Editeur et développeur français implanté partout dans le monde avec des studios capables de produire n’importe quel type de jeux vidéo ou presque, Ubisoft traverse une période assez particulière. Entre les accusations de harcèlements sexuels et autres intimidations qui ont engendré ces derniers mois nombre de licenciements et une période où un certain Bolloré souhaitait manger un maximum de parts, Ubisoft est aujourd’hui en manque d’ambition. Je vous propose ma vision des choses, après deux Ubisoft Forward décevants.
Ubisoft, c’était mieux avant ?
Des jeux qui manquent de charisme
Driver, Far Cry 3, Ghost Recon, Prince of Persia, Rayman, Les Lapins Crétins, Driver, Assassin’s Creed (jusqu’à Black Flag) ou encore Splinter Cell étaient des séries qui avaient vraiment du chien. Un véritable caractère visuel et artistique reconnaissable à des kilomètres, un gameplay singulier et des level design inspirés qui ont fait de ces différents jeux des références ayant marqué les joueurs et les joueuses.
Aujourd’hui, avec ce que nous propose Ubisoft, force est de constater que je ne reconnais plus vraiment cette ambition artistique, pour des titres qui manquent de charisme. De Hyper Scape à Assassin’s Creed: Valhala en passant par Immortals: Phenix Rising et Watch Dogs: Legion, le charisme manque clairement à l’appel pour les titres prochainement de sortie des studios Ubi. Des sentiments de déjà-vu avec des directions artistiques qui manquent de volume, et de caractère.
Ces dernières années, on ne peut pas non plus vraiment dire que des titres comme Ghost Recon: Breakpoint, Far Cry: New Dawn ou encore Assassin’s Creed: Odyssey m’aient particulièrement marqué. Avec des mondes ouverts de plus en plus grands, Ubisoft me donne le sentiment de faire toujours plus générique, avec des titres qui se ressemblent beaucoup trop entre eux pour les AAA en reprenant les mêmes mécaniques de game design.
Immortals: Fenix Rising, des gros airs de Breath of the Wild, Fortnite et God of War
Des suites à répétition sans réelles nouveautés
Depuis la création du tout premier Assassin’s Creed, la plupart des jeux à monde ouvert made in Ubisoft se ressemblent. De Far Cry à Assassin’s Creed en passant par Ghost Recon et The Division, les level design des productions Ubisoft semblent s’enchaîner sans prendre le moindre risque. Certes, cette formule fonctionne plutôt bien, mais par exemple, un Ghost of Tsushima de Sucker Punch a réussi à prouver en 2020 qu’on pouvait faire du Ubisoft tout en ne lassant pas le joueur au bout de 15 heures. Chose difficile pour les dernières productions du géant français.
Loin d’être mauvais, je ne souhaite bien entendu pas qu’on me fasse dire ce que je ne dirai jamais ici, les derniers jeux Ubisoft ne me surprennent plus. Les prochains ne me surprendront sans doute pas non plus davantage. Je reste persuadé que les développeurs peuvent faire venir de réelles nouveautés dans le cadre de séries connues et reconnues, mais les prises de risques ne sont tout simplement pas assez grosses. Preuve avec Prince of Persia: Les Sables du Temps Remake qui souffre d’une fainéantise béante en termes graphiques et de gameplay.
On pourra aussi voir un problème de direction sur la série Watch Dogs qui, en trois épisodes, a changé autant de fois de ligne éditoriale et de direction artistique que d’épisodes. A tel point que ce pauvre Aiden Pearce en est réduit à n’être qu’un personnage annexe de Legions, dans une simple quête supplémentaire.
Des séries qui manquent à l’appel
Pour les 25 ans de Rayman ? Rien. Le retour de la série Splinter Cell ? Ubisoft « trolle » depuis des années les amoureux de la série en apportant Sam Fisher à quelques séries, mais sans jamais se relancer dans un genre qui n’attire peut-être plus assez la masse. Où est également passée la série Driver ? Pourquoi ne pas l’avoir transformé en GTA-like ? Pourquoi un simple remake fainéant pour Prince of Persia ? La peur qu’il ne vole la vedette à Assassin’s Creed avec un game design identique ? Où en est BGE 2 ? Tant de questions qui resteront sans réponse un moment !
Une ligne éditoriale à revoir
Lorsque Ubisoft était « menacé » par les attaques financières de Bolloré, j’ai clairement adoré cette époque où Ubisoft se battait dans tous les sens pour proposer des jeux diversifiés et charismatiques. Aujourd’hui, cette époque semble révolue avec un Ubi qui enchaîne les jeux fadasses. Malmené par des harceleurs sexuels, le pôle édito d’Ubisoft a certainement souffert ces dernières années de décisions impossibles à faire bouger, pour une ligne éditoriale figée et peu exotique. En espérant revoir des jeux à forte identité dans les prochaines années, il me semble urgent pour l’éditeur / développeur de réagir, sous peine de se transformer en usine à clone et à projets génériques au possible.