Il y a deux ans, EA et DICE offraient aux joueurs et fans de l’univers Star Wars un reboot de la série Battlefront qui n’était pas passé inaperçu. A ce moment, nous avions apprécié les belles qualités graphiques et de gameplay du jeu, mais regrettions aussi l’absence d’une campagne solo et d’une répétitivité qui s’installait assez rapidement. Avec Star Wars Battlefront 2, EA et DICE réctifient plusieurs de leurs tirs, tout en s’attirant également les foudres des joueurs et de la presse pour ses microtransactions que l’on dit outrageuses. De quoi ruiner cette suite ? Verdict dans notre test de Star Wars Battlefront II, réalisé sur Xbox One X grâce à une clé offerte par EA France.
Star Wars Battlefront 2 – Enfin une campagne solo !
C’était probablement la plus grosse critique des joueurs envers l’épisode de 2015, l’absence de campagne solo est maintenant réparée dans ce Star Wars Battlefront 2 qui nous offre même pour la première fois une aventure inédite dans la peau d’un des membres de l’Empire. Pour changer un peu, vous découvrirez donc la suite de la destruction de la deuxième Etoile de la Mort, via une héroïne charismatique et un mode de jeu développé par Motive Studios quand DICE s’est focalisé sur les modes multijoueur, et Criterion sur les combats spatiaux.
Sans spoiler le scénario qui reste agréable sans être non plus révolutionnaire ni particulièrement enrichissante d’un pur point de vue de la grande saga Star Wars, nous nous contenterons alors de vous donner notre ressenti sur l’architecture de ce mode histoire sympathique, mais pas non plus inoubliable.
Première petite déception, les niveaux de ce mode solo sont les mêmes que les maps des modes multijoueur, à quelques détails près. Motive s’est en effet contenté de scénariser les maps, ce qui aura au moins le mérite de vous faire connaître les lieux avant de vous lancer en multijoueur en ligne, et le résultat est tantôt bon, tantôt un peu réchauffé. Si les fans invétérés de l’univers Star Wars jubileront devant une grosse part de fan-service, on regrettera certaines séquences qui tournent un peu en boucle, en soufflant un air réchauffé de Call of Duty avec des scripts très présents, des routines qui se répètent beaucoup, et des missions qui traînent parfois trop en longueur.
Sorte d’apéritif, le mode campagne de Star Wars Battlefront 2 vous permettra également de vous faire la main sur la personnalisation du personnage afin de commencer à apprendre comme faire pour attribuer des nouvelles aptitudes tout en jonglant avec les Star Cards qui font partie intégrante de l’expérience multijoueur de cette suite. En bref, les 5 heures et quelques passées dans ce mode histoire de Star Wars Battlefront 2 nous ont plutôt plu, mais ne vous attendez pas non plus au meilleur mode solo d’un FPS / TPS moderne de ces 10 dernières années.
Le bouc-émissaire des microtransactions ?
Les jours qui ont précédé la sortie de Star Wars Battlefront 2 (le titre sort 24 heures après la parution de notre test) ont été particulièrement mouvementés pour EA et DICE. En accès anticipé pour les joueurs qui ont précommandé le titre, le bad-buzz des microtransactions aura fait le tour du monde en moins de temps qu’il n’en faut pour vraiment mesurer l’ampleur de ce modèle économique qui s’impose massivement. Le souhait orgasmique de certains éditeurs de jeux vidéo étant de transformer les jeux AAA en « jeu comme service », comprenez par là en Free-to-Play payant, on en voit pour la première fois clairement la structure souhaitée dans quelque temps par EA dans ce Star Wars Battlefront 2.
La polémique des microtransactions est-elle méritée pour ce titre en particulier ? Oui. Pour quelles raisons ? On vous explique !
Dès que vous aurez foulé le pas de porte des modes multijoueur de Star Wars Battlefront 2, vous vous rendrez très vite compte de l’ampleur de la tâche qui vous attend. Si EA et DICE ont d’ailleurs revu certains paliers à la baisse, il n’en restera pas moins un challenge monstrueux pour carresser la moitié des possibilités de chaque classe. Au centre des choses qui fâchent, les Star Cards réparties en quatre niveaux de puissance et donc, de rareté, les héros à débloquer, et les armes à acheter. Dans Star Wars Battlefront 2, tout se monnaye avec des crédits et des pièces de craft, ou se trouve avec les fameuses loot boxes.
Ce ne sera finalement pas vraiment le déverrouillage des héros qui posera problème, mais plutôt de se construire un bon personnage dans chaque classe. Tous les personnages ont en effet 3 slots où l’on pourra mettre des Star Cards et une arme. Les Star Cards vous octroieront des capacités spéciales rechargeables à utiliser sur le champ de bataille, et récupérer les plus rares sera une épreuve d’endurance absolument consternante. Certes, il est possible de jouer et de prendre plaisir avec les classes sans débourser un rond de plus dans Star Wars Battlefront 2, mais dans ce cas là, il va falloir jouer. Et pas qu’un peu !
Le plus décourageant sera d’ailleurs de voir qu’après plusieurs dizaines d’heures passées dans les allées des différents modes multijoueur, vos compteurs ne seront pas bien garnis, et ne vous permettront pas de faire des folies pour améliorer les classes de vos soldats. En bref, le système d’évolution de Star Wars Battlefront 2 est vraiment gangréné et freiné par un modèle économique qui tire son ADN des Free-to-Play les plus chronophages. Pour un jeu vendu au prix fort, c’est quand même osé !
Des modes multijoueur agréables, mais imparfaits
Côté modes de jeu, le constat restera peu ou prou le même que pour le reboot de 2015 : Assault Galactique, Combats Spatiaux, Héros, Combats Rapprochés et Escarmouche. C’est en revanche en regardant le contenu que les choses font plaisir. Critiqué pour avoir mis le minimum syndical sur la galette, et le maximum en DLC payants, EA offre enfin un Star Wars Battlefront 2 plus complet. 11 maps, 14 héros et le reste à venir gratuitement en mises à jour, cela fait du bien et laisse entrevoir une belle durée de vie à cette suite qui offre d’un côté ce qu’elle frustre de l’autre avec ses microtransactions.
Quid du feeling sur les maps ? Si le level design des cartes est globalement bon, il n’est pas non plus excellent, entraînant parfois des parties d’une monotonie extrême. Tout comme dans sa phase de bêta, Star Wars Battlefront 2 souffle en effet parfois le chaud comme le froid, pour des parties qui ne sont pas toujours passionnantes, la faute à un équilibrage des objectifs qui méritent des ajustements, des batailles spatiales qui manquent de jus, et certaines actions qui deviennent parfois très fouillies.
Si vous avez aimé les affrontements de Battlefront version 2015, vous devriez donc tout autant aimer ceux de Star Wars Battlefront 2, tout en profitant de plus de maps, ce qui est un vrai bon point pour la variété des plaisirs. Signalons d’ailleurs que les passages pour contourner l’action sont plus nombreux sur la plupart des maps au sol, ce qui est plutôt bon pour le teamplay et les surprises qui peuvent faire évoluer les parties de manière plus aléatoire que prévu. Il est juste dommage d’être énormément frustré par une évolution des classes en mode « opération escargot » à cause de la formule économique validée par EA…
Frostbite en met toujours plein les yeux
S’il y a en revanche deux points sur lesquels Star Wars Battlefront 2 ne décevra personne, c’est bel et bien sur les aspects graphiques et sonores. Frostbite est toujours un régal à admirer, pour des graphismes qui sont ce qui se fait de mieux en termes de jeux d’action multisupport. Que vous jouiez à Battlefront 2 sur PC, Xbox One, PS4 ou sur les PS4 Pro et Xbox One X, le titre vous subjuguera de mille artifices somptueux. Toutes les maps ne sont pas aussi belles les unes que les autres, mais la barre est très haut perchée. Le constat est similaire pour les musiques et bruitages des différents modes de jeu. Du grand art audiovisuel, ce Star Wars Battlefront 2 !
Le jeu vidéo Star Wars qu’il vous faut ?
Si Star Wars Battlefront 2 n’était pas tant barricadé par ses microtransactions qui obligent les joueurs à grinder comme de véritables forcenés, son verdict aurait été bien plus positif. Certes, EA et DICE offrent plus de contenu qu’en 2015, une campagne solo agréable et la promesse d’avoir du nouveau contenu sans débourser un centime, mais cette cash-machine ressemble vraiment trop à un Free-to-Play pour vraiment mériter son prix fort. On en retiendra en tout cas quelques parties épiques, d’autres beaucoup plus lassantes et monotones, un fan-service puissance 9000 pour tous les amoureux de l’univers Star Wars, et une vision de l’avenir catastrophique pour les jeux vidéo multijoueur si cette tendance se développait dans les mois et années à venir à toute l’industrie des AAA. Ce n’est en tout cas pas en étant considéré comme des portefeuilles sur pattes que nous avons appris à aimer autant les jeux vidéo, chez Playerone.tv…
Verdict : 15 / 20