Comme chaque mois de septembre, le duel aura toujours lieu. D’un côté FIFA, et ses chiffres de ventes astronomiques font de lui l’incontournable leader depuis plusieurs années. De l’autre, PES, qui malgré toutes les peines du monde à vouloir rivaliser avec son concurrent, revient depuis 2015 sur de très bonnes bases. Au vu de la situation financière de Konami et son envie de mobilité plus qu’affichée, PES reste l’une des dernières licences sur consoles de salon à perpétuer dans le traditionnel calendrier des sorties de septembre. Faute de ventes stratosphériques face à son concurrent de toujours, mais en conservant sa persévérance de faire de PES 2017 un challenger très sérieux, Konami revient cette année avec un jeu bien plus rigoureux, bien construit, qui réduit considérablement l’écart qu’il y avait entre les deux licences il y a quelques années. Explications dans notre test de PES 2017 via une version Blu-ray offerte par Konami sur PS4.
Fox Engine au marquage de PES 2017
Si FIFA garde toujours la côte auprès des amoureux du ballon rond, c’est tout d’abord par sa qualité de reproduction du football de manière générale. Avec des animations de belle facture et une qualité de jeu qui s’approche d’années en années du résultat de la retransmission TV, PES était toujours un peu en retrait sur ce côté. C’est désormais de l’histoire ancienne, car le Fox Engine arrive en même temps à maturation. Cela fait 3 épisodes que la licence de Konami continue d’apporter des améliorations avec ce moteur, pour arriver à un rendu en 2017 de belle facture. Evidemment, et cela reste une fois de plus sa plus grande force, c’est le rendu des visages des joueurs qui envoute toujours autant. Les tops players mondiaux sont superbement reproduits, avec une qualité de détails sur les visages plutôt épatante qui renforce la crédibilité des animations et du rendu à l’écran. Une force sur laquelle Konami n’a donc pas hésité à s’appuyer une fois de plus, pour garantir une immersion plus prenante et créer une atmosphère vraiment crédible. Une fois la caméra dézoomée, le résultat est déjà un peu moins glorieux, mais reste dans la tendance PES 2016. L’ensemble reste plutôt homogène, avec des animations de lumières plutôt réussies, malgré un ensemble général qui ne transperce pas la rétine.
Là dessus, le travail n’a pas été faramineux, on garde toujours ces tribunes qui manquent un peu d’ambiance et de vie dans les gradins, une reproduction de la pelouse qui mériterait un peu plus de volume et un travail de modélisation qu’on ne retrouve pas une fois la caméra éloignée.
Mais le battle des jeux de foot, chaque année, est bien évidemment centrée sur le gameplay. Sur ce point, PES vient coller à la culotte de FIFA. Il y a quelque chose que nous aimons beaucoup dans PES 2017 et qui peut paraitre absurde pour certains, ce sont les ratés. Le jeu moche, si vous préférez. Vous pouvez tomber sur des matchs où le beau jeu n’est pas au rendez vous, le milieu de terrain peu créatif, des cafouillages à tout va et une dynamique générale morose. Et quand bien même certains diront que c’est le jeu qui manque de punch, de notre côté, on rapproche plus ça à du football actuel, où un match peut très bien ressembler à un Dijon / Angers avec un 0/0 en fin de match plutôt que des matchs de grande classe pendant un Real / Barca.
Cela apporte un peu de crédibilité à notre sport fétiche, qui ne se résume pas à faire du football samba en martelant les gestes techniques. D’ailleurs, ces derniers sont plutôt délicats à exécuter, plus que dans le jeu d’EA. Depuis 2015, PES a toujours voulu prôner le jeu collectif et cela se ressent encore plus cette année. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les équipes partenaires soient des équipes de possession. Le jeu est assez léché en milieu de terrain, pour garder la balle, faire bouger le rideau et créer le décalage, afin de pouvoir casser les gros bras de ces défenses de fer. PES 2017 garde toujours cette envie de ne pas projeter trop vite, avec justement des passes souvent trop fortes qui n’arrivent pas là où vous aviez envie qu’elles n’arrivent, ce qui crée justement cette frustration du type « Bordel, je voulais pas faire ça à la base… », phrase typique du mytho qui voyait déjà Gareth Bale partir à fond de balle.
Cherche pas, tu passeras pas !
Autre élément essentiel, l’importance accordée à la défense cette année dans PES 2017. Si l’année passée un bon positionnement avec une passe en profondeur bien placée pouvait perforer toutes les murailles des plus grands clubs, c’est désormais fini. Vous allez devoir faire face à de véritables défenses en béton, où chaque jambe trainée va mettre fin à votre action. De ce fait, il va falloir faire vite, bien, et ce, de manière efficace, à chaque incursion dans la surface de réparation. A partir de ce postulat, un élément plutôt important vient contrebalancer ces biens faits défensifs : le manque d’appel. PES 2017 reste dans une dynamique de jeu plutôt verticale, où la construction avec une percussion dans l’axe reste l’une des techniques les plus appropriées du jeu. Mais cela vient aussi du fait que l’IA gère très mal les appels et n’en propose que très peu. C’est un peu navrant, car en plus d’avoir à faire face à une défense super solide, le verrou peut être sauté par un appel qu’un de vos joueurs ne suivra pas et / ou ne déclenchera pas. Un peu dommage quand on sait que son principal concurrent joue énormément là-dessus avec des appels à tout va qui apportent un dynamisme plus prononcé.
Et encore, si le dernier rideau défensif est désormais délicat à transpercer, le dernier à abattre sera bien le gardien. Comme jamais, dans PES 2017, on a l’impression d’avoir à abattre un boss de niveau afin de planter le goal. Les gardiens sont désormais tous équipés des gènes extraterrestres de Neuer, de sorties suicidaires à la Ter Stegen et de la rigueur d’un Courtois. Si les fameuses frappes tendues de l’année dernière passaient bien souvent, que les frappes au premier poteau étaient cheatées, cette année, les goals vont bien vous faire rager. Il ne sera pas étonnant qu’après une superbe séance collective vous détruisez le rideau défensif et que le goal vous sorte un arrêt venu d’ailleurs. En plus de cela, Konami a mis du style dans les animation des gardiens, ce qui renforce, là aussi, la crédibilité des actions. Sachez tout de même que ces derniers ne sont pas invincibles non plus, et qu’ils feront tôt ou tard des gaffes, comme chaque année. Mais il est aussi vrai que les scores fleuves ne sont plus aussi fréquents qu’auparavant et que les gardiens y sont pour quelque chose. Enfin bon, sur les têtes et les centres, ce n’est pas encore ça… On dit ça, on dit rien…
Meryside Red vs North London, fichiers options à la rescousse
Si la bataille était déjà perdue d’avance, Konami a voulu sortir le chéquier pour s’offrir quelques partenaires de renom, comme le Barca ou encore Liverpool. Une belle mascarade sauf pour les hymnes et les stades partenaires superbement reproduits, parce-que le contenu de PES 2017 reste une fois de plus en retrait face à la concurrence. Cette année, on tient quand même de belles perles, avec la perte de la Juventus rebaptisée Black White, la disparition totale du Bayern Munich, et des traditionnels North London pour Arsenal etc. Bref, une fois de plus, cette partie du boulot ne sera pas faite par un Konami qui promet néanmoins que les transferts seront à jour. Là aussi, c’était une blague Day One, pour que les moddeurs aficionados de PES puissent nous fournir rapidement toutes les équipes officielles et les véritables maillots via les fichiers options. Cela fait plusieurs années que ça dure, et il semblerait que Konami préfère reléguer ce travail aux fans plutôt que de le faire eux mêmes, batailles de licences entre EA et Konami obligent. Toutefois, on retrouve fièrement notre Champions League et notre Europa League, qui pour le coup, bénéficient toujours de l’exclusivité PES. Et ça, pour les fans de ballon rond, et surtout les fans de FIFA, chaque année, ils s’en mordent les doigts.
En termes de contenu général, on retrouve concrétement ce que l’on avait déjà dans PES 2016, sans grande nouveauté majeure. Quand chez le concurrent principal un mode aventure verra le jour, dans PES 2017, c’est plus les comptes à rebours finaux des transferts pendant une Ligue des Masters qui arrivent enfin en 2016. D’ailleurs, pour cette Ligue des Masters, on reste sur ce que l’on connaît déjà, à la seule différence que tout ce qui est prêts de joueurs est légérement plus complet. Enfin, on passera notre chemin sur le mode MyClub, le FUT de PES 2017, mode auquel nous doutons encore de son succès faute de réel enjeu et de mode attribué pour ce service. Etant proposé gratuitement pour l’édition 2016, nous verrons par la suite comment Konami décidera de le distribuer pour cette édition-ci.
Tu as eu la fêve ?
Cette année risque d’être une année charnière. Cela faisait bien longtemps que nous n’avions pas eu un pareil duel. En attendant le test de FIFA 17 qui va tomber dans les prochains jours, Konami arrive cette année avec de très bonnes intentions. Deux philosophies opposent les deux concurrents de la simulation de foot annuelle, et en 2016, le fait d’opter pour PES n’aura rien d’illogique. Si le contenu et la bataille des licences est toujours dans le même camp, les nouveautés de gameplay de PES 2017 muni de sa réalisation des tops players toujours aussi bluffante donnent de sacrés atouts pour la simulation de Konami. Une défense de fer, avec des gardiens bien plus revanchards, et une part belle sur la création du jeu montent la simulation de Konami encore d’un niveau. Un épisode qui arrive donc à maturité, et qui montre que PES a encore quelques atouts dans son sac. Un bon cru, donc.
Verdict : 16 / 20