen encore plus large de rentabiliser leurs jeux, en supplément des microtransactions plus classiques déjà en place dans les FPS et GAaS (jeux service).
Ceux qui disent oui aux NFT
Parmi les rares acteurs majeurs du gaming à vouloir s’investir à 100% dans les NFT, Ubisoft est certainement celui qui souhaite le plus « imposer » ce nouveau modèle. Malgré la « colère » assez immense des joueurs et des joueuses, qui avaient par ailleurs explosé le compteur de dislikes de la vidéo Ubisoft Quartz sur YouTube (vidéo qui présentait les NFT du groupe Ubisoft), l’éditeur / développeur français ne capitule pas. Mais si c’est toujours le moment d’entrer dans la cryptomonnaie avec un Ubisoft qui croit dur comme fer aux NFT, l’entreprise n’ose pas encore proposer vraiment largement de NFT dans des jeux déjà disponibles. La seule tentative d’Ubisoft a été, l’année passée, de proposer des NFT dans la boutique de Ghost Recon: Breakpoint. Pour être tout à fait honnête avec vous, nous n’en avons même pas entendu parler.
Dernièrement, nous avons d’ailleurs été très surpris de lire que Nintendo se verrait bien entrer dans le marché des NFT. Avec des icones très populaires (Mario, Link, Yoshi et compagnie), le constructeur réfléchirait en effet à exploiter ses licences pour créer des jetons non fongibles. Le constructeur historique ne dit pas un grand oui immédiat, mais son PDG affirmait il y a peu que l’entreprise regardait de très près ce milieu, ainsi que le Metaverse.
Enfin, dans la catégorie des éditeurs / développeurs qui sont très ouverts aux NFT, nous citerons Konami qui a récemment manifester un grand intérêt pour ce marché,
NFT – Ceux qui sont intéressés, mais prudents
Avec des modèles économiques qui évoluent assez largement vers les GAaS (on vous rappelle que Ubisoft souhaite faire plus de jeux gratuits à l’avenir), beaucoup de développeurs et éditeurs ont annoncé des NFT dans leurs futures productions, en faisant un grand pas en arrière quelques semaines plus tard. On pense notamment à GSC Game World qui souhaitait introduire des jetons non fongibles dans STALKER 2, avant de se raviser de manière radicale suite à la grogne des joueurs et des joueuses de jeux vidéo. Il n’y aura donc aucun NFT dans le jeu de survie du studio. Dans le même genre, la plateforme sociale Discord a elle aussi fait une marche arrière immédiate en annulant tout plan NFT à court terme comme c’était prévu à la base.
Mais du côté de chez Take-Two par exemple, la réponse n’est pas aussi tranchée. L’éditeur n’est pas foncièrement fermé aux NFT, mais ne manifeste pour le moment aucune volonté de se lancer. Même son de cloche pour Square-Enix et Epic Games ou encore SEGA qui se laisse un bon temps d’observation avant de se prononcer plus nettement sur la question.
La grande réactivité des joueurs et des joueuses de jeux vidéo, pour ne pas dire leur colère, est très certainement un moteur de réticence chez les éditeurs et développeurs. L’objectif est bien de gagner plus d’argent avec des NFT qui pourraient davantage amortir et dégager de gros bénéfices, mais pas de là à perdre de nombreux joueurs, ce qui serait finalement pire que mieux pour leurs finances.
Ceux qui refusent catégoriquement les NFT
Contrairement à Epic Games qui ne ferme pas la porte aux NFT, Valve (Steam) n’est pas près d’accepter cela. La raison est simple, les conditions d’utilisation refusent catégoriquement tout jeu qui comporterait des NFT, qu’il soit construit autour de blockchain, ou incorporant une boutique d’échange de NFT à l’intérieur. On ne peut pas faire plus simple.
Concernant les constructeurs, Sony et Microsoft, nous savons que Phil Spencer, PDG de Xbox, n’est pas fermé aux NFT, mais qu’il a toutefois beaucoup de mal à voir quelque chose de divertissant là-dedans, voyant plus des opportunités plus exploitantes que récréatives. Chez Sony, PlayStation ne s’est pas du tout prononcé sur le sujet pour le moment.
Une tendance timide encore mal perçue
Comme vous pouvez le constater, les acteurs majeurs du gaming restent très timides lorsqu’il s’agit de froisser les joueurs et les joueuses. En l’état actuel des choses, la plupart observe de plus ou moins loin les NFT, et il y a fort à parier pour que nombre d’entre eux se lancent dans les mois et années à venir, sans toutefois les imposer à l’intérieur des jeux vidéo. Des boutiques annexes pour connaisseurs ? C’est le plan qui semble le plus probable, mais le temps nous dira si les NFT débarqueront massivement ou non à l’intérieur des futures productions.