Test de Gears of War 2

Réalisation technique

Les différences entre GoW 1 et GoW 2 ne sont pas flagrantes, mais elles sont bien là. Les visages sont mieux modélisés, et voir Marcus montrer les dents est un petit moment de plaisir. Hormis cela, on notera une meilleure gestion de la lumière, à admirer surtout lors des passages où le décor est en feu, une plus grande fluidité dans les animations et quelques détails supplémentaires sur les personnages, les ennemis et les environnements complètent le tout. Et la cerise sur le gâteau, c’est que le tout tourne sans problème. L’Unreal Engine 3 est utilisé au mieux de ses capacités et les rétines se régalent de tous ces pixels.

Direction artistique

Naturellement, Gears of War 2 propose le même univers que le premier, avec ses décors chaotiques, là où la mort et les ruines sont en premier plan. Certains passages vont d’ailleurs rester dans les mémoires grâce à leur mise en scène et à l’adrénaline qu’ils déclencheront une fois le pad en main. Question variété, que ce soit en intérieur ou en extérieur, au volant d’un véhicule ou sur le dos d’un Reaver, on peut dire qu’il y a de quoi être dépaysé. Toute la force de GoW 2 vient du fait qu’il ne fait pas que proposer un jeu où l’action s’enchaîne non-stop. Il arrive à captiver le joueur en le mettant dans des situations dans lesquelles ce dernier n’aurait même pas songé se retrouver. En plus des Locustes, dont le bestiaire s’est un peu étoffé (mention spéciale pour Skorge et ses Kantus), les Gears devront faire face à une nouvelle menace : les Lambents. Et, pour couronner le tout, des boss conséquents termineront de mettre les nerfs des joueurs à rude épreuve. Les cinématiques, en nombre suffisant, s’intercalent parfaitement afin que nous ne puissions jamais sortir de notre rôle de dernier rempart contre la menace Locuste.

Level design

Les niveaux sont construits de manière à toujours offrir une protection à son personnage. Comme le jeu pourra s’avérer assez difficile pour certain, à cause d’affrontements intenses multiples, c’est une véritable bénédiction de trouver un mur ou une plaque de métal derrière laquelle se cacher. Attention cependant à bien choisir car certaines cachettes sont destructibles. L’IA ennemie s’avère bonne, les locustes préférant s’abriter pour vous tirer dessus au lieu de se précipiter sur votre Lanzor, mais ils n’élaborent pas vraiment de stratégies et il y a parfois quelques ratés. L’IA des compagnons d’armes a été revue à la hausse, heureusement, mais quelques aberrations subsistent, Dom préférant parfois aller se faire soigner par les locustes que par Marcus, Cole ou Baird. Un ami du même niveau ou plus est préférable.

Gameplay

Tous ceux qui auront joué au premier Gears of War retrouveront tout de suite leur marque. Le rechargement éclair de l’arme, réalisable en appuyant sur la touche au bon moment, donne aux affrontements un dynamisme certain. Le système de couverture répond également à l’appel. Efficace lui aussi, il lui arrive toutefois de faire quelques caprices par moment, le personnage préférant courir contre un mur au lieu de se plaquer dessus. Les quatre héros, en plus de leurs muscles, sont affublés d’une armure de plusieurs kilos, ce qui donne la sensation d’essayer de manipuler un semi-remorque au lieu d’un humain. Peut s’avérer handicapant lors des affrontements les plus chargés.

Scénario

Il y en a un, bien-sûr, mais ce n’est clairement pas le point fort de GoW 2, ni des Gears of War en général. On se retrouve à nouveau plongé dans la guerre contre les Locustes, quelques mois après les événements du premier épisode. On en apprend un peu plus sur les personnages, et l’on constate que cette guerre ne laisse pas que des marques physiques sur ces participants. Le scénario ne tient pas le haut de la rampe, certes, mais après tout, ce n’est pas ce qu’on demande au jeu. Gears of War 2 est là pour nous divertir et nous défouler. Et ça, il le fait à merveille.

Bande son

Difficile de s’attendre à du Chopin ou du Bach dans un titre de la trempe de Gears of War 2. Lors des nombreuses phases de gunfight, les musiques donnent le ton et mettent le joueur dans l’ambiance, pour qu’il soit le plus possible dans le feu de l’action. A contrario, dans les passages plus calmes, elles savent s’adoucir et donnent l’occasion de faire une pause avant le prochain affrontement. Les voix françaises sont excellentes, les mêmes que pour Kane et Lynch, et on appréciera d’entendre le doubleur officiel d’Al Pacino donner vie à Marcus Fenix. Elles sont cependant trop basses et obligeront parfois à activer les sous-titres pour ne rien rater des dialogues. L’utilisation d’un langage ordurier pourra rebuter quelques réfractaires à la vulgarité, mais c’est le contexte qui le veut et le tout passe sans problème.

Durée de vie

Plus long que le premier, GoW 2 demandera environ 10 à 11 heures pour terminer la campagne solo. Les habitués ou ceux qui sont à la recherche d’un challenge referont une deuxième fois la campagne dans les difficultés les plus élevées, seul ou avec des alliés. Vient ensuite le multijoueur qui, avec ses huit modes différents, risquent fort d’en scotcher plus d’un à sa manette, surtout si son niveau est bon ou s’il a plusieurs amis avec lesquels jouer. Devenir le Roi de la colline ou vaincre les 50 vagues du mode Horde demandera des efforts et surtout du temps, donc.

Conclusion

Avec Gears of War, Epic Games avait donné au TPS de nouvelles lettres de noblesse. Le studio n’avait pas inventé le genre, non, il l’avait sublimé. Dès lors, il devenait impératif de concevoir un second épisode qui soit au moins aussi bon que le premier. La pression n’aura pas été la plus forte et Epic Games nous pond un nouveau Gears of War meilleur que le premier. Retrouver les quatre compères bodybuildés de Gears of War 2, c’est un peu comme regarder un film avec Arnold ou Sylvester au top de leur forme. On se sent puissant, habité par une force qui nous permet d’affronter tous les dangers et de soulever des montagnes. On manie des armes qui font beaucoup de bruits et de dégâts et on tue des monstres qui menacent l’humanité. Avec Gears of War 2, c’est à un chef-d’œuvre du genre action auquel les joueurs Xbox 360 ont le droit de jouer.

Verdict : 18 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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