Disponible depuis quelques mois en Early Access sur Steam, KONA est à présent de sortie en version définitive sur PC, mais en profite également pour faire son apparition sur PS4 et Xbox One, uniquement en téléchargement. Dès la lecture du premier communiqué de presse, nous étions vraiment impatients de pouvoir nous essayer à cette aventure intriguante qui se déroule dans un Canada des années 1970 en proie à une tempête de neige ravageuse, sous le signe d’une enquête alléchante. Après avoir terminé le titre sur PC via une version Steam achetée par nos soins, nous vous proposons donc de savoir si ce KONA vaut le coup ou non, via le test ci-dessous.
KONA – Une ambiance réussie !
L’aventure de KONA débute au volant d’une vieille Chevrolet Pick-Up des années 70, avec à son bord Carl Faubert, héros que vous dirigerez tout au long du jeu. Missionné sur une nouvelle affaire, notre détective privé va très rapidement se retrouver au beau milieu d’une tempête de neige qui va non seulement compliquer l’exploration des environs, mais surtout vous interdire de rester trop longtemps dehors sous peine de finir en sculpture de glace vivante du fait de la température subitement extrême. Rapidement, vous vous apercevrez que le village traversé a subit quelques drames, et qu’il faudra alors tenter de les résoudre en fouillant les maisons du village fantôme et en analysant les pièces à conviction que vous trouverez.
Très agréable à suivre, le scénario de KONA est surtout narré par une personne charismatique (accent québécois de la partie !) qui souligne les états d’âmes et les interrogations du détective privé, ce qui ne manque pas de renforcer une immersion scénaristique déjà forte.
Mais ce qui est finalement le plus profond dans KONA est la découverte d’un village où le temps semble s’être littéralement suspendu, aussi bien de manière métérologique que temporelle, avec un personnage principal qui apparaît comme le seul moteur de dégel de la situation. Graphiquement, cette atmosphère est par ailleurs très bien retranscrite aussi bien d’un point de vue technique qu’artistique. Parabole n’est pas un studio millionaire, mais l’exploitation du moteur graphique est une réussite qui nous permet de voir de bien beaux effets météo et de lumière / éclairage, et de sentir toute la rigueur du climat qui s’abat sur le village. Les arbres se courbent, la neige s’engoufre partout durant les grosses rafales de vent, bref, KONA vit et s’anime parfaitement sous les yeux des joueurs pour créer une ambiance délicieuse.
Très bien optimisé sur PC, KONA est également une douce promenade dans le passé grâce à une direction artistique qui sait reprendre les éléments décoratifs de cette époque, aussi bien dans les maisons visitées que dans les rues. Un voyage dans le temps qui ne manquera pas de satisfaire les plus âgés d’entre vous et les plus curieux. Une nouvelle fois, l’accent du narrateur aura d’ailleurs un fort rôle immersif de part son vocabulaire et son accent qui vous transporteront en quelques instants tout droit au pays des Caribous du grand nord. En bref, des maisons traditionnelles canadiennes à leur mobilier en passant par les musiques de Curé Label diffusées çà et là, KONA est un jeu qui a du caractère et une forte personnalité qui parlera aux amoureux de jeux d’aventure très atmosphériques. N’attendez cependant pas du titre de Parabole un Survival-Horror classique, ses rouages étant beaucoup plus simples.
Une aventure simple et efficace
On pensait effectivement que KONA irait plus se rapprocher d’un Outlast que d’un Firewatch, et pourtant, c’est bien de ce dernier qu’il est le plus ressemblant. L’aspect survie se limitera en effet à votre jauge de chaleur corporelle qu’il faudra toujours maintenir graduée pour ne pas subir de game over. Pour ce faire, il vous suffira de ramasser de quoi faire une petite flambée, et de vous poster devant un poële, un feu de camp ou un chauffage de fortune pour la faire remonter, ce qui fera également faire une sauvegarde de votre partie. Si une jauge cérébrale existe aussi dans KONA, celle-ci est largement sous-exploitée et ne vous demandera que très rarement d’être reboostée par divers actions pas bien compliquée à faire (boire de l’eau, remplir le reservoir d’essence de votre voiture etc.). La survie est donc très minimaliste, et le nombre d’objets que le détective privé peut porter ne sera jamais vraiment exploiter à fond, ce qui est une petite déception en soit.
En dehors de cela, KONA vous obligera à scrupter attentivement les environnements traversés pour que vous soyez toujours capable d’ouvrir telle porte, ou d’avoir le bon outil pour résoudre les petites énigmes à la Resident Evil qui jonchent le jeu. A part le casse-tête d’une ouverture électrique de la serrure d’une porte, elles sont toutes très simples et pourront être résolues sans faire appel à une soluce.
De maisons en cabanons, vous devrez donc analyser les phénomènes en présence, mais de manière totalement libre. KONA fonctionne comme un mini monde ouvert où vous avancerez dans l’ordre que vous voudrez pour résoudre le mystère du jour, architecturé autour de 4 petites histoires qui finiront par se croiser pour le bouquet final (un peu décevant lui aussi, par ailleurs). Ce level design convient parfaitement à ce qu’on peut attendre d’une enquête policière dont vous êtes le héros, puisque les éléments à trouver sont éparpillés partout. Une belle cohérence qui réussie à unir le scénario et le game design de manière efficace, non linéaire, et non lassante. De temps en temps, quelques phénomènes viendront également rompre le cycle de votre enquête, mais nous n’en dirons pas plus pour que vous ayez le plaisir de découvrir le 5ème pilier du scénario par vous-même.
KONA – Une très bonne surprise à renouveler !
Encore meilleure que Firewatch l’an passé dont elle s’inspire beaucoup, l’aventure proposée par KONA est un petit régal. Pour 20€, le titre de Parabole vous transportera vers une contrée mystérieuse qui vous occupera entre 5 et 6 heures. Si le final n’est pas mémorable, l’aventure se boucle vraiment avec entrain, et l’envie d’y revenir une seconde fois n’est pas faible. Pour une première tentative, Parabole signe un jeu d’aventure très singulier, et nous avons vraiment hâte de voir l’expression de leurs différents talents sur une autre production dans les années à venir, potentiel nouveau titre qui pourrait peut-être combler les quelques lacunes présentes dans KONA comme l’aspect survie limité au froid, et à une sous-exploitation des objets trouvés.
Verdict : 16 / 20