Test de SOMA

2015. Vous incarnez Simon Garrett, un homme victime de lésions cérébrales des suites d’un accident de voiture, qui est contacté pour participer à un scan expérimental de son cerveau pour comprendre quels sont les dégâts précis qu’il a subis. Alors que vous placez le casque du scanner sur votre visage, Simon s’inquiète. Et ces inquiétudes étaient peut-être justifiées : à son réveil, en retirant son casque de scan, l’homme se retrouve en 2105 dans le PATHOS-II, un sous-marin pas du tout accueillant et même plutôt repoussant

Et c’est ici que toute l’intrigue de SOMA débute. Vous l’aurez certainement compris, le but du jeu est d’essayer d’expliquer comment Simon a pu se retrouver ici et comment il peut en sortir. Mais cette interrogation posée au joueur n’est que la première d’une longue série : à la manière de The Talos Principle, les questions dans SOMA vont devenir de plus en plus nombreuses, sans pour autant que les réponses ne se multiplient à leur tour.

Ainsi, l’intrigue de SOMA est clairement le point central du jeu et il faut avouer que celle-ci est parvenue à nous captiver dès les premières minutes de prise en main et davantage pendant les heures suivantes. Les premières heures sont pleines de questions et les suivantes parviendront à répondre à certaines d’entre elles mais n’en poseront pas moins sur d’autres thèmes comme la vie après la mort, la vie éternelle ou la vie sous forme numérique. Car si SOMA se veut horrifique ou stressant, il laisse une place capitale à certaines réflexions philosophiques qui se poseront tout au long du jeu pendant vos découvertes et vos dialogues avec Catherine, entre autres.

Catherine, un guide touristique pas comme les autres !

Justement, si vous êtes peu courageux, Catherine est là pour vous aider et vous rassurer (ou pas). Elle vous assistera en effet dès les premières heures de jeu et pendant toute sa durée et au-delà de son utilité scénaristique et de sa capacité à nous faire réfléchir, elle contribue clairement à rythmer le gameplay et les mouvements du joueur dans SOMA : il faut dire que Frictional Games a parfaitement su tirer profit de Catherine, et des relations que peuvent entretenir Simon et Catherine en général.

Pendant une petite dizaine d’heures, vous devez ainsi essayer de vous frayer un chemin vers la sortie de cet enfer que représentent les fonds marins et le PATHOS-II, et pour cela n’espérez pas vous équiper d’un AK-47 ou d’une batte de baseball, puisque seuls votre cerveau, votre courage et votre Omnitool (un petit outil qui fait des miracles) seront capables de vous venir en aide. A l’image d’un Outlast ou d’un Alien: Isolation, la base du gameplay repose donc sur l’infiltration et la fuite vers la sortie. Il faudra ainsi tout au long de votre progression échapper à différentes créatures étonnantes ou encore vous infiltrer dans certains lieux quelque peu hostiles, mais pas vraiment terrifiants pour la plupart.

 

SOMA ? Même pas peur !

Car oui, si certains espéraient en SOMA le moyen de faire exploser leur trouillomètre, il faut avouer que l’aiguille a peu de risque de beaucoup s’agiter. Si les dernières heures du jeu imposent un stress constant et quelques petits frissons, sa globalité n’arrive pas à nous procurer la peur qu’avaient pu causer Outlast, Alien: Isolation ou encore P.T. (Silent Hills, reviens !) chez les membres de la rédaction. Mais s’il ne parvient pas à faire exploser le trouillomètre, SOMA n’en demeure pas moins profond dans sa direction artistique et les environnements témoignent clairement d’un grand soin.

En effet, qu’il s’agisse des intérieurs ou des extérieurs (à savoir les fonds marins), SOMA démontre à chaque minute que les développeurs ont pensé individuellement chaque pièce du jeu, tant du point de vue artistique que du point vue scénaristique puisqu’il est ainsi possible, dans certaines pièces, de découvrir l’histoire des occupants passés. Mais l’appréciation est aussi visuelle car les fonds marins sont tout à fait somptueux d’un point de vue artistique, tandis que les intérieurs, quant à eux, transpirent à la fois la vie et la mort.

SOMA : moche au premier regard, mais magnifique ensuite

Seulement, un gros point noir vient ternir le tableau : la réalisation technique de SOMA. Si la direction artistique nous a positivement surpris, la réalisation technique du jeu nous a clairement déçus. Baisses de framerate, chargement interminable au lancement d’une partie, freezes pendant les changements de zone ou pour des raisons obscures, effets d’ombres souvent ridicules et textures datées, la réalisation technique de SOMA est clairement une injure à sa direction artistique, et c’est bien dommage car cela a, comme nous l’évoquions, un impact sur toute l’immersion du jeu et on a parfois un peu de mal à s’immerger complètement dans l’ambiance du titre tellement sa technique est hasardeuse.

Si la qualité de l’immersion est clairement impactée par l’aspect technique plus que médiocre, la bande sonore du titre vient rattraper cette grosse erreur faite par les développeurs de SOMA. En effet, cette dernière est de bonne facture, sans néanmoins être excellente. Les bruitages sont crédibles, parfois peu rassurants (ah, ces portes qui font bien trop de bruit en s’ouvrant !) mais toujours en accord avec la situation. Notons que la musique n’a que très peu de place dans SOMA. En effet, il faut dire que les thèmes musicaux pendant les phases de gameplay sont plus que discrets… ! Enfin, concernant le doublage, il n’est proposé qu’en anglais et est de bonne facture lui aussi, les voix des différents personnages étant tout à fait crédibles.

Non, SOMA n’est pas le jeu d’horreur parfait auquel certains joueurs auraient pu s’attendre. Il ne vous offrira pas de grands frissons ni un stress digne de celui proposé par un Alien: Isolation, mais son intérêt n’est pas moins conséquent. Ce qui nous plait surtout dans SOMA, c’est la façon dont il a réussi à attiser notre curiosité, notre réflexion face à des problèmes parfois philosophiques, et notre envie de continuer l’aventure dès les premières minutes de jeu. Et tous les titres du genre ne sont pas capables d’une telle prouesse. En plus de posséder un scénario superbement dirigé, SOMA est un jeu à l’univers travaillé et pensé dans chaque recoin. Même si les textures, les effets d’ombre et l’aspect graphique général du titre nous donnent l’impression du contraire, SOMA est un beau jeu, du point de vue artistique en tout cas. Et pour preuve, l’immersion n’est pas en reste, aidée par une bande son maîtrisée. Pour 25€ à sa sortie, c’est ainsi tout un monde de questionnements, de réflexions et d’explorations qui s’offre à vous. Entrez dans le PATHOS-II, vous ne n’en ressortirez pas indemne !

Verdict : 16 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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