Sadako
Depuis l’ouverture de Playerone.tv en 2009, nous n’avions encore jamais vu un E3 aussi décevant. D’habitude, l’évènement est une gigantesque fête du jeu vidéo où les annonces de nouveaux jeux s’enchaînent jusqu’à nous faire passer des nuits très courtes pour relayer les annonces et les détailler via des articles et vidéos. Après une année 2020 marquée par l’absence d’E3, le télétravail massivement induit par la pandémie de COVID-19 se ressent aujourd’hui, tout en dévoilant deux tendances pas très agréables à voir. Gros plan, ci-dessous.
1. Trop de jeux service (les GaaS)
Le plus gros changement de ces dix dernières années dans le gaming ? L’arrivée plus ou moins massive de GAAS (Game As A Service, ou « Jeux services » en français) qui n’ont qu’une envie : vous faire jouer longtemps au même jeu, mais surtout, vous faire dépenser un max avec des achats in-game divers et variés.
Si vous avez suivi les différentes conférences et interventions des éditeurs ces derniers jours, l’E3 2021 a clairement fait voir de nombreux titres de ce genre. Citons notamment Marvel’s Les Gardiens de la Galaxie, Halo: Infinite et son multijoueur Free-to-Play, Fallout 76, Babylon’s Fall ou encore Sea of Thieves. Des jeux déjà disponibles, mais également de nouvelles têtes qui viendront essayer de faire mieux, sur la durée, que Marvel’s Avengers ou le récent Outriders déjà quasi oublié.
N’est pas Fortnite, GTA Online ou Call of Duty: Warzone qui veut, mais nous voyons très clairement un appétit féroce des éditeurs à vouloir imposer / trouver un jeu qui sera la prochaine star des microtransactions de manière populaire. En soit, et puisqu’il en faut pour tous les goûts, l’annonce / sortie d’un GaaS ne serait pas un problème s’ils ne finissaient pas par tous se ressembler… ce qui nous « dérange » aujourd’hui.
2. Des jeux trop génériques
Le meilleur exemple que l’on puisse vous donner est de vous relater en quelques mots notre réaction devant la conférence de Square Enix. Quand l’éditeur a commencé à montrer Marvel’s Les Gardiens de la Galaxie, nous n’avons pas su vous dire s’il s’agissait d’un DLC pour Marvel’s Avengers, ou un jeu à part entière.
Le problème de ces jeux pensés pour faire un maximum de cash sur la longueur est, généralement, de proposer une direction artistique très lisse (ces fameux jeux « sans âme »), un tout petit contenu à la sortie et des centaines d’éléments cosmétiques payants. L’anti-charisme nous dérange, et nous avons ressenti cela dans la plupart des jeux cités dans cet article. Mention spéciale à Babylon’s Fall qui semble tout droit sortir d’un projet abandonné sur PS3, ou à Rainbow Six Extraction qui ne ressemble plus du tout au concept annoncé par Ubisoft il y a quelque temps.
Entre Fortnite et Back 4 Blood, le jeu d’Arkane, Redfall, nous a fait la même impression. Cela ne veut absolument pas dire que ce seront de mauvais jeux vidéo, mais ils donnent l’impression d’avoir été créés dans un but uniquement financier en reprenant un cahier des charges de ce qui pourrait marcher sur la durée : coopération, zombies ou vampires, multijoueur évolutif en contenu, éléments cosmétiques, quasi absence de contexte (le fameux LORE qui fait sortir un jeu vidéo des sentiers battus) et aspect DLC prononcé.
Bonus – L’inspiration artistique en panne ?
Apprécier un jeu vidéo est beaucoup une histoire de goût, mais même sans forcément apprécier une direction artistique, on peut au moins lui reconnaître une âme ou non. Là encore, force est de constater que beaucoup de titres n’ont pas montré leur meilleur charisme pendant les conférences des intervenants de cet E3 2021. D’habitude, 4 ou 5 jeux vraiment surprenants sortent du lot par conférence. Cette année, c’est infiniment plus mince. L’heure n’est pas encore au bilan de cet E3 2021, mais nous ne comprenons pas pourquoi certains éditeurs ont décidé de participer à cette édition digitale en sachant très bien que rien de marquant n’était au programme. Pour beaucoup, un tweet aurait suffit. Bien triste fête du jeu vidéo que cet E3 2021 !
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