Réalisation technique
Pas de note pour une réalisation technique qui n’a jamais été le cœur d’un jeu d’aventure / point & click. Les modèles 3D sont toutefois de bonne facture, s’incrustant parfaitement dans les tableaux fixes magnifiques, pour la plupart. Côté animation, Gray Matter se situe dans le standard du genre, affichant des déplacements parfois un peu raides et une gestion des collisions objets / personnages perfectible.
Direction artistique
Un jeu signé Jane Jensen ne pouvait avoir qu’une atmosphère excellente ! Engouffré dans la magie, le rationnel mais aussi le paranormal, le joueur est immédiatement happé dans un jeu à l’image profonde. Diversité, beauté et mystère habitent chaque lieu du jeu, pour une production riche en émotions.
Level design
Si Gray Matter propose une progression plaisante dans son aventure, on ne peut pas franchement dire qu’il s’éloigne des classiques du genre. On retrouvera alors à peu près tous les clichés du point & click, certains étant plus irritants que d’autres. On apprécie la liberté dans le choix des lieux à explorer, mais beaucoup moins la rigidité avec laquelle on devra enchaîner les actions et résoudre les énigmes.
Gameplay
En général inadapté sur consoles, le gameplay de Gray Matter sur Xbox 360 confirme la règle. Si on retrouve l’ensemble des actions possibles de la version PC ici, la manière de les appliquer rend le titre très peu ergonomique. On finit par s’habituer bon gré mal gré à un menu circulaire faisant office de souris pour se déplacer, à savoir utiliser rapidement les objets de l’inventaire, mais l’ergonomie du tout en prend un sacré coup dans les dents.
Scénario
Le point fort du jeu, sans contestation possible. La plume de Jane Jensen n’a pas pris une ride dans ce Gray Matter qui nous distille tout au long du titre un scénario passionnant et mystérieux. La confrontation entre le rationnel et le paranormal via Sam et David charme à la première minute. On en redemande !
Bande son
Tantôt discret, tantôt dramatique, l’accompagnement sonore de Gray Matter colle à la perfection à l’univers graphique. Bien que tout en anglais, les doublages sont d’excellente qualité, et les sous-titres français toujours dans le ton. Un léger problème de mixage sonore est à noter par moment, mais facilement résolvable en passant par le menu d’options.
Durée de vie
Huit chapitres assez long composent l’aventure de Gray Matter. Comptez environ 16 heures pour en voir le bout, ce qui est une performance rare dans le milieu. Pas bien difficile, le jeu vous posera néanmoins quelques soucis de progression assez régulièrement, la faute à un script capricieux qui réclame une seule solution pour être déclenché.
Conclusion
Gangrené par un gameplay inadapté sur Xbox 360, Gray Matter charme pourtant le joueur avec son scénario digne des meilleurs romans et une atmosphère puissante. Une aventure à faire absolument en cette fin d’année 2010 pour les joueurs ayant traîné leurs bottes sur les Gabriel Knight et autres Black Mirror. Jane Jensen frappe encore, et il serait fort intéressant de la voir exercer sur une production triple A…
Verdict : 15 / 20