Test de Knack

Réalisation technique

D’une part, Knack profite d’un design très typé cartoon qui n’impressionne pas par nature, et d’autre part, la réalisation technique globale de l’exclusivité PS4 signée Mark Cerny sent très fort le projet PS3 basculé sur sa petite soeur. Les graphismes de Knack resteront donc la plupart du temps assez sommaires, sans véritablement puiser dans les composants de la console de Sony. Si quelques vilains ralentissements se font sentir par moments alors que l’écran n’est pas surchargé (des temps de chargements masqués ?), un élément sort toutefois du lot, à savoir la modélisation de Knack en des centaines de reliques lorsque celui-ci atteint sa taille maximale. Sans aliasing, la performance est respectable, et son animation réussie. Enfin, si la distance d’affichage est relativement bonne quand les environnements s’ouvrent un peu, on notera un peu de clipping ça et là. Une réalisation technique bien légère pour un jeu PS4, même si nous sommes en présence d’un jeu de début de génération.

 

Direction artistique

Depuis l’annonce de Knack sur PS4 au PlayStation Meeting 2013, date à laquelle Sony avait à la fois dévoilé sa console et les aventures du héros en première partie du show, la direction artistique était clairement affichée comme un cousin des productions Pixar et Dreamworks. Ce qui fascinera autant les petits commes les grands est la facilité avec laquelle les personnages de l’aventure deviennent charismatiques, familiers. De Knack à Viktor en passant par le Doc, Katrina, les Gobelins (les ennemis du jeu) ou Lucas, la personnalité de chacun est suffisamment grande pour vite apprendre à les aimer ou à les détester. L’aventure est de plus mise en scène de bien belle manière, avec des scènes cinématiques intéressantes, pas trop longues, ni trop invasives. En bref, les 90 minutes de cut-scenes coulent toutes seules.

Côté paysages et environnements, les 13 chapitres qui composent Knack vous feront également voir du paysage en variant les plaisirs et en alternant entre niveaux intérieurs, extérieurs, urbains, montagneux, forestiers etc. Enfin, Japan Studio n’a pas oublié de mettre de nombreuses pointes d’humour dans le monde de Knack, qui en fait un jeu frais et coloré, à l’aspect assez singulier dans le milieu du jeu vidéo.

Level design

Attachant graphiquement parlant, Knack n’en est pas moins ultra répétitif. Le level design de cette exclusivité PS4 alterne donc sans surprise les couloirs et autres arènes, avec quelques légères phases de plateforme de temps à autre. Le plus frustrant dans l’histoire ? Le fait de ne pas pouvoir décider quand Knack prend de l’envergure. On commencera alors chaque niveau en étant tout petit, puis en grandissant au maximum pour se retrouver devant un boss de fin de niveau, pour finalement redevenir minuscule au début du niveau suivant. La routine s’installe très vite, et les joueurs qui n’accrocheront pas à l’univers risquent fort de lacher prise au bout de quelques heures de jeu seulement.

 

Il est d’autant plus surprenant de voir si peu de variété avec un perso qui possède pourtant quelques transformations sympathiques, mais qui sont largement sous exploitées, comme les phases d’infiltrations avec un Knack en cristal ou transformé en torche vivante. Des énigmes et des passages de plateformes plus prononcés auraient par exemple été bien vus pour relancer l’intérêt de l’aventure. Du très old-school qui se ressent d’ailleurs également dans la difficulté du titre, qui ne pardonne pas tellement l’erreur. Ce qui apparaitra comme un point positif pour certains en rebutera d’autres, mais il faudra absolument apprendre les paterns des mouvements des ennemis et maitriser parfaitement les esquives pour ne pas mourir en 3 coups, que Knack soit grand ou petit. Enfin, quelques checkpoints auraient mérité d’être mieux calibrés, pour éviter de refaire quelques mètres en cas de mort prématurée.

Gameplay

Là encore, Knack sent bon le jeu old-school. Ne vous méprenez d’ailleurs pas sur ses airs de jeu de plateformes, Knack est un beat’em all, un vrai de vrai ! Très facile à prendre en main, Knack n’utilise cependant que très peu la manette de la PS4 (une autre preuve des origines PS3 de Knack ?) en ne proposant qu’une touche de saut, de frappe et deux touches pour déclencher des actions spéciales. Les trois coups spéciaux se débloquent d’ailleurs assez tôt dans l’aventure, et se déclenchent grâce à la jauge de « mana » que l’on récupère en cassant les cristaux jaunes. Côté aptitudes, les développeurs vous ont réservé des transformations en métal, bois et verre, qui serviront quand le jeu l’aura décidé.

 

Là encore, la frustration est de mise, pour plusieurs raisons. Le gameplay de Knack aurait en effet pu être largement mieux exploité, et surtout plus varié. Des zones secrètes peuvent en effet donner accès à une collection de cartes qui, une fois regroupées par catégories, offre au joueur des aptitudes supplémentaires comme une jauge de mana plus grande, un radar de zone secrète ou encore la possibilité de transformer l’énergie en reliques pour soigner Knack quand sa santé est faible. Le gros problème ? Le premier gadget ne se débloquera que très tard dans le jeu, près du dernier tiers de l’aventure. Une utilité discutable donc, sauf pour les joueurs qui feront un new game + ou qui partiront à la conquète de bonus via l’application Android et iOS Knack’s Quest. Avec des défauts assez handicapants, Knack reste tout de même jouissif, surtout lorsque sa taille est au maximum, le transformant alors en véritable entreprise de démolitions. La coopération en local est également agréable, et facilitera bien entendu la progression dans les niveaux.

Scénario

Le scénario de Knack se laisse suivre avec plaisir. Au fur et à mesure de l’aventure, vous apprendrez à découvrir qui sont les personnes sur qui vous pouvez compter, et sur qui il faudra émettre quelques doutes. Une sorte de double trame s’installe progressivement, et donne toujours envie d’en savoir plus. La mise en scène aide bien entendu la narration à captiver le joueur, pour une histoire qui sort un peu des sentiers battus. On apprécie !

Bande son

Quand on regarde quelqu’un jouer à Knack sur PS4, on ne peut s’empêcher de trouver les musiques du jeu incroyablement répétitives. La DualShock 4 en main, le constat est tout autre, et les compositions passent plutôt pas mal. Mais le point fort de la bande son du jeu produit par Yusuke Watanabe (nom à ne pas confondre avec le hit intersidéral des Spice Girl…) est apporté par des doublages en français de très bonne qualité. Un environnement sonore qui colle parfaitement à l’univers de Knack.

Durée de vie

En raison d’un niveau de difficulté particulièrement grand lorsque l’on pousse le jeu en normal ou en difficile, Knack pourra vous occuper plus de 10 heures, ce qui n’est pas super long pour un jeu de plateforme, mais déjà plus acceptable en prenant Knack pour ce qu’il est vraiment, un beat’em all. Avec son système de débloquage ultra tardif des gadgets et autres améliorations, la structure du jeu incite d’ailleurs pas mal à la rejouabilité, sans oublier la présence d’un mode coopération sympathoche. Une durée de vie finalement pas si mal pour Knack.

Conclusion

Knack est le vilain petit canard de la PS4, c’est une certitude. Considéré à tord pour ce qu’il n’est pas, un jeu de plateforme, le beat’em all de Yusuke Watanabe et Mark Cerny ne saura sans doute pas parler au grand public, mais davantage à une niche de joueurs qui aiment le challenge et la baston d’ennemis à la chaine comme dans les années 90′. S’il nous a fait passer un agréable moment en sa compagnie, Knack possède tout de même de vilains défauts qui font tâche pour un jeu de 2013, sur une nouvelle console de salon qui plus est. Outre sa répétitivité de tous les instants, sa difficulté par moment assez grande et son incapacité à faire évoluer son personnage de manière libre, Knack possède tout de même un univers attachant, et un voyage assez dépaysant qui devrait contenter les fans de beat’em all old-school. Difficile donc de recommander cette exclusivité PS4 à une cible particulière, ni au prix fort, tant la déception comme la bonne surprise est difficile à anticiper…

Verdict : 13 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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