Réalisation technique
Trois épisodes sortis en 2002, 2004 et 2006, voilà qui ne rajeunit guère une réalisation technique. Les deux premiers Hitman, basés sur le même moteur de jeu offre des graphismes pour le moins anguleux. Le petit lifting HD n’y change pas grand-chose et, à peu de chose près, les jeux sont livrés dans l’état de l’époque, bugs compris. Blood Money, qui, mine de rien soufflera bientôt ses sept bougies, s’en sort mieux. Cet épisode dit du renouveau vieillit plutôt bien et offre encore des graphismes qui, à défaut de la flatter, ne piquent pas la rétine.
Direction artistique
Les développeurs d’IO Interactive ont toujours proposé des environnements variés aux joueurs. Prison, pavillon de banlieue, laboratoire souterrain, aéroport ou encore abattoir, il faut aimer voyager lorsque l’on est un tueur à gages. Les lieux visités sont, selon les cas, plein de vie et d’animation et offrent quelques moments pour le moins cocasses. Avec tous les déguisements qu’il doit enfiler, 47 est l’Arturo Brachetti du jeu vidéo et tout ou presque lui va.
Level design
Au fur et à mesure des épisodes, la saga Hitman n’a cessé d’offrir aux joueurs des choix, que ce soit sur le chemin à prendre ou dans la façon de procéder. Jouer les Terminator pour atteindre la cible du contrat, ce qui n’est pas la meilleure des solutions, ou enfiler cet habit de chef cuisinier afin de contourner un obstacle pour s’approcher au plus près de son objectif. Attention à toujours garder un œil sur l’indicateur de tension, qui a tendance à parfois s’emballer de manière incompréhensible, l’IA adverse ayant, de temps à autre, la fâcheuse manie de devenir d’une suspicion maladive. C’est là que l’on constate que les costumes, éléments essentiels dans Hitman, sont les meilleurs amis de 47.
Gameplay
Silent Assassin et Contracts proposent une jouabilité qui commence à dater aujourd’hui. Le fait de reprendre les commandes du tueur chauve pourrait bien en dérouter plus d’un tant les mécanismes ont changé ces dernières années. Et si, avec Blood Money, encore une fois, les mécanismes de gameplay ont connu une évolution, il est surprenant de voir à quel point 47 se mouvait lentement à l’époque. Mais Hitman est ce genre de jeu qui demande de la patience et une grande maîtrise de ses nerfs. Devenir un tueur qui se fond dans la foule n’est pas à la portée de n’importe qui. Il faut donc savoir à quoi on s’attend lorsqu’on commence une partie d’Hitman.
Scénario
Même si le premier Hitman n’est pas inclus, le Contracts étant une sorte de remake de ce dernier, on suit sans difficultés les pérégrinations d’un 47 qui va, selon la situation, via une réplique ou le port d’un costume, nous faire sourire, voir même rire, tout en gardant le sérieux qui fait sa renommée. Pour le reste, IO Interactive fait un mélange sucré salé, comme lorsqu’il combine le sexe et le sang (mission de l’abattoir), quand il offre la possibilité à 47 de tuer une cible affublée d’un costume ridicule ou de sniper une personne planquée dans une cabane pour enfant.
Bande son
Ceux qui ont pleuré sur le départ de Jesper Kyd de la saga Hitman seront ravis de le retrouver dans ces trois épisodes. Le compositeur danois signe ici un excellent travail. Niveau ambiance générale, c’est déjà plus mitigé. Les deux premiers épisodes sont ceux qui accusent le plus le coup. Tout dépend aussi du lieu dans lequel on se trouve. Le tout varie du bon au moyen. Enfin, abordons les doublages français qui, comme souvent, offrent le minimum syndical pour les plus anciens, puis relève le niveau dans Blood Money, sans toutefois être transcendant. Il y a même des doublages en VO à certains moments.
Durée de vie
Alors là, il y a de quoi faire. Les Hitman sont des jeux qui demandent de la patience et de la persévérance, et cette boîte en contient trois. Le point fort des portages HD est qu’il y a toujours plusieurs jeux pour la moitié du prix d’un neuf. Pour trente euros, on a donc ici une excellente affaire question longévité.
Conclusion
Les compilations HD se suivent et, malheureusement, se ressemblent. Ce Hitman: HD Trilogy nous livre ici une copie à peine refaite. Au mieux, c’est tout juste un petit lifting qui ne rajeunit aucunement les deux premiers épisodes dont la date de sortie commence à peser lourd dans la balance. Et en plus, les bugs d’origine sont là. Cela mis à part, Hitman est un monument du jeu d’infiltration et cette compilation HD pourrait bien être l’occasion, pour tous ceux qui n’ont pas les opus PS2 ou PC, de s’essayer à cette saga. Les chasseurs de trophées / succès pourront parcourir à nouveau les jeux pour augmenter leurs scores. Pour les autres, Hitman: HD Trilogy n’aura qu’un intérêt limité. Attention toutefois à bien garder en tête que ce sont des jeux très exigeants.
Verdict : 15 / 20