SadakoRéalisation technique
Ninja Gaiden 3 est globalement moins réussi techniquement que son prédécesseur. Tout simplement, les graphismes sont très inégaux, et parfois moins détaillés que ceux de Ninja Gaiden 2, pourtant sorti 3 ans plus tôt. Côté animation, c’est en revanche un déluge de fluidité et de rapidité, même si tout n’est pas toujours très lisible. Enfin, beaucoup d’aliasing est à noter.
Direction artistique
Si on vous laissera les seuls juges de la cohérence des environnements proposés pour ce Ninja Gaiden 3, on ne peut pas renier que le tour du monde proposé par le jeu est dépaysant. Ryu Hayabusa vous emmènera en effet dans des décors asiatiques, désertiques, dans la jungle, etc… Les personnages sont globalement moins attachants que dans les derniers épisodes de la série, et la mise en scène sympa, sans plus. Ninja Gaiden 3 sait tout de même conserver cette patte artistique plutôt unique, mais ce n’est clairement pas le meilleur épisode de la série, sur ce point.
Level design
Ninja Gaiden 3 propose un enchainement de couloirs et d’arènes, comme dans beaucoup de beat’em all, mais là n’est pas le problème. Si les phases de jeu sont variées, en alternant avec efficacité les exercices de plates-formes, de baston, de tir à l’arc et les affrontements de boss, c’est en revanche l’absence totale d’évolution du personnage qui lasse. A quoi bon se mettre sur la tronche de tant d’ennemis si Hayabusa ne peut pas acquérir de nouvelles techniques et améliorer ses deux armes ? En dehors des boss, on ne peut pas dire que le rythme soit toujours à son paroxysme, le plaisir de jeu s’en retrouve alors haché.
Gameplay
Le gameplay simpliste de Ninja Gaiden 3 est le point qui fâche ! Les fans vont hurler en ce qui concerne le déclenchement des coups, qui fonctionne avec deux coups certes, mais surtout qui automatise beaucoup trop les affrontements. Le résultat à l’écran est certes impressionnant, mais on peut dire adieu à la technicité et à la richesse qui faisait la marque de fabrique de la série Ninja Gaiden. De leur côté, les QTE ne sont pas trop invasifs, et permettent de varier un peu les plaisirs. Pour finir, la vague de suppression touchant l’absence totale d’inventaire et d’évolution du personnage laissera plus d’un joueur pensif…
Scénario
La Team Ninja a voulu donner à Ryu Hayabusa un aspect beaucoup plus humain qu’autrefois. Le résultat n’est cependant pas très convaincant, et la malédiction dont souffre le héros se couple assez mal avec les autres aspects scénaristiques du jeu. Décevant.
Bande son
Sans être inoubliable, la bande son de Ninja Gaiden 3 est de bonne facture. Les musiques se marient plutôt bien à l’action à l’écran, et les bruitages sont suffisamment percutants pour plaire. En Anglais sous-titrés Français, les doublages sont ni bon ni mauvais, mais corrects.
Durée de vie
Selon le type de joueur que vous êtes, et le niveau de difficulté choisi, il vous faudra entre 8 et 9 heures pour terminer la campagne solo de Ninja Gaiden 3. C’est certes un peu moins long que Ninja Gaiden 2, mais un mode multijoueurs permet de rallonger un peu la durée de vie de NG3.
Conclusion
Si nous ne savons pas si la tentative d’orientation grand public de Ninja Gaiden 3 sera un cas isolé, ou une tournure définitive de la série, force est de constater que le résultat n’est pas à la hauteur de nos espérances. Techniquement plus faible que Ninja Gaiden 2, ce troisième opus est surtout d’une assistance jamais vue dans la saga, et les retraits de nombreux points de gameplay ont de quoi faire hurler les amoureux de Ryu Hayabusa. Vouloir attirer le grand public est une chose, mais faire un bond de 10 ans en arrière avec un gameplay primitif en est une autre. Tout n’est cependant pas à jeter dans Ninja Gaiden 3, et les plus tolérants d’entre vous passeront sans doute un bon moment en compagnie d’Hayabusa, mais on était en droit d’avoir plus avec cet épisode…
Verdict : 11 / 20
