Test de Metro Exodus

Voilà déjà près de six longues années que Metro Last Light nous avait plongé dans son univers mémorable, en nous donnant un volume encore plus palpable que la première aventure d’Artyom dans Metro 2033. C’est donc avec une impatience certaine que nous attendions Metro Exodus, qui nous avait fait une très forte impression lors de notre contact à la PGW 2018. Des promesses de niveaux ouverts, des graphismes qui promettaient une véritable claque graphique et une histoire d’Artyom qui continue sont-ils de bons ingrédients pour faire du FPS solo de 4A Games l’une des meilleures expériences de cette année débutante ? Verdict dans notre test de Metro Exodus, réalisé via une version PS4 Pro dématérialisée offerte par Koch Media.

Prend ça dans les mirettes, survivant !

Nous savions que Metro Exodus serait d’une grande qualité graphique, mais ce qui a toujours été une valeur sûre de la série dépasse ici tout ce qu’on pouvait imaginer. Il faut dire que la zone que nous avions pu visiter durant notre prise en main avant la sortie du jeu était clairement la moins impressionnante artistiquement. Du début à la fin de Metro Exodus, l’émerveillement ne vous quittera quasiment jamais. Pour être franc avec vous, nous ne pensions d’ailleurs pas qu’une PS4 Pro pouvait cracher une technique aussi propre tout en tournant à un taux d’images par seconde constant à 30 FPS.

Se déroulant durant une année complète, et donc sur quatre saisons, l’histoire de Metro Exodus vous fera traverser toutes sortes d’éléments climatiques et géographiques (la Russie propose une belle diversité de part en part) incroyables. Mention spéciale aux tempêtes et autres orages ou encore averses neigeuses qui transforment souvent les actions en véritables scènes photoréalistes à s’en décrocher la mâchoire. Avoir ce rendu sur une console qui fêtera dans quelques mois ses 6 années d’existence est une véritable prouesse graphique digne d’une exclusivité Naughty Dog ou Guerrilla Games. Si vous avez une dalle 4K compatible HDR, le spectacle n’en sera que plus beau.

Ce qui force d’autant plus le respect ? Les zones ouvertes affichent la même qualité technique, tout en ne rognant pas sur la distance d’affichage. Seule concession obligatoire de cette débauche graphique, des temps de chargement vraiment très longs. Et si nous pouvons comprendre tout à fait que les niveaux prennent jusqu’à 3 minutes pour être chargés, nous comprenons beaucoup moins la minute qui sépare une mort d’un respawn, comme si le moteur du jeu rechargeait presque tout depuis le début. Nous reviendrons sur ce point plus loin dans ce test de Metro Exodus, pour que vous ayez une meilleure idée de ce défaut de conception.

De la scène d’ouverture à l’épilogue, Metro Exodus vous enverra dans les yeux des environnements variés, tantôt fermés, tantôt ouverts, mais toujours aussi somptueux grâce à des effets graphiques qui subliment les textures et, surtout, une direction artistique à tomber par terre. Si vous aimez les univers post-apocalyptique, sachez donc que Metro Exodus sera votre nouveau sanctuaire.

L’un des univers les plus riches du jeu vidéo

Dans les deux premiers volets de la série Metro, 4A Games avait déjà bien interprêté les oeuvres littéraires de Dmitry Glukhovsky, en créant un univers très sombre, faisant bien ressortir l’atrocité d’une guerre nucléaire et les conditions de vie rudimentaires des survivants dans le métro moscovite. Plus séduisant, moins austère, Last Light apportait un peu plus d’humanisme à la série, mais en découvrant Metro Exodus, on s’aperçoit finalement que les deux premiers tomes vidéoludiques n’étaient que des échantillons de ce que les développeurs étaient vraiment capable de faire avec cette dernière aventure, mémorable en tout points.

Prenant place après la fin « Rédemption » de Metro Last Light, Metro Exodus nous expédie à nouveau dans la peau de Artyom, alors qu’il fait une petite virée à l’extérieur de sa station de métro. Rapidement, le scénario décolle et vous annonce un long voyage à la fois excitant, intriguant et effrayant. Sans vous dévoiler pourquoi les scénaristes vous feront quitter votre « bunker », sachez que l’expédition de Metro Exodus sera une véritable ôde à la recherche de la vie, de la mort, et à la découverte d’un monde plus ravagé que jamais par une guerre nucléaire sans pitié.

Epaulé par Anna, son père et des soldats déjà connu dans les anciens opus, Metro Exodus s’ouvre (enfin) au monde extérieur. Cette décision de 4A Games permet une véritable oxygénation. Une renaissance, même, tant la découverte et l’exploration sont deux moteurs ultra puissants du plaisir de jeu. Aventure hautement scénarisée qui a le souci du petit détail, Metro Exodus nous a rendu addict à son univers qui dépeint un monde malade et en mutation avec une immersion que les autres développeurs de FPS solo pourront désormais prendre en modèle.

De l’immeuble désafecté à fouiller pour trouver de précieuses ressources au village fantôme en passant par des lieux dangereux infestés de créatures mutantes (la panoplie a pris du volume), chaque niveau de Metro Exodus nous a passionné, en nous invitant toujours à jouer une heure de plus pour découvrir la prochaine destination. Un délice artistique rare, au service d’un game design tout aussi fort.

Des niveaux intelligents et une grande liberté d’action

Bien entendu, Metro Exodus n’est pas qu’une claque graphique et une direction artistique de choix, ces deux ingrédients ne faisant pas un bon jeu s’ils sont les seules qualités d’une production. Ayant déjà imaginé un excellent gameplay avec Metro 2033 et Metro Last Light, 4A Games s’est attelé à ouvrir le level design de Metro Exodus, pour en faire un hybride qui fonctionne du tonnerre. Composé de phases « couloirs » scriptées, Metro Exodus innove en nous offrant plusieurs zones très vastes, « à la Uncharted 4 ». Les phases plus fermées fonctionnent très bien en profitant de ces instants plus dirigistes pour exposer le scénario du jeu et divers moments épiques (la station de métro du désert devrait vous marquer…), tandis que les environnements ouverts vous feront voir la série sous un autre jour.

Typiquement, lorsque vous arriverez sur un niveau ouvert, vous aurez une mission principale à effectuer, en plusieurs séquences, ainsi que tout un tas de quêtes annexes et lieux d’intérêt. A sa guise, le joueur pourra alors choisir de foncer tête baissée à l’objectif majeur, ou prendre le temps de découvrir tous les lieux de la zone en question. Avec des jumelles, on pourra alors repérer les lieux pour partir en expédition. Nous vous conseillons d’ailleurs de faire pas mal d’exploration pour fouiner les moindres recoins des environnements, afin de trouver des ressources qui vous serviront à améliorer les armes d’Artyom, à vous fabriquer des kits de soin ou des documents qui renforcent l’univers (des notes « à la Resident Evil »).

Abordables aussi bien en mode « bourrin » qu’en infiltration, les points chauds et missions de Metro Exodus vous laisseront presque toujours le choix d’approche. En mode de difficulté « Normal », le titre de 4A Games vous posera par moment quelques problèmes, avec des ennemis qui réagissent très bien, et qui vous encerclent souvent très vite pour rapidement vous tuer. Nous avons rencontré quelques bugs avec des ennemis qui se sont bloqués à certains endroits des niveaux (3 fois dans toute l’aventure), mais les développeurs devraient avoir corrigé cela pour la sortie officielle du jeu.

Jamais lassant, Metro Exodus se dévore d’un bout à l’autre avec un intérêt qui ne baisse jamais. La variété des situations et de level design est excellemment bien pensée, pour une aventure surprenante qui saura vous effrayer à de nombreuses reprises, les codes du survival-horror étant toujours de la partie. Un modèle de ce qu’il faut faire pour assurer 20 heures de pur bonheur aux joueurs avec un FPS solo, tout en livrant une belle rejouabilité du fait des multiples fins que propose à nouveau cet ultime épisode de la série Metro. « Vous aurez la fin que vous méritez », arguait un développeur de Metro Exodus, en janvier 2019.

Quelques vilains défauts pour Metro Exodus

Nul n’est parfait. Metro Exodus non plus. Et si le titre nous fait vivre une épopée que nous ne sommes pas près d’oublier, nous avons aussi repéré deux défauts que nous souhaiterions ne plus voir ni dans la série, ni dans aucun autre jeu vidéo de cette envergure. Le premier ? Des temps de chargement à la limite du supportable quand on passe l’arme à gauche. Dans certains niveaux, le temps de respawn peut varier de 30 secondes à plus d’une minute pour pouvoir reprendre là où vous en étiez resté. Certains passages pouvant engendrer des morts en boucle pour diverses raisons (boss, lieux piégés etc.), notre patience a été égratignée à de nombreuses reprises, cassant complètement le rythme de ces morceaux du jeu.

Fort heureusement, les développeurs promettent, là encore, de régler ce problème dès la sortie du jeu, et ces morts à la chaîne ne sont pas arrivées souvent durant l’aventure.

Autre défaut qui ne sera malheureusement pas « patché », le mutisme total d’Artyom. Pas un mot. Pas une réaction devant des scènes choquantes. Pas une seule réponse vocale à des appels radio. Rien. Artyom ne parlera pas une seule seconde dans Metro Exodus. Nous avons du mal à comprendre ce choix artistique de 4A Games, si ce n’est pour permettre aux joueurs de se créer leurs propres réponses, mais dans certaines scènes cinématiques et moments clés, la voix manque clairement au héros du jeu. De mémoire, nous n’avions pas spécialement été « choqués » de cette absence dans les deux premiers Metro, mais la multiplication des personnages dans Exodus révèle très certainement ce handicap d’Artyom. On espère ne plus jamais voir ça dans la série, ni dans aucun autre jeu vidéo, d’ailleurs.

Metro Exodus, le FPS solo à faire à tout prix !

Malgré le mutisme de son héros, Metro Exodus est un jeu à ne manquer sous aucun prétexte si vous avez aimé 2033 et Last Light, ou si vous aimez simplement les FPS qui ont une histoire à raconter. Un voyage post-apocalyptique de haute-volée, des environnements incroyables à découvrir, un gameplay agréable, un beau mélange de survie et de survival-horror, une localisation en français exemplaire, un level design riche et une durée de vie solide font de Metro Exodus le meilleur opus de la série, mais également une belle leçon de jeu vidéo en termes de profondeur de background, de crédibilité et de plaisir de jeu. Bravo, 4A Games, on en veut encore !

Verdict : 19 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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