Sadako
Après une pause de plusieurs années, la série Just Cause nous était revenue en décembre 2015 avec un troisième opus agréable. Trois ans plus tard, les PC, PS4 et Xbox One accueillent à nouveau une nouvelle suite, Just Cause 4. Le roi du bac-à-sable est-il à la hauteur des attentes des joueurs ? Verdict dans notre test de Just Cause 4, réalisé sur Xbox One X via une version digitale offerte par Square Enix France.
Just Cause 4 – Des problèmes techniques à gogo
La première chose à dire dans ce test de Just Cause 4 est une mise en garde d’ordre graphique. En effet, si les différents trailers diffusés ces derniers mois par Square Enix nous montraient un jeu absolument splendide, la réalité est toute autre. Même sur Xbox One X, certaines textures sont en effet vraiment crades, rappelant plus l’ère Xbox 360 / PS3 que notre surpuissante One X qui s’attèle à faire tourner Just Cause 4.
Si plusieurs patchs seront disponibles dans les semaines à venir pour améliorer l’expérience visuelle de Just Cause 4, on notera en attendant un clipping trop important (textures et modèles 3D), pas mal d’aliasing (surtout sur les ombres), des problèmes de collisions, de ragdoll, et le pire, des scènes cinématiques pré-enregistrées avec le moteur 3D du jeu absolument ignobles de pixelisation en raison d’une résolution trop faible et d’un taux de compression bien trop élevé. De nombreux panoramas sont splendides dans Just Cause 4, et l’île sur laquelle vous évoluerez renferme d’ailleurs de beaux environnements assez variés, mais la qualité globale de la réalisation technique laisse à désirer.
Côté direction artistique, on a un peu l’impression de voir un Avalanche Studios en manque d’inspiration, avec un énième terrain de jeu « tropical » qui manque de personnalité. Du déjà-vu, des scènes cinématiques ultra convenues, un scénario qui tient sur un mouchoir, et des personnages qui ont du mal à être charismatiques. Ce constat est également valable pour le héros éternel de la série Just Cause, Rico, qui manque vraiment de piquant. Rien de foncièrement mauvais, mais du déjà-vu, pour un Just Cause 4 qui a du mal à sortir du lot.
Un grappin qui fait le jeu à lui tout seul !
Davantage populaire pour son gameplay que sa narration et la profondeur de son récit, la série Just Cause a toujours pu compter sur le grappin de Rico pour exploiter un monde ouvert riche en explosions potentielles. A nouveau, on peut affirmer sans aucun problème que ce fameux grappin est la plus belle attraction de Just Cause 4. Avec des points d’attache encore plus nombreux (jusqu’à 10), de nouvelles fonctionnalités et une révision de son utilisation, le grappin entraîne des séquences d’action hollywoodiennes absolument jouissives ! Vous ne manquerez certainement pas de passer de nombreuses heures à errer dans les différentes régions du jeu pour tout simplement jouer avec la physique de Just Cause 4 en utilisant le grappin, ou en faisant tout exploser sur votre passage.
En parlant de physique, si le moteur utilisé par Avalanche Studios tient plus que la route, certaines réactions en chaîne sont toutefois buggées, tout comme la gestion des ennemis qui possèdent une IA trop souvent complètement à l’ouest.
Une structure agréable, mais lassante
A nouveau, le scénario de Just Cause 4 met en scène une milice qui écrase un peuple insulaire, avec notre héroïque Rico Rodriguez qui va devoir remercier tout ce petit monde pour libérer les régions de la zone, une à une. Pour ce faire, vous devrez accomplir diverses missions données par divers personnages secondaires (au charisme proche d’une moule) et libérer des villages et autres points stratégiques pour faire monter votre jauge de Chaos. Une fois celle-ci augmentée, vous disposerez alors de puissances de frappes de résistants supérieures, vous permettant de coloniser toutes les régions du jeu pour libérer la région de l’oppression.
Une merveilleuse idée sur le papier qui se transforme malheureusement trop rapidement en un enchaînement ultra répétitif. Les missions ont beau être plutôt fun, vous risquez rapidement d’en avoir marre d’aller activer des interrupteurs ou de protéger des civils à la chaîne. On regrettera également une ergonomie vraiment peu optimale dans les menus d’amélioration des capacités du grappin, et un gros manque de clareté en ce qui concerne les missions que vous pouvez faire et ne pas faire.
En somme, nous avons pris beaucoup plus de plaisir à faire tomber du ciel des cargaisons d’armes et de véhicules pour aller « foutre le dawa » dans les rues que de faire des missions elles aussi trop peu charismatiques, même si souvent impressionnantes.
Just Cause 4 – Un jeu trop générique, mais agréable
Le vrai problème à soulever pour Just Cause 4 est en effet son aspect beaucoup trop générique, accompagné d’une trop grosse impression de déjà-vu. Si les premières heures de jeu sont tonitruantes, la lassitude s’installe malheureusement trop vite, et seuls les plus acharnés auront le courage de terminer toutes les missions du jeu à 100%. Un achat envisageable lorsque le jeu aura perdu quelques dizaines d’euros sur son prix de lancement, un peu trop élevé à notre goût pour pleinement satisfaire tous les acheteurs. Avec quelques patchs, le tout devrait d’ailleurs être plus agréable à jouer d’ici quelque temps. Il manque vraiment un gros quelque chose à la série Just Cause pour se transcender, malgré un potentiel toujours aussi fort, mais non exploité.
Verdict : 12 / 20
Rainbow
